KrISS feed 8.9 - Un simple et superbe (ou stupide) lecteur de flux. Par Tontof
  • Friday 15 March 2024 - 21:58

    Appel sur Saint-Étienne :
    COMMÉMORONS LA COMMUNE DE PARIS !

    RENDEZ-VOUS LE 23 MARS, à 14H, PLACE DU PEUPLE

    La vague réactionnaire qui a submergé le pays depuis les années 1990 n'en finit pas de s'accentuer, laissant le « peuple de gauche » sans voix. La domination absolue d'une clique de lobbyistes sur les médias nous laisse penser que tout le pays a sombré dans les idées réactionnaires, anti-Lumières et anti-émancipation. La manipulation de l'Histoire est une vieille technique des puissants pour tenter de transformer le présent à leur image. Les politiques actuelles et passées pavent inévitablement la voie au fascisme et à la guerre. Nous ne pouvons qu'être inquiets des accents guerriers du « premier des citoyens » et de ses sbires, alors que les tensions entre puissances nucléaires vont croissantes.

    La crise économique, l'appauvrissement, la marche vers la guerre, les politiques réactionnaires et racistes méritent une réponse claire de tout ce que ce pays compte de démocrates, de progressistes, d'humanistes, de syndicalistes, d'associatifs, de militants, tous celles et ceux qui pensent que l'émancipation du genre humain n'est pas une vieillerie du XXe siècle, mais le devenir du XXIe.

    L'histoire du mouvement ouvrier et populaire est parsemée de hauts faits d'armes. Tout notre système social, nos libertés démocratiques, sont le résultat des luttes du passé. Le devenir du pays n'est que le fruit des luttes d'aujourd'hui et de demain. Le seul garant des droits politiques et sociaux est le peuple.

    Nous, citoyens, militants de gauche, syndicalistes, progressistes, humanistes, nous pensons que nous avons besoin de repères historiques, de jalons pour nous inscrire dans un processus bien plus long que les tweets éphémères des politiques actuels. Nous pourrions citer la Grande Révolution française, les luttes pour la République et juin 1848, le Front populaire et la Résistance, mais de toutes ces dates une particulièrement fait office de marque indélébile, atemporelle, car son sceau est marqué de celui de l'éternité, nous voulons parler de l'Épopée de la Commune !

    Elle fut la première république des travailleurs du pays et du monde, elle abolit l'armée, sépara l'État et l'Église, donna l'éducation pour tous, des droits nouveaux à la classe ouvrière, et elle sauva l'honneur du pays vendu aux Prussiens par les Versaillais. L'émancipation politique des femmes fut l'œuvre de la Commune. La Démocratie réelle était mise en place, avec une révocabilité des élus à tous les niveaux et une consultation directe du peuple. La Commune fut profondément internationaliste, le citoyen français était celui qui se retrouvait dans les idéaux universels portés par la Commune.

    Le gouvernement actuel est de la même trempe que ces Versaillais : républicain et démocrate dans la forme, ultra-réactionnaire dans le fond. Continuant le long travail de destruction du bien public (entreprises publiques, système social, éducation, retraites, santé, etc.) il veut remettre plus que jamais en cause les conquis de la Résistance.

    Commémorer la Commune, c'est commémorer l'irrécupérable, l'événement qui fit trembler tous les puissants d'Europe, qui raisonna dans le monde comme une nouvelle ère, celle de la République Universelle des Travailleurs, celle de l'émancipation du genre humain, celle du pain et de la paix.

    La Commune n'est pas une idée morte, elle est un futur à reconquérir, un idéal en expansion dont nous devons toutes et tous nous saisir, aujourd'hui, comme l'antithèse de cette République qui souille ses principes fondamentaux.

    VIVE LA COMMUNE !
    RENDEZ-VOUS PLACE DU PEUPLE, LE 23/03, A 14h !

    Les Amis de la Commune 1871 (Saint-Étienne)
    Mail : lesamisdelacommune42 chez proton.me

  • Saturday 16 March 2024 - 18:45

    Le 1er avril 2023, nous étions mille à manifester à Crolles contre l'accaparement des ressources par les industriels de l'électronique et l'agrandissement du géant STMicroelectronics, qui produit des puces électroniques. Aujourd'hui c'est sa voisine Soitec qui veut s'agrandir, pour fabriquer des semi-conducteurs pour batteries de voitures électriques.
    Accaparement de l'eau à l'heure des sécheresses à répétition, rejet de produits chimiques, consommation électrique délirante, le tout pour la production d'objets connectés et pour l'armement : ces projets d'agrandissements d'usines promettent un désastre environnemental.

    PROGRAMME

    Vendredi 5 Avril : Conférences à Grenoble (14h-23h Salle rouge & La Capsule)
    OBSARM - "Grenoble et l'industrie de l'armement"
    Quadrature du Net
    "Détricotage des liens entre ST et le CEA"
    Repas
    François Jarrige & STopMicro - "L'accaparement de l'eau aux sources du capitalisme industriel"

    Samedi 6 avril : Repas et Manifestation à Grenoble (12h - Parc Paul Mistral)
    Grande manifestation contre les industries de l'électronique, leurs nuisances et leur projet politique de "vie connectée". Venez avec vos enfants, vos slogans et vos déguisements de poisson. Dress code : vêtements bleus.

    Dimanche 7 avril : Rassemblement et débat à Crolles (12h-16h30 - Parc Jean-Claude Paturel)
    Repas
    "Visite guidée du Mordor" (Office de Promotion de l'Avenir )
    Discussion "Quel avenir pour le Grésivaudan ?" (Grignon, Luttes Paysannes du Grésivaudan, GRENE, Coverso, Domène 2050, Le Rif, sous réserve).
    Table ronde "Le numérique à l'assaut de l'agriculture" (Atelier Paysan, Faucheurs volontaires, Confédération Paysanne Isère, Nature et Progrès Isère/Savoie)
    Atelier et contes pour les enfants
    Remise des prix des Grenoble Greenwashing Trophies 2024
    Discours & (petit) concert de clôture

    APPEL

    Une consommation d'eau potable délirante

    Le secteur de la microélectronique est très gourmand en eau : il faut 1700 litres pour rincer une seule plaquette de silicium. L'été, quand les particuliers n'ont plus le droit d'arroser leur potager, ST et Soitec continuent d'engloutir l'eau potable du réseau. Leur consommation, en constante augmentation, va encore monter avec les extensions : après son agrandissement, ST prévoit de consommer 21 500 m³ d'eau potable par jour, soit 249 litres par seconde, une augmentation de 190 % par rapport à 2021 (chiffres MRAE).

    Le numérique pollue nos rivières

    Les « 60% de recyclage » annoncés par l'industriel ne diminuent pas sa consommation d'eau, car il n'y a pas de recyclage chez STMicroelectronics, juste une « réutilisation » de l'eau qui sert à la climatisation des salles (25% de sa consommation).
    Pour les 75% restants, l'eau potable en entrée ressort chargée des produits hautement toxiques que l'usine utilise à hauteur de 20 000 tonnes par an : ammoniac, chlore, hexafluorure, phosphore, azote, cuivre… L'eau qu'elle souille est retraitée par sa station de traitement puis rejetée dans l'Isère. Par exemple, pour l'azote, ST est autorisé à déverser l'équivalent d'une ville de 53 000 habitants qui ne traiterait pas ses rejets. ST et Soitec doivent cesser de polluer l'Isère !

    Démocratie : le compte n'y est pas

    Ces agrandissements d'usines se font dans un véritable déni de démocratie. L'enquête publique pour l'exploitation du site de Crolles a eu lieu alors que les travaux de la première tranche étaient presque achevés. Les gendarmes ont relevé les plaques des voitures de tous les participant-es à la deuxième réunion de l'enquête publique. Cette situation témoigne de la façon dont fonctionnent nos sociétés industrielles : plus la technologie est complexe, moins les populations ont de pouvoir sur leurs vies.
    L'électronique au service de l'armée

    Les semi-conducteurs de ST équipent les drones kamikazes KUB-BLA de l'armée russe, et ST est un acteur majeur en semi-conducteurs de la défense. C'est vrai aussi de Soitec, qui participe de longue date à l'industrie de l'armement. La technologie SOI a été créée par le CEA pour disposer de composants adaptés au nucléaire militaire. Championnes de la « death.augmented », ST et Soitec sont complices des guerres et de la menace nucléaire. Leurs activités reposent sur la mort et la destruction : elles sont immorales.

    Une fabrique de gadgets

    Les puces fabriquées dans le Grésivaudan sont utilisées dans des machines à gazon automatiques, dans des bouteilles d'eau connectées, par le réseau de satellites Starlink d'Elon Musk ou dans les smartphones (Google Pixel 7 par exemple). Les batteries des voitures électriques sont également très demandeuses en semi-conducteurs. Mais avons-nous vraiment besoin de tout cela ?
    Pour notre part, nous refusons le monde connecté, l'« internet des objets » et la « life.augmented » Nous voulons une société avec plus d'humain et moins de numérique, une société où l'on ne soit obligé d'utiliser des outils extrêmement perfectionnés pour chaque acte du quotidien.

    Des subventions publiques pour des profits privés

    Entreprise « franco-italienne », STMicroelectronics a son siège en Suisse et paye ses impôts aux Pays-Bas, le 4e paradis fiscal au monde. C'est néanmoins l'État français qui finance l'agrandissement à hauteur de 2,9 milliards d'euros (soit 2,9 millions d'euros par emploi créé). Ce budget est provisionné dans le volet semi-conducteurs de France 2030 (5,5 milliards d'euros), lui-même inclus dans le European Chips Act, un plan européen qui veut augmenter drastiquement la production de puces en Europe.
    La « souveraineté industrielle » est un mensonge
    Les nouvelles usines de ST et Soitec auraient soi-disant pour but de rendre l'Europe « souveraine » en puces électroniques. En réalité, comme on consomme de plus en plus de puces (+15 % par an), les usines du Grésivaudan ne vont pas remplacer des usines en Asie mais s'y ajouter. Et de quelle souveraineté parle-t-on quand on sait que 95% de la production mondiale des métaux rares utilisés pour la fabrication des puces vient de Chine ? La meilleure façon de ne pas dépendre des usines asiatiques est d'utiliser moins d'électronique. Cela passe par reconquérir notre autonomie face au mode de vie industriel et connecté qu'on nous impose, face au pouvoir des multinationales.

    Le numérique est anti-écologique

    On entend souvent que le numérique participerait à se passer de pétrole et à « construire un monde bas-carbone ». En réalité, on n'a jamais autant consommé de pétrole qu'aujourd'hui : le numérique accélère la consommation d'énergies fossiles. On nous fait croire que le numérique « dématérialise » les activités, mais chaque objet connecté dépend en fait d'une immense infrastructure technologique. La numérisation a un impact concret sur les milieux (mines, consommation électrique, décharges, pollution des rivières…). L'augmentation de la production de puces constitue un renforcement des logiques de destruction planétaire.
    Nous n'avons pas besoin du monde connecté
    Les puces électroniques sont-elles indispensables à la vie en société ? À la différence de l'eau qui, elle, est un besoin, les semi-conducteurs ne relèvent ni de la nécessité ni de la fatalité, mais d'un choix politique : celui du mode de vie connecté. En quelques dizaines d'années, nous semblons avoir oublié que d'autres manières de se rapporter au monde sont possibles, et sans doute plus désirables que le mode de vie du tout-écran, de la connexion permanente et de la surconsommation de ressources (eau, électricité, métaux rares).

    La course à l'innovation : une aberration historique

    Le projet de faire du Grésivaudan un pôle de la microélectronique ne répond pas à des enjeux locaux, mais à des choix géopolitiques, économiques et militaires : Taïwan est le leader mondial des puces, l'Europe doit lui courir derrière, financer le CEA et ses start-up, exploiter plus encore les pays du Sud. L'impératif de la compétitivité nous jette dans une course mondiale à l'innovation mortifère pour l'environnement, les animaux et la planète. À l'heure du dérèglement climatique et d'une extinction de masse des espèces, nous prônons la désertion de cette course qui nous fait perpétuer le désastre écologique et humain. Sortons de la course mondiale à l'innovation et finissons-en avec la recherche du profit à tout prix !

    Empêchons les agrandissements de ST et Soitec 5, 6 & 7 avril 2024 à Grenoble et dans le Grésivaudan Manifestation conférences & actions No puçaran !

    INFO PRATIQUE :

    Vous ne venez pas de Grenoble et vous ne savez pas où dormir ? Vous voulez inviter plein d'ami-es mais vous n'avez pas suffisamment de lits pour elles et eux ?
    Le mieux, c'est déjà de solliciter au maximum vos propres réseaux, ami-es d'ami-es, famille, etc. pour trouver un endroit où dormir. Et sinon, on met en place un dispositif d'hébergements solidaires en comptant sur l'entraide locale. Pour celles et ceux qui cherchent un endroit où dormir, un formulaire est disponible sur notre site.
    Et pour celles et ceux qui ont envie de filer un coup de main en hébergeant, idem, contactez-nous via le formulaire sur notre site (et faites tourner un maaaax dans vos réseaux, à vos potes qui ont de grandes colocs, etc.).
    Des cantines collectives se chargent des repas du vendredi soir, du samedi midi et du dimanche midi.

    UN COUP DE MAIN ?

    Vous pouvez nous aider à contribuer au succès de ce week-end : hébergement, circulation de l'info, financement…
    Nous en saurons plus bientôt. En attendant, n'hésitez pas à faire circuler l'info, à nous demander des tracts ou des affiches ou à en imprimer de votre côté. Si vous vous occupez d'une cantine, d'un groupe de musique ou autre, contactez-nous ! Quoi qu'il en soit revenez voir ici dans quelques temps, nous vous en dirons plus.

    Ah : et buvez de l'eau !

    Plus d'infos ici !
    Le texte d'appel version pdf.

  • Saturday 16 March 2024 - 18:47

    À partir de notre ignorance commune, le ciné-club révolutionnaire vous propose d'interroger, par le visionnage d'une pluralité d'images en mouvement, la place de 1917 en Europe dans l'histoire des processus révolutionnaires.

    Gratuit et accessible à tous·tes !

    Cette séance se terminera par un moment convivial afin de prolonger les débats.

    Jeudi 4 avril 2024 à 18h30
    À la cinémathèque de Saint-Étienne
    20 Rue Jo Gouttebarge, 42000 Saint-Étienne
    Gratuit

  • Monday 18 March 2024 - 00:30

    Le 18 mars 1871, le gouvernement d'Adolphe Thiers tente de désarmer la Garde nationale et les parisiens prennent le contrôle des canons de la butte Montmartre. L'événement qui aurait pu être anecdotique se transforme en une révolution qui durera deux mois et marquera l'Histoire.

    Le 18 mars 1871

    À trois heures du matin, l'armée de la République française, sous les ordres d'Adolphe Thiers, rentre dans Paris. Son objectif est clair : prendre le contrôle des canons parisiens sous les ordres de la Garde nationale. Ils avaient été fondus durant le siège de Paris (17 septembre 1870 au 26 janvier 1871) pour lutter contre l'invasion prussienne. Financés avec les deniers du peuple de Paris, ils étaient alors sous le commandement de la Garde nationale (force armée locale composée essentiellement de parisiens, organisée en quartier et élisant ces officiers).

    C'était la troisième tentative du gouvernement (après celles du 8 et 16 mars), pour reprendre le contrôle de cette puissance de feu qui menaçait son autorité. Paris était alors en pleine ébullition après la défaite lors de la guerre franco-prusienne (1870-1871) et plusieurs décisions économiques en défaveur des petits artisans et commerçants.

    A 6h du matin, les troupes du général Claude Lecomte s'emparent des canons de Montmartre avec succès, blessant mortellement l'une des sentinelles (le Garde national Turpin) dans l'opération. Mais les attelages prévus pour emporter les pièces d'artillerie se font attendre ... Alarmés, les Gardes nationaux et la population accourent et encerclent le 88e régiment d'infanterie. Les femmes, parmi lesquelles Louise Michel, haranguent les soldats, et la foule se fait de plus en plus hostile. A 8 heures, se sentant menacé, le général Lecomte prend une décision qui provoquera une suite d'événements qui finira par lui coûter la vie. Il commande à trois reprises à ses hommes de tirer dans la foule. Mais sous les ordres du sergent Verdaguer, son sous-officier, les soldats mettent crosses en l'air puis fraternisent avec le peuple. L'intervention militaire se mue alors en insurrection.

    La suite à lire sur rebellyon.info

  • Monday 18 March 2024 - 10:41

    Le communiqué intersyndical est reproduit ci-dessous.

    Les organisations syndicales de la fonction publique CFDT, CFE-CGC, CGT, FA, FO, FSU, Solidaires, UNSA constatent et condamnent l'absence de toute perspective de mesures générales d'augmentation des rémunérations dans la fonction publique dans un contexte d'inflation encore soutenue.
    Il est urgent d'ouvrir sans délai des négociations pour améliorer les carrières et prendre des mesures générales pour les salaires, notamment en revalorisant le point d'indice, dans une situation d'effondrement du niveau des rémunérations des agent·es public.que.s.

    Pour l'égalité salariale et professionnelle, la journée internationale de lutte pour les droits des femmes du 8 mars a été une étape importante avec de fortes mobilisations dans l'ensemble du territoire.

    Loin de répondre sur la question des rémunérations et des conditions de travail, le président de la République a réaffirmé la mise en perspective d'une loi, qu'il qualifie « d'historique », pour la fonction publique visant selon lui à mieux reconnaître le « mérite ».

    Quelques semaines plus tard, il ajoute un plan de 10 milliards d'économies pour les ministères et les agent·es qui mettent en œuvre les politiques publiques. Les organisations syndicales dénoncent ces décisions, tant sur le fond que sur la forme. Les agentes et les agents ne sont pas dans l'attente du « mérite » mais d'une rémunération qui leur permette de vivre dignement de leur travail et qui soit prise en compte pour le calcul de leurs pensions. Elles et ils sont aussi dans l'attente des moyens pour accomplir les missions qui sont les leurs, dans de bonnes conditions, y compris dans l'intérêt des usagers·ères.

    Pour mettre un terme à la spirale de stigmatisation et de dévalorisation de l'ensemble des personnels de la fonction publique et refuser de subir une année blanche en matière salariale, les organisations syndicales CFDT, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA de la Loire décident d'une journée de mobilisation le 19 mars prochain et les appellent à se mobiliser par tous moyens y compris la grève.

    Dans la Loire, les organisations appellent à 2 manifestations :

    • St-Etienne : Manifestation départ 10h30 Bourse du Travail jusqu'à la place de l'Hôtel-de-Ville
    • Roanne : Rassemblement 10h30 devant la Sous-Préfecture
  • Tuesday 19 March 2024 - 21:50

    Un immeuble d'habitation, conçu et géré par ses habitant·es.
    Un immeuble qui prend la forme d'une coopérative d'habitant·es.
    Un immeuble de dix logements en mixité sociale avec une large diversité de loyers.
    Un immeuble accessible pour inviter chez soi son entourage et vivre en mixité générationnelle.
    Un immeuble où il est possible de partager des moments conviviaux avec ses voisin·es du quartier ou de plus loin, grâce à des espaces communs.

    Notre immeuble coopératif, conçu et géré par ses habitant·es, soutenu par les collectivités territoriales et accompagné par des partenaires engagés, est ambitieux. Ce projet, bien que répondant à de réels besoins du territoire et ancré dans une longue tradition de projets fonciers coopératifs, est un travail de longue haleine. Le montage complexe, justifié par des convictions fortes qu'une autre façon d'habiter nos villes est possible, se concrétise peu à peu.

    Aujourd'hui, après cinq années d'aventure collective, nous entrons dans une phase de concrétisation réelle de ce lieu singulier. Un coup de main, votre engagement dans de l'épargne solidaire, un relais de communication, du soutien moral, à ce stade, chaque soutien va compter !
    Notre collectif est aussi ouvert à de nouveaux foyers qui cherchent à s'installer. Si, comme nous, vous pensez qu'il est possible d'imaginer des espaces de vie dignes pour chacun·e et qui s'inscrivent dans la nécessaire transition écologique et sociale, rejoignez l'aventure !
    Alors venez nous rencontrer dimanche 24 mars 2024, à 11h au 20 rue Descours !

    Qui sommes-nous ?

    Un groupe d'habitant·es à Saint-Étienne, d'horizons sociaux et professionnels divers, réuni autour de valeurs et d'envies communes pour créer une coopérative d'habitant-es.

    Une association, Rhizomes Habitat structurée en trois cercles
    • le cercle des futur·es habitant·es avec un logement identifié ou cercle 1
    • le cercle des personnes intéressé·es pour intégrer un logement en cas de départ ou cercle 2
    • le cercle des sympathisant·es et soutiens

    Un projet accompagné depuis 2019 par Carole Samuel, accompagnatrice professionnelle de projets d'habitat participatif

    Un montage ambitieux

    Un montage en co-maîtrise d'ouvrage a été retenu avec un partenaire dont nous partageons les valeurs, NEMA LOVÉ, promoteur social. En voici les grands principes :

    • le foncier est acquis par la coopérative d'habitant·es
    • la coopérative porte la maîtrise d'ouvrage de six logements et des espaces communs
    • la coopérative cède pour une durée déterminée – plusieurs décennies - par un bail à réhabilitation quatre logements qui seront occupés par des habitant·es dont les revenus sont en-dessous des seuils PLAI
    • les autres sont loués par nous, dans un esprit de participation à la hauteur des capacités

    À l'issue du bail à réhabilitation, chaque habitant·e a alors le même statut : sociétaire et locataire !

    Une coopérative d'habitant·es

    La coopérative d'habitant·es permet de décider de l'usage et de l'organisation de son lieu de vie, sans pour autant être propriétaire de manière individuelle de son logement. Elle permet d'accéder à une propriété d'usage et ne participe pas à la spéculation immobilière. Elle offre les moyens de la solidarité entre habitant·es, tout en préservant l'intimité de chacun·e.

    La propriété est collective, chaque sociétaire détient des parts sociales. Il existe plusieurs types de parts sociales, des parts destinées aux habitant·es et des parts destinées à l'épargne solidaire.

    Tous.tes les habitant·es doivent prendre au moins une part. Chaque habitant·e, quel que soit le nombre de parts souscrites, a droit de participer aux délibérations et une voix dans les votes.

    Les épargnant·es solidaires peuvent être des personnes morales ou physiques, leur avis est consultatif, s'ils ou elles le souhaitent. L'épargne solidaire permet aux associé·es de donner un sens à leur argent en participant à un projet immobilier ambitieux et qui inventent d'autres modèles de vie dans la cité. L'épargne n'est pas rémunérée, pour lutter contre le phénomène de spéculation immobilière. Les parts peuvent être revendues au prix d'achat après un engagement minimum de cinq ans (et dans la mesure où ça ne met pas en péril le projet).

    Le montage s'inscrit dans le temps long et garanti une pérennité du fonctionnement. L'absence de plus-value, lors de la cession de parts, est garantie par la présence parmi les associé·es, de partenaires dont l'objectif est de lutter contre la spéculation immobilière, par exemple HABICOOP.

    Les habitant·es sont locataires de la coopérative d'habitant·es selon un bail 1989 ; les redevances perçues par la coopérative permettent de rembourser les prêts contractés, de provisionner l'entretien et les travaux à venir ainsi que de payer les impôts. Elles permettent également de constituer une trésorerie pour faire face au départ d'associé·es et aux imprévus.

    Alors, on vous attends nombreux et nombreuses pour concrétiser des valeurs ambitieuses dans un projet concret, pourquoi pas vous ?

  • Tuesday 19 March 2024 - 21:51

    Un blog (zbeul2024.noblogs.org) et un compte twitter (@Zbeul2024) serviront à relayer des initiatives de zbeul antiJO, que ce soit là où se dérouleront les épreuves comme n'importe où ailleurs !

    Bientôt c'est les JO, et on compte bien perturber la messe sans attendre la cérémonie d'ouverture ! Alors on appelle tous-tes celle-ux qui sont plus partisan-nes du feu de joie que de la flamme olympique à prendre part aux jeux du zbeul 2024. Des jeux sans médailles ni podiums, sans gagnants ni perdants, sans drapeaux ni logos d'entreprises, des jeux gratuits, inventifs et revanchards, auxquels peuvent participer dès maintenant tous-tes celle-ux qui souhaitent envoyer valser le monde qu'incarnent les JO. Le principe est simple : d'où qu'il provienne, peu importe l'art et la manière, chaque geste compte ! Que ce soit par des arrachés de drapeau national partout où il se trouve, le chapardage des mascottes présentes dans toutes les grandes surfaces, la traque des sponsors des JO présents en france ou à l'étranger, l'envahissement des boutiques des JO présentes dans de nombreuses grandes villes de france, la perturbation du passage de la flamme olympique par les professionnel-les de la flemme olympique, tous les coups sont permis !

    Tant que certains auront des intérêts à la guerre ici et ailleurs, nous seront ravis de venir casser la vitrine consensuelle et pacifiste de l'unité des JO. Parce qu'on rêve d'un monde sans frontières et de mettre à bas le racisme et toute forme de discrimination, la compétition qui renforce le nationalisme nous inspire plus de rage que de fierté. Parce que nous souhaitons mettre à mal l'autorité sous toutes ses formes et reprendre le contrôle de nos vies hors du chemin de l'optimisation technologique des corps, l'entraînement à la compétition sportive tel que pratiqué pour les JO nous dégoûte. Parce que, de Paris à Rio et d'Athènes à Tokyo, il y a déjà bien trop de flics dans nos quartiers, de caméras à nos coins de rues, de QRcodes et de portails sécurisés, donnons-nous les moyens d'agir contre les jeux olympiques, de nuit ou de jour, à 3, 300, 3000, ou qui sait, à des millions !

    On a tous-tes une raison de détester les JO. Ici ou ailleurs, l'événement olympique aux grands airs de fête nationale n'est qu'un prétexte pour prolonger les logiques sécuritaires pendant que chaque État représenté s'attache à réprimer salement toute révolte sociale. Ici ou ailleurs, les JO sont un moyen pour de grandes entreprises qui débordent déjà de pognon de s'engraisser encore plus pendant qu'on galère au quotidien sous le poids du travail, de l'inflation, de la crise du logement, des violences systémiques patriarcales, racistes, classistes et validistes. Chaque geste de révolte contre l'ordre établi est significatif. Pubs, chantiers, entreprises sponsors, les JO sont partout, nous aussi. Contre les JO et le monde qui les rend possible, laissons éclater nos rages, faisons fleurir les sabotages !

    Beaucoup n'ont pas attendu 2024 pour s'opposer aux JO, et plusieurs autres propositions de zbeulage ont fleurit ces derniers temps, l'idée c'est de continuer de tenter ensemble de gâcher leur fête avant même qu'elle commence ! Un blog (zbeul2024.noblogs.org) et un compte twitter (@Zbeul2024) serviront à relayer des initiatives de zbeul antiJO, que ce soit là où se dérouleront les épreuves (Paris, Tahiti, Châteauroux, Marseille, Lille, Bordeaux, Lyon, Nantes, Nice, Saint-Étienne) comme n'importe où ailleurs, alors n'hésitez pas à transmettre textes et images de vos œuvres via Twitter ou à l'adresse zbeul2024[at]riseup[point]net !

  • Wednesday 20 March 2024 - 20:06

    Parce qu'à l'heure de la fin de la trêve hivernale, personne n'est à l'abri, exigeons un logement digne pour tout le monde et la réquisition des logements vacants pour les nombreuses personnes et familles à la rue.

    A ce jour, plus de 200 personnes appellent chaque jour le 115 sans avoir de solution, une centaine est à la rue, dont une cinquantaine d'enfants, malgré la solidarité des citoyen.nes qui en hébergent plus de 700 dans le département.

    Face à l'inaction de la préfecture, cet hiver, Emmaüs a financé et assuré l'ouverture de l'église de la Marandinière, où sont hébergées une centaine de personnes.

    Le 31 mars, à la fin de la trêve hivernale, l'église va fermer, et ce sont plus de 200 personnes qui se retrouveront à la rue. Or, dans la métropole de Saint-Étienne, ce sont plus que 10000 logements qui sont vacants, dont de nombreux logements sociaux.

    Parce que cette situation est inacceptable, rendez-vous mercredi 27 février 2024 à 15h, place Jean Jaurès, pour un rassemblement action. Nous exigeons la mise à disposition des logements sociaux vacants sur la métropole :

    ► parce que l'accès au logement est un droit fondamental, inscrit dans la déclaration universelle des droits humains. Nous exigeons le respect du droit à un abri décent pour chaque individu.
    ► parce que l'engorgement des dispositifs d'hébergement d'urgence est en partie du au manque de logements sociaux, manque d'autant plus scandaleux qu'un nombre important de ceux-ci est vide.
    ► parce que ces adultes et ces enfants méritent d'être traité.e.s avec respect, considération et dignité, indépendamment de leur situation actuelle.
    ► parce que l'accès à un logement stable favorise l'insertion sociale, l'épanouissement et la santé des personnes, parce qu'il contribue à la diminution de la criminalité et de l'insécurité.
    ► parce que laisser des logements vides, à l'abandon, a un coût écologique et économique considérables, à l'heure où nous cherchons à vivre de manière plus « durable. »

  • Thursday 21 March 2024 - 07:12

    Dans le cadre de Mars pour la Palestine, BDS 42 invite Soheir Asaad pour discuter de la situation des palestinien•nes de 48, et discuter de la façon dont ils et elles s'engagent contre le génocide à Gaza et l'occupation de la Cisjordanie.
    Mercredi 27 mars à 17h30 à la Cale (amicale du Crêt-de-Roch).

    Publié sur la page de BDS 42

  • Thursday 21 March 2024 - 07:13

    Jamais dans la tendance, toujours dans la bonne direction ! Le 19 mars 2024, Saint-Étienne a su rappeler, en verts et contre tous, ses origines cosmopolites, ouvrières et solidaires en déployant deux drapeaux géants symbolisant ses luttes anticoloniales d'hier et d'aujourd'hui !

    Il y a 62 ans, le cessez-le-feu était appliqué en Algérie, marquant un tournant décisif vers la victoire de la révolution nationale algérienne. À Saint-Étienne, ville ouvrière qui fut l'un des bastions du Front de Libération Nationale (FLN) en France, Français-es et Immigré-es se sont mobilisés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale pour revendiquer le droit à l'autodétermination. Pendant les 8 années de la révolution nationale, ils ont dénoncé les massacres, les actes de torture et les coups d'État de l'extrême droite, qui agissait avec la complicité de l'armée française, et ont soutenu les révolutionnaires (qui était aussi leurs collèges, voisins, amis) arrêtés et internés dans des camps en France.

    Aujourd'hui, Saint-Étienne réaffirme qu'elle est toujours une ville anticoloniale et se mobilise pour soutenir la lutte pour l'autodétermination du peuple palestinien.

    L'Algérie a vaincu, la Palestine vaincra !

    Les deux drapeaux géants posés sur le crassier Michon ont été retirés le mercredi 20 mars en début d'après-midi.

  • Thursday 21 March 2024 - 07:13

    Rassemblement et manifestation dimanche 24 mars à 14h, place du marché. Quartier Montreynaud à Saint-Étienne.

  • Thursday 21 March 2024 - 07:14

    Nous entamons notre troisième volet de « Connaître l'extrême droite pour mieux la combattre » consacré cette fois-ci aux influenceur-euses d'extrême droite, ou du moins, ceux ou celles qui permettent de servir son propos. Dans ce premier volet, on se penche sur les cas d'Alain Soral, Papacito et Daniel Conversano et Thais d'Escuffon.

    L'extrême droite a toujours réussi, à se saisir des outils numériques afin d'y diffuser largement leurs propagandes et leurs idées reçues. Première organisation politique à se doter d'un site internet pour le RN, utilisation massive de twitter et présence d'une fachosphère imposante, diffusion massive de fake news... Quoi de plus logique aujourd'hui pour l'extrême droite que de servir sa soupe à travers les formats plus modernes que représentent les influenceur-ses.
    Youtube. Tik Tok ou encore Instagram, les médias sociaux ont émergé comme des plateformes puissantes et influentes, redéfinissant la manière dont l'information est diffusée et consommée.
    Ces prochains jours, nous verrons à travers 14 portraits et profils différents leur montée en puissance, leurs stratégies de communication, et l'impact de leurs présences en ligne.
    En analysant ces figures émergentes, nous chercherons à comprendre comment elles façonnent les discours, mobilisent leurs adeptes, et constituent aussi des business lucratifs pour eux-lles.
    Le tout en déversant un discours fascisant qui permet d'élargir toujours plus, la fenêtre d'Overton.

    ALAIN SORAL

    Alain Soral, pionnier des youtubeurs d'extrême droite, a réussi à émerger comme la nouvelle figure de la « rébellion » en moins de dix ans. De la frange néo-nazie aux jeunes des quartiers populaires, il a attiré de nombreux adeptes avec des discours bancals et une pertinence douteuse.

    Sous prétexte de construire une « unité nationale entre toutes les catégories sociales françaises », comme proclamé sur le site de son association « Égalité et Réconciliation », Soral dissimule sa véritable nature. Derrière le masque d'un prétendu révolutionnaire nationaliste « anti-capitaliste », se cache un charlatan aux discours antisémites, islamophobes, racistes, patriarcaux et populistes, dépourvus, en plus, d'une analyse de classe dans sa réflexion prétendument « anti-système ».

    Sa principale force a résidé dans la création d'un auditoire au sein des quartiers populaires, exploité à travers les crises identitaires et politiques générées par le système capitaliste. L'État qui, à grand renfort de politiques libérales, a abandonné et stigmatisé les habitant·e·s des quartiers populaires, a permis à Alain Soral d'exploiter une colère légitime et de s'en créer un fond de commerce en prônant l'égalité tout en instrumentalisant la lutte pour la Palestine afin de rallier les jeunes issus de l'immigration.
    Cela ne l'a pas empêché de maintenir des positions suprémacistes françaises, clamant la nécessité de préserver la « condition française » contre « l'arrivée des nouveaux arrivants ». Sur son site, il n' hésite pas à légitimer régulièrement la notion de « Français de pure souche », balayant donc toute aspiration à l'égalité. Soral est conscient de ces contradictions mais l'essentiel est ailleurs : en conquérant le cœur des jeunes de banlieue, il réussit le tour de force de neutraliser une force de contestation populaire pour se l'approprier en y imprimant sa marque idéologique.
    Cependant, derrière cette façade de « figure » politique se cache un véritable entrepreneur qui a exploité les mêmes stratégies qu'il prétend combattre pour étendre son empire. La création d'Égalité & Réconciliation lui a servi de vitrine afin de promouvoir son imposture idéologique et de commercialiser ses produits, tout en développant sa propre marque à travers des boutiques et une maison d'édition. « Au bon Sens » magasin bio , « Instinct de Survie » boutique survivaliste surfant sur la nouvelle mode de l'extrême droite ou encore « Kontre Kulture », la plus célèbre des firmes d'Alain Soral, maison d'édition obscure qui lui permet de diffuser son fourre-tout idéologique à travers la vente de différents ouvrages .

    L'entreprise « Culture pour tous », dont Soral détient 80%, est la force motrice derrière ses multiples activités commerciales. Cette SARL, créée en 2011, a contribué à faire de lui un millionnaire, réalisant un chiffre d'affaires remarquable en 2014.

    L'année dérnière, StreetPress a mené une enquête approfondie sur les comptes de l'ensemble des entreprises et associations liées à Alain Soral, exposant une structure financière complexe et opaque. Les documents analysés détaillent le contrôle exercé par Soral sur diverses entités, notamment Égalité & Réconciliation (E&R), Culture pour Tous, Kontre Kulture, Au Bon Sens, et Prenons le maquis.

    Les revenus d'Alain Soral, examinés dans l'article, comprennent des salaires, des droits d'auteur, et des virements mystérieux depuis des comptes suisses. L'article soulève des questions sur la nature des activités financières de Soral, mettant en lumière l'opacité et les ramifications financières de son empire commercial.

    La popularité d'Alain Soral et son autoproclamation en tant que « Chef des Dissidents » masquent essentiellement sa compétence à exploiter les vulnérabilités du système qu'il critique, transformant ainsi ces attaques en une source lucrative. Son image soigneusement construite s'avère être une imposture, reposant principalement sur du sexisme, du racisme, des mensonges et des mythes problématiques.

    Source :
    https://www.streetpress.com/sujet/1680092832-alain-soral-leaks-comptes-bancaires-societes-associations-buisness-fachosphere-complotisme
    Le Système Soral - Robin D'Angelo , Mathieu Molard

    PAPACITO

    Papacito ne dissimule en aucun cas ses idéaux plus qu'assumés, puisqu'il qualifie de “méga méga méga fasciste” son propre comportement dans l'une de ses vidéos.
    On ne compte plus le nombre de polémiques et d'accusations toujours plus révélatrices de la haine qu'il alimente : homophobie, racisme, sexisme, islamophobie...
    Inutile de préciser qu'il affiche un soutien clair à Zemmour et Le pen pour les présidentielles de 2022, dont le premier le qualifiera d'ailleurs de "sympathique".
    Profondément anti-républicain – système qui serait selon lui manipulé par les francs-maçons –, son positionnement monarchiste devient la cerise sur un gâteau dont la date de péremption des ingrédients remonte aux années 1930.

    De son vrai nom Ugo Gil Jimenez, il est un militant toulousain d'extrême droite de 37 ans.
    Aussi étonnant que cela puisse paraître, Papacito fait ses début dans la politique au PCF d' Arcueil, bercé dans une famille militante anarchiste qui s'opposèrent à Franco pendant la dictature espagnole. Il ne suit pas la voie politique de ses parents, il considérera même plus tard avoir “pris conscience (sic) du monde qui l'entoure”.
    Il vire de bord après des études en sociologie qui l'ont profondément déçu, dispensées dans des facultés prétendument symboles du “creuset de la gauche”.
    Il se fait connaître sur internet à travers un blog, les “FDP de la mode”, puis par des bandes dessinées et quelques publications. Mais sa popularité explose lors de la sortie d'une certaine vidéo en juin 2019...

    Papacito doit en effet sa popularité à une de ses vidéos ayant buzzé, dans laquelle il tire à balle réelle sur des mannequins représentant des “gauchistes”.
    L'objectif est clair et atteint : provoquer l'extrême gauche pour se faire connaître.
    Cette vidéo-buzz est une successions de phrases et d'actions qui pourraient chacune faire polémique, tout en faisant l'apologie de la violence fasciste et des armes à feu.
    Après une viralité aussi effective qu'inquiétante, la vidéo se fait supprimer par Youtube quelques jours plus tard alors que celle-ci venait de dépasser les 100 000 vues .

    Mais ce n'est pas la dernière fois qu'internet entend parler de lui : entre novembre 2022 et mai 2023, il publie une suite de vidéos en soutien à Pierre Guillaume Mercadal, un éleveur porcin du Tarn-et-Garonne, qui était en conflit avec le maire de la commune, Christian Eurgal, qui avait autorisé l'accès d'un chemin à un Lord anglais appartenant à l'origine à Mercadal. Il suffit de lire les chefs d'accusations pour comprendre la violence des paroles diffusées dans la vidéo qui va à l'encontre du maire : "provocation à la haine en raison de l'origine", "injures publiques en raison de l'orientation sexuelle", et "provocation non suivie d'effet à une atteinte volontaire à la vie aggravée", sans oublier la vague de cyberharcèlement subie par le maire de la ville.

    Aujourd'hui, Jimenez perpétue son activité sur son compte Instagram @ugojiljimenez où il continue sa propagande d'extrême droite (cagnotte pour Israël, prosélytisme...), suivi par 123000 personnes. Il est encore fréquemment mentionné ou invité chez d'autres youtubeurs d'extrême droite : Psyhodelik, GEORGES, le Hussard...)

    Il n'y a plus qu'à espérer qu'à l'issue du procès qui l'attend ce 28 février 2024 pour provocation à la haine (vis-à-vis de l'affaire du maire de Montjois) le jugement lui soit défavorable et qu'internet et la société en générale soient libérées un moment de ce néo-fasciste.

    DANIEL CONVERSANO

    Daniel Conversano s'est hissé sur le devant de la scène lors de l'avènement de Dieudonné et de son mouvement Egalité et Réconciliation.
    Il a gagné rapidement les faveurs de ce dernier, travaillant à ses côtés au théâtre de la Main d'or et contribuant à la réalisation de deux de ses longs métrages, "L'antisémite" et "Métastases".
    Issu d'une famille de militant·e·s du Front National, il a débuté son parcours politique comme colleur d'affiches et en soutenant le parti lors de différentes élections.
    Sa notoriété a connu une ascension fulgurante lors du prétendu débat de réconciliation orchestré par Dieudonné en 2016 sur sa chaîne "niveau zéro".
    C'est à ce moment qu'Alain Soral, dans un simulacre de conflit visant évidemment à se réhabiliter, l'a agressé sous prétexte de défendre les "musulmans patriotes" après les déclarations racistes de Conversano qui affirmait que "les Français en ont marre des Arabes".
    Conversano, partisan de la différenciation raciale, assume ouvertement son suprémacisme blanc en parlant d'ailleurs de « bougnoulisation (sic) » de la France, plaçant l'identité raciale au-dessus de tout. Ouvertement néo-nazi en début de carrière, il se proclame aujourd'hui raciste et racialiste.
    Son parcours médiatique est jalonné de chaînes et de vidéos toutes plus racistes les unes que les autres. Allant même préférer Marine Le Pen à Zemmour pour sa blanchité : « Je préférerais que Marine Le Pen ait le talent d'Eric Zemmour, parce que Marine Le Pen, elle est vraiment française » . Daniel Conversano est tellement radical qu'il estime que des personnalités comme Papacito ou Julien Rochedy sont bien trop à gauche pour « le milieu de la dissidence française. »
    Médias :
    Il a commencé avec l'émission "Vive l'Europe" sur YouTube, puis a créé sa propre chaîne, initialement appelée "Savuelos", qu'il a rebaptisée "Les Braves" en 2019.
    Au fur et à mesure des années, Conversano a étendu son réseau en interviewant et en invitant des figures notoires de la mouvance fasciste française de Jean Marie Le Pen à Serge Ayoub, contribuant ainsi à la diffusion et à la légitimation des idées d'extrême droite en France et en Roumanie ou il s'est expatrié depuis 2018.
    En plus de ces activités fascisante sur le net, Conversano à décider de se convertir dans un autre type de business, aussi nauséabond que ses idées : il est désormais à la tête d'un prétendu "site de rencontre" qui cherche à mettre en lien des jeunes blancs nationalistes et des jeunes femmes issus des Pays de l'Est. (batirunfoyer.com).

    THAÏS D'ESCUFFON

    Issue d'une famille Noble et originaire de la région toulousaine, de son vrai nom Anne-Thaïs du Tertre d'Escoeuffant, Thaïs d'Escuffon est une militante identitaire supremaciste blanche dont le discours s'est aujourd'hui recentré sur une ligne antifeministe, masculiniste, tradwife.

    Elle est issue de « Génération Identitaire », dont elle a assuré le porte-parolat entre 2019 et 2021 par la diffusion, sur les plateaux de médias d'extrême droite ou non, des thèses racistes de son organisation. Parmi celles-ci, on peut notamment citer cette théorie raciste teintée de féminisme : « Le principal danger pour les femmes, ce sont les hommes immigrés africains, noirs et arabes ! ». Elle s'est fait connaître suite à l'action d'agitprop (déploiement d'une banderole "Justice pour les victimes du racisme anti-blancs") qu'elle a menée en marge d'un rassemblement massif antiraciste à l'appel du comité Adama dans le sillon du meurtre de Georges Floyd au État Unis par Derek Chauvin.
    À l'époque, l'action indigne d'autant plus que les militant•es de GI publient une photo d'elleux tout sourire à l'intérieur du fourgon de police les ayant interpellé·es, suggérant une totale impunité face à la police.

    Elle a également été poursuivie pour provocation à la haine raciale dans le cadre des actions anti migrants de GI dans le col des Pyrénées. Initialement condamnée en 2021, elle a ensuite été relaxée en 2022, mais a par ailleurs été condamnée à huit mois de sursis pour l'envahissement par GI des locaux de SOS Méditerranée.

    C'est après la dissolution de GI que Thaïs d'Escufon s'investit d'avantage dans sa carrière d'influenceuse. Sur sa chaîne YouTube, elle déploie une ligne antiféministe, appelant les femmes à embrasser leur féminité traditionnelle (le mouvement tradwife), souhaitant l'émergence d'hommes forts, et prônant un discours rétrograde sur les relations hommes femmes, les violences sexistes et sexuelle normées, tout en assumant des positions racistes et transphobes. À travers son contenu, elle flatte un public masculin d'INCEL (acronyme anglais pour célibataire involontaire), cible privilégiée de l'extrême droite en raison de la porosité idéologique de ce milieu. En effet, de nombreux terroristes masculinistes ont assassiné des femmes en se revendiquant de l'idéologie incel, notamment aux État Unis, au Canada et en Allemagne. Ce discours misogyne porté par Thaïs d'Escufon alimente une tendance étayée par l'études Gallup sur les jeunes de moins de 30 ans aux États Unis, en Allemagne et en Corée, laissant entrevoir un plus grand conservatisme chez les jeunes hommes face à des jeunes femmes plus progressistes.

    In fine, Thaïs d'Escuffon n'est rien d'autre que l'alter féminine et présentable de nombreux discours masculinistes et racistes déjà développés par d'autres. Elle joue sur l'image de fragilité et d'innocence des femmes blanches, historiquement instrumentalisées pour servir les politiques racistes, mais aussi sur une dévalorisation répétée de toute femme n'étant pas soumise à un homme, dans un discours franchement réactionnaire. Elle s'est aujourd'hui enfermée dans la régurgitation idéologique de prêt-à-penser masculinistes et racistes à un public d'hommes qui la fantasment autant qu'il la méprisent, tous ça pour écraser les non blancs, les femmes et les minorités de genre.

    Sources :
    Génération Z un écart idéologique hommes-femmes ? - Agence science presse - 29/01/2024 Avenirhttps://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2024/01/29/generation-z-ecart-ideologique-homme-femme

    le virage « TradWife » de Thaïs d'Escufon - StreetPress - 26/10/2023
    https://www.streetpress.com/sujet/1698245233-virage-tradwife-thais-descufon-incel-youtube

    Thaïs d'Escufon - Wikipedia
    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Thaïs_d%27Escufon

    The incels | Contrapoints (Anglais)

  • Friday 22 March 2024 - 16:17

    Radiorageuses est une nébuleuse d'émissions de radio féministes qui existe depuis une quinzaine d'années.

    Depuis quelques temps, on expérimente, on bidouille la création d'une webradiorageuses et du 1er au 31 de mars 2024, on vous propose un mois de webradio en continu !

    Vous pourrez y retrouver les émissions du réseau, en découvrir d'autres, écouter des créas sonores, de la musique, des lectures, et pleins de surprises !

    Embarquement permanent pour ce voyage radiophonique dans la webuleuse radiorageuses vers Mars féministe, sur radiorageuses.net dès le 1er mars.

    Le programme de la semaine du 18 au 24 mars : https://lite.framacalc.org/xpf1ez2h...

    Pour retrouver le programme de la semaine et écouter la webradio, rendez vous sur https://www.radiorageuses.net/spip....

    Bonne écoute !

  • Friday 22 March 2024 - 16:19

    En ce 19 mars, le siège militaire de la Crem'Arbre en est à son 34e jour

    Aujourd'hui, malgré les difficultés et la répression, c'est avant tout une victoire, construite par une action collective déterminée, qu'il s'agit de célébrer.

    En effet, alors que le chantier de l'A69 se poursuit et qu'ATOSCA fanfaronne à chaque pile de béton posée, il ne fait aucun doute que le calendrier est aux fraises. Les rumeurs internes au bitumeur parlent d'au moins un an de retard, alors que les travaux ont commencé il y a seulement 12 mois.

    La résistance face aux expropriations, les désarmements, les occupations et les blocages portent leurs fruits. La ZAD de la Crem'Arbre tient depuis quatre mois, malgré la cellule anti-ZAD de Darmanin et malgré un mois de siège. Chaque jour de blocage grippe la machine industrielle de l'artificialisation. Leurs agendas capitalo-efficacistes sont bousculés, la machine s'enraye : la lutte offre un sursis aux terres face au béton et du temps précieux aux lents tribunaux.

    À la Crem'Arbre, les zadistes des cimes, les « écureuil·les », se sont engagé.es le 15 février. Un engagement pris malgré la promesse de la répression et avec une date en ligne de mire : le 31 Mars, jour de la fin des coupes légales.
    Et la répression n'a pas manqué, le bras armé de l'État s'est pleinement déployé sur la ZAD, 8 interventions militaires depuis le 20 janvier, 34 jours de siège par les gendarmes, des dizaines d'interpellations et procès. Des camarades sont en détention provisoire ou subissent des peines de prison ferme prononcées en comparution immédiate.

    La ZAD subit un véritable « tarif ZAD », où chaque personne interpellée s'expose à des humiliations et des peines plus sévères. Des camarades en récup' poubelles ont fini en GAV avec un procès et une prise d'ADN violente sous injonction du parquet. Entre deux rayons de soleil, les gendarmes déclenchent des charges et interpellent aléatoirement des personnes venues en soutien. Chaque manifestation et rassemblement est interdit et lourdement « sécurisé ».

    Dans les arbres, un seul petit maigre ravitaillement a été possible sous une pression politico-juridique intenable pour la préfecture. Les écureuil·les subissent privations de sommeil, humiliations et interventions quotidiennes des grimpeurs de la CNAMO. 34 jours en alerte permanente, à 20m du sol, alors qu'iels en sont réduit.es à boire de l'eau sucrée/salée et manger des bourgeons de platane. Pourtant iels résistent, perché·es et non armé·es.

    Un mois à tenir bon. Cette victoire est collective. C'est le pari fou de la résistance aux moyens militaires. Ce sont des milliers de contributions multiples à cette mobilisation déterminée, ancrée sur le terrain. Ces 34 jours sont le fruit d'AG à rallonge pour affiner les dispositifs, de prises d'initiatives spontanées, de petits groupes autonomes et d'un réseau d'allié·es essentiel. C'est le refus de la naïveté face à la répression et la construction des conditions d'un véritable rapport de force.

    Depuis ces 4 mois, nous avons lutté contre les oppressions sexistes, transphobes, racistes, classistes et validistes. Nous avons combattu les tentations de personnification, l'injonction à la productivité, la moyennisation de la diversité de nos identités. Aujourd'hui après des mois d'organisation collective, une oignée d'entre nous se trouve assiégée par des centaines de gendarmes. Ce que la zad était à ses racines s'est cristalisé au niveau des cimes.

    La bataille de la Crem'Arbre est loin d'être terminée. Le décompte jusqu'au 31 Mars est lancé : Jour-11. a répression peut encore monter d'un cran, la ZAD sera mise à l'épreuve jour après jour. Chaque minute gagnée est précieuse pour la biodiversité, la lutte, la justice et tout ce que cela porte d'espoir.

    Au sol, les occupations se poursuivent, infusées par les mêmes idéaux. La Crem s'est bouturée. Si son esprit est encore bien présent dans les arbres restants, il a aussi été emporté plus loin, il voyage et est reconnu pour inventer des futurs souhaitables.

    Demain, fleuriront cabanes et villages mobiles avec le printemps des ZAD.

    D'ici là, l'État policier en déroute se ruine et rappelle chaque jour qu'en réfléchissant ensemble et hors de lui nous avons les moyens de le dépasser.

    Le peuple uni ne sera jamais vaincu.⁩

    NO MACADAM !

  • Friday 22 March 2024 - 16:20

    Appel international par Gaza Sunbirds.
    Organisé à Saint-Étienne par un groupe de militant.e.s « Ride4Palestine ».

    Le 10 avril, nous roulons en solidarité avec la Palestine, appelant à la fin du génocide et à la fin de l'occupation.

    Ce tour fait partie de la série « Great Ride of Return » (initié par @gazasunbirds), et des milliers de personnes y ont déjà participé, dans le monde entier !

    La balade débutera devant le Stade à 15h et nous serions ravis que vous nous rejoigniez !

    Apportez votre vélo, vos drapeaux, votre keffieh, … et préparez-vous à envahir les rues de Saint-Étienne !

    Quelques consignes importantes à rappeler :

    1. Pas de haine. Aucune tolérance à l'égard d'aucune forme de discours haineux ou d'abus dans nos tours
    2. Des-escalader, ne pas rentrer en conflit, dans la mesure du possible éloigner tout le monde d'un éventuel incident
    3. Ne pas engager la discussion avec d'éventuels éléments perturbateurs, ça ne cause que des problèmes
    4. Ayez des personnes responsables de la sécurité à l'avant et à l'arrière du cortège. Assurez-vous que personne ne soit laissé en arrière
    5. Prenez votre temps et faites du bruit. Ce n'est pas une course
    6. Ne faites pas d'infraction au code de la route, nous ne serons pas en mesure de prendre en charge les frais
    7. Faites attention aux autres participant.es, nous sommes une communauté. Veillez les uns sur les autres
    8. Amusez-vous
  • Friday 22 March 2024 - 20:34

    Il en rêvait, il l'a fait. Un article de Reporterre nous apprend que Laurent Wauquiez a fait voter jeudi 21 mars en Conseil régional le déploiement de la vidéosurveillance algorithmique dans tous les lycées et trains d'Auvergne-Rhône-Alpes, profitant de l'expérimentation accordée aux Jeux olympiques de Paris.

    Actuellement 129 gares seraient surveillées par 2 300 caméras, dont les images sont visionnées en temps réel au CRST. 285 lycées, 750 cars et la totalité des rames ferroviaires seraient également équipés.

    Selon la délibération votée par le Conseil régional, l'équipement de ces caméras avec la vidéosurveillance automatisée pourra détecter huit types d'événements prédéterminés : « le non-respect du sens de circulation, le franchissement d'une zone interdite, la présence ou l'utilisation d'une arme, un départ de feu, un mouvement de foule, une personne au sol, une densité trop importante, un colis abandonné. ». Les événements seront ensuite vérifiés par un agent, qui décidera des mesures à prendre.

    L'exécutif régional promet d'utiliser cette vidéosurveillance algorithmique « sans mettre en œuvre de reconnaissance faciale, ni d'identification de données biométriques [qui permettent d'identifier une personne]. » Cependant, comme l'a très bien démontré la Quadrature du Net, la VSA implique nécessairement une identification biométrique.

    La VSA et la reconnaissance faciale reposent sur les mêmes algorithmes d'analyse d'images, la seule différence est que la première isole et reconnaît des corps, des mouvements ou des objets, lorsque la seconde détecte un visage.

    La VSA est capable de s'intéresser à des « événements » (déplacements rapides, altercations, immobilité prolongée) ou aux traits distinctifs des personnes : une silhouette, un habillement, une démarche, grâce à quoi ils peuvent isoler une personne au sein d'une foule et la suivre tout le long de son déplacement dans la ville. La VSA identifie et analyse donc en permanence des données biométriques.

    « En réalité, l'algorithme identifie des actions qui peuvent être rattachées à son auteur » (Marne Strazielle, directrice de la communication de La Quadrature du net.)

    Ce sont généralement les mêmes entreprises qui développent ces deux technologies. Par exemple, la start-up française Two-I s'est d'abord lancé dans la détection d'émotion, a voulu la tester dans les tramways niçois, avant d'expérimenter la reconnaissance faciale sur des supporters de football à Metz. Finalement, l'entreprise semble se concentrer sur la VSA et en vendre à plusieurs communes de France. La VSA est une technologie biométrique intrinsèquement dangereuse, l'accepter c'est ouvrir la voie aux pires outils de surveillance.

    « Loi J.O. : refusons la surveillance biométrique », La Quadrature du Net

    Cela fait longtemps que M. Wauquiez projette d'équiper massivement cars scolaires et inter-urbains, gares et TER d'Auvergne-Rhône-Alpes en caméras et de connecter le tout à la reconnaissance faciale.

    En juin 2023, nous avions déjà sorti un article sur le sujet, au moment de la signature d'une convention entre la région Auvergne Rhône Alpes, le préfet et la SNCF, autorisant le transfert aux forces de sécurité, des images des caméras de vidéosurveillance de 129 gares sur les quelque 350 que compte la région AURA.

    Depuis fin 2023, il demande également d'utiliser à titre expérimental des "logiciels de reconnaissance faciale" aux abords des lycées pour pouvoir identifier des personnes "suivies pour radicalisation terroriste".

    Une mesure qui a déjà été reconnue comme illégale par la justice, comme l'a rappelé le media Reporterre. En 2019 un projet de mise en place de portiques de reconnaissance faciale à l'entrée de lycées à Nice et Marseille avait été contesté par La Quadrature du net et la LDH. La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) , qui avait déjà formulé des recommandations, a rendu à l'époque un avis qui jugeait le dispositif pas nécessaire et disproportionné.

    Mais cela qui n'arrêtera Laurent Wauquiez, celui-ci a déclaré qu'il allait demander au Premier ministre, Gabriel Attal, la permission d'élargir la loi pour couvrir les lycées et les transports régionaux...

    La CNIL, qui n'a pas été consultée par l'équipe de Laurent Wauquiez, a rappelé à Reporterre sa position de principe, qui « considère que la mise en œuvre de caméras augmentées conduit fréquemment à limiter les droits des personnes filmées ».

    Pour elle, « le déploiement de ces dispositifs dans les espaces publics, où s'exercent de nombreuses libertés individuelles (liberté d'aller et venir, d'expression, de réunion, droit de manifester, liberté de culte, etc.), présente incontestablement des risques pour les droits et libertés fondamentaux des personnes et la préservation de leur anonymat ».

    Des dizaines d'organisations, parmi lesquelles Human Rights Watch, ont adressé une lettre publique aux députés, les alertant sur le fait que les nouvelles dispositions créent un précédent inquiétant de surveillance injustifiée et disproportionnée dans les espaces publics, et menacent les droits fondamentaux, tels que le droit à la vie privée, la liberté de réunion et d'association, et le droit à la non-discrimination.

    Résistons à la VSA et à la technopolice !

    Autres sources

    Wauquiez veut surveiller les trains et lycées régionaux avec l'intelligence artificielle

    Reconnaissance faciale dans les lycées d'Auvergne-Rhône-Alpes ?

    Vidéosurveillance « augmentée » dans 129 gares d'Auvergne-Rhône-Alpes

    JO 2024 : « surveillance », médaille d'or assurée pour la France

    Wauquiez, « ses » panneaux, « ses » investissements techno-sécuritaires

  • Sunday 24 March 2024 - 00:30

    Suites à de nombreuses grèves dans les années 1870 dans le bassin de Saint-Étienne, dont celle de La Ricamarie de juin 1869, les idées de l'Internationale se propagent. Bakounine et l'Association Internationale des Travailleurs préparent un soulévement à Lyon depuis l'automne 1870. À la suite de l'insurrection parisienne du 18 mars 1871, l'Hôtel de ville de Lyon est occupé le 22.
    Peu d'informations sur ce qui s'est passé à Saint-Étienne mais ce texte de David Cizeron offre une belle éphéméride à cet épisode révolutionnaire méconnu. Des informations sur les prémices de ce soulèvement ici.

    La Commune de Saint-Étienne

    Article publié sur le site des ami.e.s de la Commune de Paris

    A Saint-Étienne, le 4 septembre 1870, on apprend la proclamation de la République. Le conseil municipal dissous mais toujours en place décide de nommer un conseil provisoire et Tiblier-Verne, un républicain modéré, marchand de bois, est élu maire. Le 5 septembre César Bertholon, ancien député de l'Isère en 1848, exilé en Algérie, rédacteur en chef du journal radical l'Éclaireur est nommé préfet.
    Le 12 septembre, il proclame « la Patrie en danger » et ouvre l'enrôlement dans la Garde nationale, il remplace le Conseil général par un Comité départemental républicain dont il choisit les membres parmi les républicains les plus connus. La municipalité lance un emprunt pour l'armement de la ville et des gardes nationaux et subventionne un Comité de défense employant 350 personnes pour produire jusqu'à 50 000 cartouches par jour. Elle s'attaque courageusement à la puissance de l'Église en supprimant les subventions aux établissements d'enseignement confessionnel et en installant dix-neuf écoles laïques dans des locaux appartenant à des Congrégations. Mais la guerre provoque une crise économique grave et une chute des commandes et des milliers d'ouvriers se retrouvent au chômage. Les républicains et socialistes de toutes tendances s'organisent en clubs.

    Pendant l'automne et l'hiver 1870-1871, la gauche stéphanoise se structure en deux mouvements principaux : l'Alliance républicaine, qui s'exprime essentiellement par le journal l'Éclaireur regroupant des « modérés » et le Comité central républicain ou Club de la rue de la Vierge recrutant dans la Garde nationale, chez les ouvriers du textile, les employés de commerce et les artisans.

    LE MOUVEMENT EN FAVEUR DE LA COMMUNE

    Le 31 octobre, apparaissent sur les murs, des affiches rédigées au nom du préfet Bertholon convoquant le jour même les électeurs pour des élections municipales et appelant à l'élection d'une Commune. Les 13 et 17 décembre, les dirigeants du Club de la rue de la Vierge et ceux de l'Alliance républicaine organisent au Grand Théâtre des réunions pour réclamer la proclamation de la Commune. Le 29 décembre, le Club de la rue de la Vierge, dont le secrétaire est Jean Caton, fait paraître le journal La Commune avec comme sous-titre : Défense nationale. Le journal multiplie les appels en faveur de la Commune : « La Commune c'est notre titre, et nous en sommes fiers. La Commune, c'est la pyramide sociale remise sur sa base : le peuple, c'est-à-dire la totalité des citoyens. »

    Le 3 février 1871, une nouvelle affiche annonce la proclamation de la Commune pour ce jour mais le conseil municipal refuse de se dissoudre, provoquant une division dans le mouvement républicain entre ceux qui font confiance aux élections et aux institutions et ceux qui veulent aller plus loin et, sans attendre, proclamer la Commune.

    Aux élections législatives du 8 février 1871, les républicains sont divisés et seul Frédéric Dorian, un industriel protestant et saint-simonien est élu alors que les conservateurs ont dix élus dans le département. Le 10 février, Bertholon démissionne car il refuse de faire afficher le décret reconnaissant les droits des membres des familles royales et impériales. La méfiance des républicains radicaux et socialistes s'accroît de jour en jour et La Commune appelle à la vigilance. Le 26 février le journal écrit : « On parle déjà de désarmer la Garde nationale. C'est toujours ainsi qu'on s'y prend quand on veut étouffer la République. » Le 3 mars, malgré la désunion aux élections, les membres du Club de la rue de la Vierge et ceux de l'Alliance républicaine organisent une réunion en hommage à Jean Thomas, veloutier, trésorier du comité de grève de 1865, « vieux républicain qui vient de décéder. »

    LA PROCLAMATION DE LA COMMUNE À SAINT-ETIENNE

    Le 18 mars, le peuple parisien s'insurge et les 72 jours de la Commune de Paris débutent. Le 22 mars, La Commune exulte : « La révolution triomphe ! […] Le peuple se réveille et veut la Commune. » Dans la journée les autorités militaires demandent le désarmement de la Garde nationale. Une réunion se tient dans la salle du Prado ; la Commune y est acclamée et on adhère au « mouvement de Paris ». Il est décidé d'envoyer une délégation commune du Club de la rue de la Vierge et de l'Alliance républicaine, « exiger du maire la proclamation immédiate de la Commune ».

    Le 23 mars, apprenant la proclamation de la Commune à Lyon, les délégués de l'Alliance Républicaine et du Club de rue de la Vierge demandent à nouveau au conseil municipal de se dissoudre et l'élection immédiate d'une Commune. Le maire Pierre Boudarel, qui a remplacé Tibier-Verné mort en décembre, répond qu'il va soumettre cette proposition au conseil municipal. Le soir, une nouvelle réunion se tient au Prado. De Rolland pour l'Alliance Républicaine déclare : « il faut aller demander la Commune avec l'arme au pied, la cartouche aux dents. »

    Le 24 mars, La Commune écrit : « Gardes nationaux, imitez l'exemple de Paris ; et que la triste fin des généraux pour lesquels la vie du peuple est un marchepied, serve de leçon à ceux qui seront tentés de les imiter » et le journal alléguant une conspiration « antirépublicaine de la réaction » propose à l'Alliance républicaine de former « en commun une liste de candidats en vue de l'installation de la Commune ». Une nouvelle délégation se rend à l'Hôtel de Ville et le conseil municipal (sauf huit membres) accepte de démissionner mais le maire indique qu'il reste en fonction jusqu'aux prochaines élections. Les délégués de l'Alliance républicaine se déclarent satisfaits.

    Dans la soirée, une nouvelle assemblée se tient à la salle de la rue de la Vierge, les orateurs mécontents de la tournure des événements proposent la désignation de onze délégués « plus énergiques ». On réclame « d'agir sans plus tarder » et de « marcher sur l'Hôtel de Ville ». Vers huit heures, la Garde nationale occupe l'Hôtel de Ville « en chantant la Marseillaise et en acclamant la Commune ». Une heure plus tard, les lieux sont envahis par la foule, et les représentants du Club de la Vierge demandent aux autorités présentes (le préfet intérimaire, le maire et deux de ses adjoints, le commandant de la Garde nationale) de proclamer la Commune ! Évidemment, ils refusent et sont arrêtés. Vers minuit, la Commune est proclamée par la foule. Le drapeau rouge est hissé. Les prisonniers sont remis en liberté sous « la seule condition que le conseil municipal serait appelé à décider si la proclamation de la Commune à Saint-Étienne devait être soumise à un vote populaire ». La Garde nationale et les manifestants se retirent au petit matin. Pendant ce temps, les autorités désignent un nouveau préfet, Henri de l'Espée qui, immédiatement, fait placarder une affiche menaçante : « Arrivé cette nuit dans les murs de votre chef-lieu j'ai trouvé des factieux tentant de consommer un attentat contre l'ordre et les lois de la République [...] Puissamment secondé par l'autorité militaire j'ai pu convoquer la Garde nationale de Saint-Étienne. La seule apparition de quelques bataillons, accourus avec un empressement dont je les remercie, a déterminé la complète retraite de séditieux. »

    Le conseil municipal demande au préfet le retrait des troupes, deux escadrons de cavalerie et 160 hommes d'infanterie, massées aux abords de l'Hôtel de Ville. Une compagnie de gardes nationaux de l'ordre puis une seconde viennent assurer la sécurité du préfet installé dans la mairie qui sert aussi de préfecture. Dans la ville, le rappel est battu, des gardes nationaux en armes et des manifestants parcourent les rues « drapeau rouge en tête » et s'emparent de la Manufacture. Le 25 à midi, les délégués de la Garde nationale sont reçus par le conseil municipal qui accepte l'organisation, dans leur sein, d'un référendum pour ou contre la Commune. De l'Espée refuse. Vers quatre heures, les garde nationaux reviennent en force, bousculent les gardes de piquet qui n'ont pas le temps de fermer les grilles et font prisonniers le préfet de l'Espée et le substitut du procureur, Gubian. Dehors des coups de feu éclatent, un garde national est tué. Vers dix heures, une nouvelle fusillade a lieu à l'intérieur ; trois personnes dont le préfet sont tuées. Devant la tournure des événements Jolivalt, désigné comme commandant de la place, prend la direction des opérations ; il fait occuper la gare, le télégraphe, la poudrière et décide la tenue d'élections à la Commune pour le 29. Il fait placarder deux affiches au nom d'un Comité révolutionnaire qu'il préside et réquisitionne quatre cent mille cartouches, un canon et huit mitrailleuses.

    Caton puis Antoine Chastel sont nommés secrétaires du Comité, Guillaume Michel-Berton commandant provisoire de la Garde nationale, et Durbize, chargé de la Direction du télégraphe. Le 26, Gubian et un garde national de l'ordre, Édouard de Ventavon, sont traduits pendant trois heures devant le « Comité constitué en tribunal », les deux hommes sont acquittés et libérés. Des cartes d'électeurs sont commandées, les cafés sont ouverts et les élections préparées. Mais le mouvement reste isolé, peu de décisions sont réellement prises, la foule commence à quitter les lieux. Le 27, les troupes commencent à arriver de Lyon et le 28 à six heures du matin, l'Hôtel de Ville est encerclé, le drapeau rouge est enlevé. Un envoyé provisoire, de Mongolfier, nanti des pleins pouvoirs pour rétablir l'ordre arrive. Il ne reste qu'une soixantaine de personnes dans l'Hôtel de Ville qui se rendent après négociation. La Commune de Saint-Étienne est vaincue.

    LA RÉPRESSION

    Les arrestations se multiplient ; les militants du Club de la Vierge [1] se cachent. Mais le 30 avril les élections municipales portent à la mairie trente-deux candidats présentés par les républicains de l'Alliance républicaine et les socialistes du Comité central encore en liberté, contre quatre élus soutenus par Ducros. Boudarel est réélu maire mais immédiatement révoqué par Ducros qui le remplace par un délégué de la préfecture puis finalement remplace le conseil tout entier par une commission.

    Les autorités se méfient d'un procès à Saint-Étienne et après quelques hésitations cinquante-six accusés (douze sont contumaces) sont traduits devant la cour d'assises du Puy-de-Dôme à Riom. Caton, Chastel, journalistes à La Commune, Marchetti, Tamet et Thibaudier, membres de l'Internationale et Amouroux, délégué de la Commune de Paris, sont condamnés à la déportation en enceinte fortifiée ; un accusé est condamné à douze ans de travaux forcés, trois à la déportation simple, quatorze à des peines de un à dix ans d'emprisonnement, vingt-trois prévenus sont acquittés.

    Les arrestations se poursuivirent longtemps encore, jusqu'en 1874. Lorsqu'en 1873 se déclencha une grève des mineurs, le préfet de police écrivit au préfet de la Loire : « Je suis informé qu'une grève vient d'éclater à Saint-Étienne, elle est probablement l'œuvre des délégués de l'Internationale qui ont dû se réunir clandestinement dans cette ville ». La réaction se remettait difficilement de sa peur. L'Internationale, proscrite, lui semble resurgir à chaque colère populaire. Le spectre de la Commune la hante encore.

    ANNE MORFIN-CATON (ARRIÈRE PETITE-FILLE DE CATON)
    PIERRE-HENRI ZAIDMAN

    Un peu d'Histoire : « La Commune de Saint-Étienne »

    Je ne sais pas si la Commune de Saint-Étienne mérite d'être signalée – si elle appartient à l'histoire, je veux dire une histoire digne de ce nom et non pas un récit scrupuleux d'événements superficiels fait par des nécrologues, chroniqueurs ou mémorialistes maniaques ou des érudits locaux, si elle ne dépend pas du mirage d'une nostalgie rouge ou noire qui se trompe trop souvent de souvenirs et désire voir au moindre « mort aux vaches » du Kroptokine dans le geste quitte à surévaluer ces faits minuscules dont les rapports entretenus avec l'Internationale relèvent plus, pour la plupart, du malentendu ou du fantasme. Pour tout dire, l'événement majeur de cette Commune stéphanoise semble être la mort d'un préfet et encore la majorité des récits la considère, cette mort, comme accidentelle – mais l'histoire est légitimiste.

    J'en viens enfin aux faits, brièvement… il ne faut jamais oublier de délimiter le terrain de jeu au risque de se perdre dans une abstraction schématique et sans borne et oublier de donner un quelconque support et ordonnancement chronologique, humain, factuel à l'événement. Donc : la Commune de Saint-Étienne a lieu entre le 24 et le 28 mars 1871, après plusieurs jours d'agitation montante. Le 24 mars une centaine de manifestant.e.s rejoints par la Garde Nationale et la foule ; ils et elles investissent l'Hôtel de ville et hissent sous la coupole le drapeau rouge.

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    Cou-Tors et les révoltés stéphanois

    Le 12 septembre la Patrie est proclamée en danger. Dès le 31 octobre, Saint-Étienne s'agite à l'appel des socialistes qui réclament la Commune. Dans les cafés et cercles, comme à Paris, on parle de démocratie à la base. A partir de décembre paraît un journal qui a pour nom La Commune. Dès le premier numéro, le journal donne le ton : "La Commune c'est la pyramide sociale remise sur sa base... c'est l'appel social au banquet de la vie, à l'harmonie, à l'entente cordiale." Il n'aura de cesse d' inciter à la constitution d'un pouvoir de type nouveau. Le fédéralisme apparaît comme la solution. Tout ce qui n'est pas fédéralisme est assimilé au système impérial, "qu'il s'incarne dans un Bonaparte, un Gambetta ou un Robespierre, peu importe !"

    Le 23 mars, c'est une compagnie nombreuse de gardes nationaux qui traverse la place de l'Hôtel de Ville aux cris de "Vive la Commune !" Une délégation du club de la rue de la Vierge se rend aussitôt à la mairie et demande la démission du Conseil municipal. Par 17 voix contre 7, les conseillers municipaux se déclarent prêts à se retirer mais décident aussi de demeurer en fonctions jusqu'aux élections destinées à pourvoir à leur remplacement. Le lendemain, plusieurs centaines de membres des clubs socialistes font irruption sur cette même place et envahissent le pérystile de l'Hôtel de Ville. Les grilles cependant empêchent la foule de pénétrer plus avant dans le bâtiment. Le colonel Lagrive se présente à elle et après négociations autorise une délégation, dont fait partie Durbize, à pénétrer dans les lieux pour y rencontrer le maire. Elle demande à Boudarel et à Morellet de proclamer la Commune. Sur leur refus, la Garde nationale laisse entrer la foule qui s'engouffre dans les couloirs. Dans la nuit, Durbize proclame lui-même la Commune et arbore le drapeau rouge. Cou-Tors fait partie, le 24 mars, du comité insurrectionnel qui s'empare de l'Hôtel de Ville et procède à l'arrestation des autorités. Désigné responsable de la police, il fait afficher un appel au peuple en vue d'élire les membres d'une Commune. »

    L'intégralité de l'article à lire sur le site de Résistance Verte.

    La Commune de Saint-Étienne

    Le 18 mars 1871, une émeute éclate à Paris sur la butte Montmartre, marquant le commencement de la Commune. Ce mouvement insurrectionnel dura 71 jours dans la capitale et s'acheva dans un affreux bain de sang essaima dans divers villes de province : Lyon, Marseille, Toulouse... Et à Saint-Étienne du 24 au 28 mars 1871. Quatre petites journées de braise marquées par l'occupation de l'Hôtel de Ville et le meurtre de préfet Henri de l'Espée. L'insurrection est né à la fois d'un sursaut patriotique contre l'abdication du pouvoir politique, synonyme de trahison, durant la guerre contre la Prusse, et d'un puissant réflexe républicain contre les périls d'une restauration de nature monarchique. Par la masse de ses combattants et par le fort pourcentage d'ouvriers au sein de ses instances dirigeantes, elle apparaît comme la première insurrection prolétarienne et la première tentative de gouvernement de la classe ouvrière.

    En juillet 1870, "Napoléon le petit" déclare la guerre à la Prusse. Mal préparés, inférieurs en nombre et surtout mal commandés, les soldats français sont submergés et leur défaite consommée en quelques mois malgré des faits d'armes célèbres, comme celui de Reichshoffen. Le 2 septembre, à Sedan, Napoléon III est fait prisonnier. A Paris, un gouvernement provisoire de défense nationale est formée sous la présidence du général Trochu, gouverneur militaire. Il est composé de Républicains dont les plus célèbres sont Léon Gambetta, ministre de l'Intérieur, Jules Favre et Jules Ferry. Sous la pression populaire, la IIIe République est proclamée le 4 septembre. Le siège de Paris débute le 19 septembre. Dans un rayon de 10 km autour de la capitale, les armées allemandes encerclent la capitale et attendent. Les troupes parisiennes, soldats et gardes nationaux (c'est à dire des civils mobilisés), tentent quelques sorties pour faire sauter le verrou mais leurs tentatives échouent. Début octobre, Gambetta quitte Paris en montgolfière et gagne Tours où il réorganise une armée pour libérer Paris. Tentative courageuse mais sans lendemain. A Metz, ce même mois d'octobre, Bazaine se rend avec 100 000 hommes ! Dans la capitale, de nombreux clubs révolutionnaires entretiennent l'agitation politique et cultivent dans les esprits des idées héritées de 1793 : "la Patrie en danger", la "levée en masse". Une première manifestation a lieu le 31 octobre 1870. Elle réclame une commune, c'est à dire un gouvernement du peuple destiné à instaurer, comme dans l'esprit de 1792, des mesures de salut public. Elle est réprimée.

    Vient l'hiver, terrible, et les bombardements de l'artillerie prussienne. La pénurie s'installe ; les prix flambent ; la mortalité augmente. Les animaux du Jardin des plantes, éléphants, antilopes et chameaux sont sacrifiés au profit des tables de luxe. Les plus humbles chassent les chats et les chiens, les rats. Le 22 janvier 1871, le général Trochu, après la désastreuse sortie de Buzenval, démissionne et préconise la capitulation. Une émeute éclate, des délégués de la Garde nationale, des clubs politiques parisiens, des comités de vigilance, décident un manifestation place de l'Hôtel de Ville mais des soldats tirent sur la foule qui s'éparpille tandis que des gardes nationaux ripostent. Paris capitule et Jules Favres signe l'armistice le 28 janvier, malgré Gambetta qui veut poursuivre la lutte. Dix jours plus tôt a eu lieu l'humiliation de Versailles où Guillaume, roi de Prusse a été proclamé Empereur d'Allemagne.

    L'armistice est signée pour une période de quelques semaines, le temps aux vaincus d'élire une assemblée nationale. Bismark en effet, a besoin que le traité de paix définitif soit entériné par une autorité légitime afin de ne pas être plus tard contesté. Les élections du 8 février 1871 donnent le pouvoir à une large majorité royaliste, de diverses tendances. Mais à Paris ce sont les Républicains qui sont majoritaires. L'Assemblée nationale, réfugiée à Bordeaux, nomme alors Adolphe Thiers chef du gouvernement. Celui-ci cherche à conclure un traité de paix avec la Prusse. Le 1er mars, les Teutons défilent dans les rues de la capitale où les statues sont voilées de noir par les habitants. La population rumine son humiliation. Un certain Georges Clémenceau, maire de Montmartre, affiche une proclamation où l'on peut lire : « On vous a livré sans merci. Toute résistance a été rendue impossible. »

    Une série de mesures décrétées par le gouvernement (depuis Versailles maintenant où il est protégé par les troupes du Kaiser) va mettre le feu au poudres. Le 10 mars, il décide de lever le moratoire sur le remboursement des effets de commerce et les loyers qui avait été instauré au début de la guerre. Il supprime aussi l'indemnité de 30 sous par jour due aux 180.000 hommes de la Garde nationale, majoritairement issus de la petite bourgeoisie et du monde ouvrier. 180 000 hommes en armes ! Thiers enfin, allume la mèche en décidant de récupérer les 227 canons positionnés sur les buttes de Montmartre et de Belleville. Le 18 mars, la foule s'assemble et fait face au détachement envoyé par le chef du gouvernement. Les soldats se débandent ou se rallient au petit peuple. Les généraux Lecomte et Clément-Thomas sont arrêtés puis sont passés par les armes. Le second, en 1848, avait durement réprimé le soulèvement républicain. D'autres émeutes se produisent au même moment en d'autres quartiers de Paris et des soldats fraternisent avec les insurgés. Les bataillons de la Garde nationale se groupent en fédérations d'où le nom de « fédérés » que l'on donnera aux insurgés.

    Elu au Conseil de la Commune et maire de l'arrondissement des Batignolles dont il organise la défense pendant la Semaine sanglante. Il prend le chemin de l'exil après la chute de la Commune, revient après l'amnistie de 1880 et préside le congrès socialiste de Saint-Étienne (1882) qui voit la rupture entre réformistes (possibilistes) menées par Paul Brousse, et guesdistes (marxistes). Socialiste indépendant, il est le fondateur, avec Elie Peyron et le premier directeur, de 1885 à sa mort, de La Revue socialiste qui fut ouverte à toutes les tendances du socialisme français. Il publie de nombreux ouvrages, dont Le Socialisme intégral (1891) qui devait influencer toute une génération de militants. A sa mort, 10 000 personnes accompagnent son corps au Père-Lachaise. En 1913, un monument destiné à recueillir ses cendres est érigé face au Mur des fédérés et Jean Jaurès lui rend hommage.

    Le 26 mars, des élections sont organisées pour désigner les membres du Conseil général de la Commune de Paris. La moitié des électeurs a voté. L'autre moitié, gens aisés et fonctionnaires, a détalé vers Versailles. Outre une vingtaine de républicains, toutes les tendances socialistes sont représentées. Parmi les révolutionnaires, on trouve les "jacobins", centralisateurs et intransigeants, Delescluze, Gambon, Pyat... admirateurs de la Révolution de 1789 et qui entendent mener la lutte contre la bourgeoisie et l'église. Les "blanquistes", privés de leur chef de fil, emprisonné en Bretagne, sont une dizaine : Chardon, Ferré, Eudes, Rigault... adeptes d'une insurrection avant-gardiste plus que d'un large mouvement de masse. Les « radicaux » dont sont Arnould, Amouroux ou Clément sont partisans de l'autonomie municipale et d'une république démocratique et sociale. Il y a encore les internationalistes "proudhoniens" dont Eugène Varlin et le Forézien Benoît Malon, tous deux dirigeants de l'Association Internationale des Travailleurs (la 1re Internationale, créée en 1864), des "indépendants" : Jules Vallès et le peintre Gustave Courbet...

    A Saint-Étienne, l'annonce de la chute de l'Empire et la proclamation de la République soulève l'enthousiasme des classes populaires. Depuis 1831, l'histoire ouvrière de la ville, et en règle générale de tout le bassin stéphanois, se distingue par un foisonnement de luttes extrêmement dures. En 1831, une émeute des armuriers fait plusieurs blessés à Saint-Étienne et entraîne l'arrestation de 18 personnes. Cette même année, les mineurs de Rive de Gier, puis les verriers, font grève. En 1834, les manifestations sociales des passementiers stéphanois, en liaison avec le mouvement lyonnais, se doublent de revendications républicaines contre la monarchie (Louis-Philippe est roi des Français). Des barricades sont élevées à Chavanelle, à Badouillère... Les affrontements font six morts et de nombreux blessés tandis qu'à Paris, un certain Thiers, futur boucher de la semaine sanglante, se fait la main rue Transnonain. En 1840 et en 1844, grève des mineurs de Rive-de-Gier. En 1846, grève des mineurs de Saint-Étienne. A la mine du Gagne-Petit, la Compagnie des Mines de Saint-Étienne fait tirer sur la foule : six morts. Personne n'oublia le geste du général Charron qui, frappé d'une pierre, désigna une femme qui fut aussitôt fauchée par les balles. Aussi, en 1848, la chute de Louis-Philippe et la proclamation de la République est elle accueillie avec un immense enthousiasme. Le drapeau rouge est hissé pour la première fois sur l'Hôtel de Ville de Saint-Étienne. A Rive-de-Gier aussi, où Jean-Marie Sigmard, un verrier, fait acclamer la République. Quelques semaines plus tard, une grave crise touchant la passementerie, les ouvrières ourdisseuses de soie saccagent plusieurs couvents-ateliers auxquels les rubanniers réservent leurs rares commandes et qui emploient des orphelines. Devant celui de la Sainte-Famille, les balles des soldats fauchent quatre femmes et un enfant.

    Le coup d'État du 2 décembre 1851 enterre la Seconde République. Dans les mois qui suivent, les arbres de la Liberté, plantés à Saint-Étienne durant les événements de 1848, sont arrachés et une quinzaine de socialistes locaux sont arrêtés. Louis-Napoléon Bonaparte, qui n'est pas encore officiellement l'Empereur Napoléon III (21 novembre 1852) mais Prince-Président, visite Saint-Étienne le 18 septembre 1852 et y reçoit un accueil très chaleureux. Dans un article du Siècle, Edmond Texier écrit : "Il y a un mois, Saint-Étienne nommait Jules Favre membre du Conseil général, aujourd'hui cette ville crie "Vive l'Empereur !" La légende impériale est toujours vivante dans le souvenir du campagnard et de l'ouvrier. Mais les drapeaux serrés, les échafaudages disparus, les uns retournent à la charrue, les autres à l'atelier et tous, à leurs instincts démocratiques."

    Un temps jugulées par l'Empire, les grèves reprennent dans le milieu des années 1860. En 1865, plusieurs milliers de veloutiers cessent le travail pendant quelques jours. En 1868, c'est dans le milieu ouvrier de la passementerie stéphanoise qu'est accueillie une première antenne de l'Association Internationale des Travailleurs (A.I.T), formé à Londres en 1864. Au passage, si c'est l'image du mineur en lutte qui prévaut aujourd'hui dans les mémoires stéphanoises, c'est le monde passementier qui le premier structura ses moyens d'actions : sociétés de secours mutuel, coopératives de production, sociétés secrètes... L'A.I.T devait jouer un grand rôle dans la mise en place des cercles ou clubs de Saint-Étienne et de Saint-Chamond et des comités dont le plus célèbre à Saint-Étienne est le comité de la rue de la Vierge. Futur "Comité central des quatre cantons", il sera l'initiateur de l'insurrection de 1871.

    L'année 1869 est secouée par de nombreux mouvements, celui des chapeliers à Chazelles-sur-Lyon, des teinturiers à Izieux, des chaudronniers à Saint-Étienne... Il y a surtout la fusillade du Brûlé, à La Ricamarie, qui secoue profondément l'Empire finissant. Lors du plébiscite de mai 1870, destiné à affermir le régime en s'appuyant sur la voix du peuple (en arguant de la libéralisation du pouvoir et en faisant adopter au passage l'idée de sa transmission "de mâle en male par ordre de primogéniture", autrement-dit à son fils), Napoléon III recueille en France une large majorité de "oui". A Saint-Étienne, les élections municipales du 7 juillet portent à la mairie vingt-huit radicaux et seulement deux libéraux. Quelques semaines plus tard, à Sedan, le régime renforcé par les urnes s'écroule piteusement par les armes.

    Le 4 septembre 1870, le Conseil municipal de Saint-Étienne, que le gouvernement avait en théorie révoqué le 6 août, se réunit dans les bureaux du journal L'Eclaireur (socialiste et anticlérical), pour rédiger une proclamation. M. Tiblier-Verne est élu maire provisoire par 24 voix contre 2 à Dorian. Le lendemain, César Bertholon, qui n'est autre que le directeur de L'Éclaireur, est nommé Préfet. Il dissout le Conseil général remplacé par un Comité Départemental Républicain, présidé par Henri Thomas ; lequel est secondé par Boudarel et Bouzol. A Saint-Étienne, un Comité central se met en place rue de la Vierge, présidé par Durbize, un comptable, ainsi qu'un comité de Salut Public. Au sein du Club de la rue de la Vierge, outre Durbize on trouve Antoine Chastel, Adrien Jolivalt, un officier de carrière, et Étienne Faure, dit "Cou-Tords" en raison d'une malformation. Ils seront les chefs de l'insurrection. Le club rallie à sa cause le peuple des ouvriers stéphanois, notamment les passementiers et les armuriers. Dès le 12 septembre la Patrie est proclamée en danger et de nombreux ouvriers s'enrôlent avec enthousiasme.

    Le 15, un emprunt municipal est voté. Il doit servir à la défense de la ville, l'armement de la Garde nationale et l'organisation des ambulances. Mais dix jours après, seulement 300.000 francs ont été réunis et la municipalité décrète la suppression des subvention aux établissements d'enseignement confessionnel. Le 3 novembre, dix écoles laà¯ques de garçons et neuf écoles de filles s'installent dans des locaux appartenant à des Congrégations. Le 28 septembre, le dernier bataillon du tristement célèbre 4e de ligne, responsable de la tuerie du Brûlé, quitte la ville pour aller combattre l'ennemi.

    Les ouvriers, dont beaucoup se sont enrôlés volontairement par patriotisme, ne peuvent avoir confiance dans le républicanisme d'une bourgeoisie qui boude un emprunt patriotique. Dès le 31 octobre, Saint-Étienne s'agite à l'appel des socialistes qui réclament la Commune. Dans les cafés et cercles, comme à Paris, on parle de démocratie à la base. A partir de décembre paraît un journal qui a pour nom La Commune et qui porte comme sous-titre : Défense nationale. Dès le premier numéro, le journal donne le ton : "La Commune c'est la pyramide sociale remise sur sa base... c'est l'appel social au banquet de la vie, à l'harmonie, à l'entente cordiale." Il n'aura de cesse de dénoncer "la trahison des avocats", la "complicité des Thiers et des Favre avec Bazaine" ; d' inciter à la méfiance envers L'Éclaireur, les généraux et les prêtres, de demander la démission de la municipalité, de nouvelles élections et la constitution d'un pouvoir de type nouveau. Le fédéralisme apparaît comme la solution. Tout ce qui n'est pas fédéralisme est assimilé au système impérial, "qu'il s'incarne dans un Bonaparte, un Gambetta ou un Robespierre, peu importe !" La Commune d'ailleurs prend Gambetta violemment à partie. Elle l'accuse de faire chorus avec la bourgeoisie, "de crier aux factieux, aux partageux, d'agiter le spectre rouge et d'affecter de croire la propriété menacée". La propriété, s'écrie-t-elle, "mais nous ne la menaçons pas, nous cherchons seulement à défendre la nôtre que vous prenez impitoyablement. La Commune se dresse contre la soi-disant République du 4 septembre, plus loin cent fois de la République que ne l'était l'Empire."

    Jean Pralong, dans son ouvrage Saint-Étienne, histoire de ses luttes économiques et sociales se souvient l'avoir connu à la fin de sa vie. Il distribuait des tracts libertaires "Ni Dieu, ni Maître" et pour survivre vendait des potions et des plantes médicinales. Il est décédé en 1911. A ses obsèques vinrent de nombreux militants de la mouvance anarchiste dont Sébastien Faure, également originaire de Saint-Étienne et leader national du mouvement libertaire.

    Le 26 décembre, Boudarel est élu maire en remplacement de Tiblier-Verne qui a succombé à une maladie. Début février 1871, des affiches sont placardées dans les rues de la ville annonçant que "le public est prévenu qu'il y aura une réunion de citoyens sur la place de l'Hôtel de ville, pour proclamer la Commune". La démission de la municipalité est exigée. Le 4 février, le Conseil municipal se déclare "prêt à résigner son mandat à qui de droit" mais "considère comme une faiblesse, comme une lâcheté coupable, l'abandon spontané de ce mandat, au moment où il pouvait présenter quelque danger". Aux élections de l'Assemblée, le 8 février 1871, Dorian est avec 79 508 voix le seul élu dans la Loire de l'Alliance Républicaine. A l'image du pays, le département a voté pour les conservateurs ! Seuls les cantons de Saint-Étienne ont voté pour les candidats du Comité de la rue de la Vierge. Deux jours plus tard, le Préfet Bertholon démissionne après avoir refusé de faire afficher le décret reconnaissant le titre de citoyen aux membres des familles royale et impériale. Et le Conseil municipal est toujours en place.

    La méfiance s'accroît de jour en jour. La Commune appelle à la vigilance. Le 26 février son ton se fait plus énergique encore : "On parle déjà de désarmer la garde nationale. C'est toujours ainsi qu'on s'y prend quand on veut étouffer la République. Peuple, réponds hardiment à ceux qui te les (tes armes) demanderont ; viens les prendre et n'hésite pas à t'en servir pour les défendre." Les Républicains se divisent. L'Alliance républicaine, qui regroupe les républicains libéraux et radicaux et Michel Rondet suivi par un grand nombre de mineurs et de passementiers, estiment qu'il faut respecter le résultat des élections. Au contraire, les comités, avec l'appui des gardes nationaux, se dirigent vers l'insurrection.

    L'Éclaireur publie le 22 mars un appel au calme : "Dans les circonstances graves que nous traversons, il importe à la démocratie de ne juger et d'agir qu'avec la plus extrême prudence. Toute fausse appréciation, toute fausse démarche pourrait causer un préjudice plus ou moins grand au parti républicain. C'est ce qu'il ne faut pas, c'est ce que tous les démocrates doivent éviter avec le plus grand soin..." Le nouveau préfet intérimaire, M. Morellet fait afficher sur les murs une proclamation de l'Assemblée adressée au peuple et à l'armée l'engageant à se serrer autour du gouvernement de Versailles. Quant au Mémorial, il se moque ouvertement des extrémistes. Le 23 mars, nouvelle proclamation adressée par M. Morellet, recommandant la modération, le calme et l'apaisement. Toute la presse stéphanoise fait chorus avec lui et L'éclaireur agite le spectre de la Monarchie qui pourrait tirer profit des troubles pour restaurer le trône de France. Le colonel Legrive, commandant démissionnaire de la Garde nationale reprend du service. Il espère, semble-t-il, dompter cette troupe rebelle et l'utiliser au service de l'ordre.

    Le 23, c'est une compagnie nombreuse de gardes nationaux qui traverse la place de l'Hôtel de Ville aux cris de "Vive la Commune !" Une délégation du club de la rue de la Vierge se rend aussitôt à la mairie et demande la démission du Conseil municipal. Par 17 voix contre 7, les conseillers municipaux se déclarent prêts à se retirer mais décident aussi de demeurer en fonctions jusqu'aux élections destinées à pourvoir à leur remplacement. Le lendemain, plusieurs centaines de membres des clubs socialistes font irruption sur cette même place et envahissent le pérystile de l'Hôtel de Ville. Les grilles cependant empêchent la foule de pénétrer plus avant dans le bâtiment. Le colonel Lagrive se présente à elle et après négociations autorise une délégation, dont fait partie Durbize, à pénétrer dans les lieux pour y rencontrer le maire. Elle demande à Boudarel et à Morellet de proclamer la Commune. Sur leur refus, la Garde nationale laisse entrer la foule qui s'engouffre dans les couloirs. Dans la nuit, Durbize proclame lui-même la Commune et arbore le drapeau rouge.

    Le 27 mars, l'Assemblée nationale décréta qu'il avait bien mérité de la patrie.
    Ses funérailles, en grandes pompes, eurent lieu le 30 mars 1871 à la Grand Église.

    Le 24 mars au soir, Henri de l'Espée, 45 ans, qui vient d'être nommé Préfet de la Loire arrive à Saint-Étienne. Il se rend chez le général Lavoye, commandant la subdivision de la Loire, pour se concerter avec lui des mesures à prendre. Michel Rondet, un des fondateurs de la Fédération du Sous-Sol, l'accusera d'être responsable de la fusillade d'Aubin (Aveyron) qui coûta la vie à 17 grévistes en 1869. Il s'en défendra, affirmant qu'à l'époque, il était à Fourchambault. Il paraît cependant décidé à employer la manière forte. Il commence par convoquer la troupe de ligne et deux escadrons de hussards qui, au petit matin, prennent position aux abords de l'Hôtel de Ville. Les révolutionnaires, qui par ailleurs apprennent l'échec de l'insurrection lyonnaise, s'éparpillent. L'Espée commet alors l'erreur de faire afficher un texte quelque peu méprisant qui va réchauffer leurs ardeurs : "Arrivé cette nuit dans les murs de votre chef-lieu j'ai trouvé des factieux tentant de consommer un attentat contre l'ordre et les lois de la République... Puissamment secondé par l'autorité militaire j'ai pu convoquer la garde nationale de Saint-Étienne. La seule apparition de quelques bataillons, accourus avec un empressement dont je les remercie, a déterminé la complète retraite des séditieux. Vous comprendrez tous combien il faut que les lois soient, à l'avenir, respectées..."

    L'émeute, dans l'après-midi du 25 mars, reprend de plus belle. Dans la ville, des personnalités dont les opinions conservatrices sont connues sont brutalisées. Quelques membres du Conseil municipal proposent alors au préfet de retirer les troupes positionnées place de l'Hôtel de Ville et qui apparaissent comme une provocation. Le préfet accepte et de la sorte facilite au contraire la tâche des émeutiers. Vers 15h, des gardes nationaux et des militants du Comité central s'y portent en masse, bientôt renforcés par de nombreux ouvriers de la Manufacture. Des drapeaux rouges flottent au vent. Soudain, un coup de feu retentit et un garde national, J.-B. Lyonnet, passementier de son état tombe à terre. On prétend que le coup de feu a été tiré par M. Marx, propriétaire du magasin "A Sainte-Barbe" tout proche. La foule en fureur s'engorge dans la boutique et le malheureux gérant, sans doute innocent, reçoit un coup de revolver qui lui traverse la mâchoire. Dans le même temps, la mairie, désertée par le maire, est occupée rapidement et de L'Espée est arrêté et conduit dans la grande salle en compagnie de M. Gubian, substitut du procureur de la République (nommé Gabiau dans certains textes). On exige d'eux leurs démissions. Ils refusent. De L'Espée déclare : "Vous me demandez ma démission et je ne suis ici que depuis hier ; vous ne m'avez pas encore vu agir. Vous me demandez de proclamer la Commune et vous savez que je ne le puis, puisque je représente le gouvernement de Versailles."

    Plusieurs gardes nationaux sont particulièrement excités, en particulier les nommés Fillon et Victoire. Plusieurs versions coururent sur les faits qui se sont produits ensuite et qui furent à l'origine de la mort du préfet. Selon une d'entre elles, de L'Espée, durant la nuit, aurait saisi un revolver qu'il dissimulait sur lui et aurait ouvert le feu sur Fillon et Victoire, avant d'être abattu. Cette version des faits fut vite démentie. Le préfet avait été fouillé et les deux gardes nationaux portaient des traces de balles de fusils et de baïonnettes. Il semblerait que Fillon, décrit comme étant un faible d'esprit, aurait dégainé pour protéger les captifs et ouvert le feu lors d'un mouvement de foule incontrôlé, tuant Victoire et blessant le tambour Jacob. Une fusillade anarchique aurait suivi, lui coûtant la vie, ainsi qu'au préfet.

    La muse de Léon Velle, en réponse à des chansonniers foréziens exaltant ces journées rouges, s'attacha plus tard à rappeler cet épisode :

    "De l'Espée, au milieu d'une foule en fureur,
    Calme et fier, affrontait de lâches épithètes.
    Fillon, Fillon surtout, dit le « fou de Maclas »
    Surveillait le martyr en l'accablant d'injures.
    Ils ont, pour le garder, choisi ce monstre-là ,
    La plus vile des créatures !
    En vain, il le pressait de signer le décret
    Proclamant la Commune ; à pareille insolence,
    Le patient opposait un silence
    Qu'il savait être son arrêt.
    En effet, tout à coup, cet idiot infâme
    Fait feu sur de L'Espée et l'un des siens rend l'âme ;
    Ce fut là le signal ; le préfet, en héros,
    Reçoit sans sourciller le plomb de cent bourreaux."

    Quant au substitut Gubian, il est indemne. Il est libéré par un tribunal improvisé, présidé par Jolivalt, un des chefs de l'insurrection. L'élection d'un Conseil de la Commune, composé de 36 membres, est annoncé pour le 29. Elle n'aura jamais lieu. Dans la journée du 26, les Communards disposent deux pièces de canons dans le péristyle et des mitrailleuses qu'ils braquent sur la place. Une proclamation tente de rassurer la population : « La Commune n'est ni l'incendie, ni le vol, ni le pillage, comme on se plaît à le répéter. » De son côté, Étienne Faure dit « Cou-Tord », commissaire central du mouvement, s'emploie à rouvrir les magasins que leurs propriétaires ont fermés par crainte du pillage. Les autorités militaires y vont aussi de leur placard : « Aux citoyens honnêtes, un moment égarés par de perfides conseils, de déposer les armes et à rentrer dans leurs fabriques... Vous voulez la Commune, ce souvenir sanglant du plus pur despotisme républicain ? La Commune, vous ne l'aurez pas ! La France entière la repousse avec horreur et dégoût.... Ce que nous voulons, nous, c'est une République une et indivisible. Ce que nous voulons, ce sont des institutions larges, en harmonie avec les progrès de la civilisation... Nous voulons vivre sous la noble devise : Liberté, Égalité, Fraternité... »

    Le lendemain, des troupes venant de Lyon arrivent à la gare de Châteaucreux et par la rue de Lyon se rendent à la caserne. Un hobereau local, Vital de Rochetaillée conjure le général d'éviter toute effusion de sang et propose de jouer les médiateurs. Le 28 au matin, il se rend à l'Hôtel de Ville avec un officier délégué par le général et demande aux insurgés de déposer les armes. Les Communards, lâchés par leurs chefs et par les masses, ne font aucune difficulté pour se rendre. L'Hôtel de Ville est occupé, sans coup férir, et Vital de Rochetaillée, sous les vivats de la foule, jette à terre le drapeau rouge qu'il remplace par le drapeau tricolore. « L'émeute est dissipé, l'ordre est rétabli » proclament les autorités militaires. Le même jour, envoyé par l'Assemblée Nationale, arrive de Montgolfier nanti des pleins pouvoirs civils et militaires. La Commune de Saint-Étienne a vécu.

    De nombreuses arrestations ont lieu durant le mois d'avril mais les inculpés, au nombre de cinquante-six, ne sont pas jugés dans la Loire. C'est la cour d'assises de Riom, à partir du 15 novembre, qui accueille le procès, entend 126 témoins et prononce le verdict le 5 décembre. Vingt-trois accusés sont acquittés. Amouroux, émissaire de la Commune de Paris, Caton, journaliste de La Commune, Chastel, l'Italien Machetti, Tamet et Thibaudier, ces deux derniers accusés d'être affiliés à l'Internationale, sont condamnés à la déportation. Rondet, malgré une présence effacée durant les évènements, en prend pour 5 ans. Girard est condamné à 12 ans de détention. Salichon 10 ans. D'autres peines vont de trois à un an d'emprisonnement et diverses amendes. Hormis Chastel, les leaders sont en fuite.

    Charles Amouroux. Ouvrier chapelier originaire de l'Aude, opposant actif au 2d Empire, membre de l'A.I.T. et secrétaire du Conseil de la Commune de Paris. Chargé des Relations extérieures, ses missions le mènent à Lyon, Saint-Étienne, Marseille et Toulouse. Il fut condamné à la déportation. En mai 1885, il est élu député d'extrême gauche par le département de la Loire.

    L'histoire de Joannès Caton est connue grâce à ses mémoires, publiées en 1986 aux Editions France Empire sous le titre Journal d'un déporté, 1871-1879, de la Commune à l'île des Pins. Né à Beaubrun le 28 octobre 1849, il est le fils cadet d'une famille de cinq enfants. En septembre 1870, il est secrétaire du comité de la rue de l'ancienne rue de la Vierge. Réfugié un temps à Genève, il revient fin avril et est arrêté à la frontière le 1er mai. Condamné à Riom, il est transféré à Oléron puis à la Rochelle où il est embarqué le 17 mai 1873 pour arriver en Nouvelle Calédonie le 27 septembre 1873. Après un séjour dans un camps voisin de Nouméa, il est transféré le 15 avril 1877 dans la dépendance voisine de l'Ile des Pins où il jouit d'une certaine indépendance et exerce même pendant quelques temps les fonctions de maître d'école. Le 10 mai 1879, il est gracié mais reste volontairement quelques mois à Sydney (Australie). Il y aurait même exercé durant une certaine période des fonctions de correspondant de presse, y compris, paraît-il, pour un journal stéphanois ! Le 10 avril 1880, il revient en France. En janvier 1881, il est présent à l'enterrement d'Auguste Blanqui. Candidat élu aux élections de 1881, il siège au Conseil municipal jusqu'en 1885. Il se marie le 22 décembre 1883 avec Jeanne Meunier qui donne naissance à trois filles. Il s'éteint le 10 février 1914, entourés des siens. Il repose au cimetière du Crêt de Roch à Saint-Étienne, allée 17.

    " Oui, le drapeau rouge est bien
    Le plus bel emblême
    De l'ouvrier citoyen ;
    C'est pourquoi je l'aime,
    L'étendard du travailleur
    Sera toujours le meilleur
    Vive la Commune !
    Enfants,
    Vive la Commune !"

    Maxime Lisbonne

    Maxime Lisbonne, colonel de la Commune de Paris condamné à mort puis au travaux forcés. Il s'est éteint à La Ferté-Alais en 1905. Il a vécu quelques temps à Saint-Étienne où il aurait tenu un bar.

    "Quand les temps seront venus,
    Aucune famille
    N'aura plus d'enfants pieds-nus,
    Traînant la guenille.
    Tout le monde aura du pain,
    Du travail et du bon vin.
    Vive la Commune,
    Enfants,
    Vive la Commune !"

    Eugène Chatelain, chansonnier forézien

    Publié sur le site forez-info.com


    [1] Parmi ceux qui appartinrent au Club de la rue de la Vierge : Arnaud, dit Charles, Castillon, Caton J., Chastel A., Coste S., Dallier, Durbize B., Duvand A., Hubert F., Jolivalt, Lyonnet, Méjasson H., Meunier J.B., Mille, Romeyer, Rousset N., Roux, Teillier, Thibaudier B., Thomas H., Vignal J.

    Furent condamnés, le 5 décembre 1871, par la cour d'assises de Riom, en raison de leur participation à l'insurrection stéphanoise de mars 1871 : Amouroux, Caton J., Chastel A., Marchetti J., Tamet J.-B., Thibaudier : déportation dans une enceinte fortifiée. Balimon : dix ans de détention. Gidrol B., Volozan J.-M. : huit ans de détention. Girard J. : douze ans de travaux forcés. Rondet M. : cinq ans de prison.
    Entresangles J.-B., Fialon J., Luzier J.L., Poncept J.P., Rochette F., Scherrer F.J. : trois ans de prison. Aulagnier, Basson S., Ponceton J.-B., Villebelle G. : un an de prison.

    Citons encore parmi ceux qui furent mêlés à l'insurrection : Agier J., Arnaud dit Charles, Berthon M., Bertrand M., Castillon, Champion, Coste S., Courage, Faure E., Hubert F., Jolivalt A., Marconnet P., Méjasson H., Meunier J.-B., Montel B., Olagnier A., Rochette F., Rousset N., Salichon J., Sirdey, Terrasse J.-M., Vignal J.
    Voir également Barallon E.

  • Sunday 24 March 2024 - 08:29

    Lundi 25 Mars 2024, un conseil municipal de plus avec l'infâme Perdriau et son équipe abjecte...
    Rassemblement à 18h devant l'Hôtel de ville

    La situation semble plus que jamais préoccupante à Sainté. A l'heure où les structures d'éducation populaire, contribuant largement au fait qu'il reste encore un peu de lien social et de solidarité dans cette ville, ferment (ou sont menacées de fermeture à plus ou moins long terme) faute de financements, il semble que l'austérité municipale ne touche pas de la même façon le Design et le ravalement des façades du centre ville, ou l'organisation du passage de la flamme olympique. Perdriau, le maire multimis en examen, et sa clique de courtisan·es n'ont pas l'air de douter de grand chose. Au delà des affaires judiciaires qui ont rajouté un parfum d'indécence dans un air déjà irrespirable, c'est bien leur politique antisociale et sécuritaire qui justifierait en premier lieu qu'on leur ferme les portes du pouvoir municipal.

    Donc, l'heure et grave et les raisons de leur crier notre rage sont nombreuses. Pour ce prochain conseil municipal, le Comité Défaite n'a malheureusement pas eu l'énergie de prévoir soirée à thème, menu gastronomique, discours et déguisements. On appelle néanmoins à se retrouver à 18h devant l'Hôtel de ville pour montrer qu'il y a toujours des Steph' qui ont envie d'en découdre. Ramenez quelque chose à dire et quelque chose à boire si vous voulez !

    A lundi !

    Le Comité Défaite

  • Sunday 24 March 2024 - 15:09

    La permanence de mars du groupe Contraceptions pour toustes 42 (information et discussions autour des contraceptions « testiculaires » thermiques, hormonale, vasectomie...) sera l'occasion de préparer un repas ouvert à toustes.

    Le menu est en cours d'élaboration, ça sera végé et ça sera bon !

    On se retrouve pour cuisiner et pour la permanence à partir de 16h, et cette fois on proposera à 19h un petit arpentage / lecture / écoute de podcast autour de textes choisis dont on pourra discuter pendant le repas.
    Mais aucune obligation d'être présent·e à 19h ou de lire un texte pour partager le repas, qui sera servi vers 20h !

    Bienvenue à toustes,

    Pour savoir combien de personnes viendront merci d'inscrire son blase sur le pad suivant : https://pad.riseup.net/p/ilestpan%C3%A9ledivinenfant42586214

    A bientôt !

    Contraceptions pour toustes 42

  • Tuesday 26 March 2024 - 11:58

    Le camarade Sante Notarnicola est mort à 82 ans. Portrait d'un bandit, révolutionnaire et poète, auteur de sa magnifique autobiographie L'evasione impossibile.

    Sante, né en 1938 à Castellaneta dans la province de Tarente, a émigré dans le nord, à Turin, alors qu'il n'avait que 13 ans. « Je suis venu du Sud avec une valise en carton », écrivait-il. Prolétaire immigré du mezzogiorno, il exerce à Turin divers emplois et fréquente les sections du PCI et de la FIGC, mais il s'éloigne rapidement de la politique institutionnelle, davantage attiré par les idées des groupes de la gauche révolutionnaire.

    En 1963, il rencontre Pietro Cavallero, et dans le quartier populaire de la banlieue turinoise Barriera di Milano naît le groupe de braqueurs qui entrera dans l'histoire sous le nom de Banda Cavallero. Cavallero, Sante Notarnicola et ses camarades – comme ils l'expliqueront eux-mêmes – n'étaient pas tant motivés par le problème de la faim que par le désir de justice sociale. Leurs points de référence étaient les révolutionnaires, communistes et anarchistes, et les bandits de l'histoire. Avec les braquages, la Banda Cavallero s'attaquait au pouvoir bourgeois et capitaliste. Pour Sante et les autres, c'était une façon de combattre et de saboter un système injuste, de se réapproprier la richesse que ce système volait au prolétariat et aux pauvres, sans se faire exploiter à l'usine, sur le chantier ou d'autres lieux de travail.

    Le 3 octobre 1967, Sante Notarnicola et Pietro Cavallero sont arrêtés. Lors de leur dernier braquage, le 25 septembre, Banco di Napoli à Milan, la police avait réussi à intervenir avant qu'ils ne s'échappent. Une poursuite et une fusillade ont suivi, faisant 4 morts. Lors du procès, qui se déroule entre juin et juillet 1968, Sante Notarnicola (ainsi que Pietro Cavallero) est condamné à la prison à vie.

    Pour Sante, c'était le début d'une nouvelle bataille. Avec les autres détenus, il a lutté contre les dures conditions carcérales auxquelles ils étaient contraints, réussissant, grâce à plusieurs révoltes, à obtenir une série de droits qui étaient refusés jusqu'alors : parmi ceux-ci, la possibilité d'avoir du papier et un crayon pour écrire ou d'avoir plus d'un livre dans sa cellule. En prison, il a également été actif dans la lutte pour le décret d'amnistie des prisonniers politiques emprisonnés pendant l'automne chaud, puis contre l'introduction de prisons spéciales et le régime carcéral du 41bis. Il a participé à la vague de révoltes qui a marqué l'histoire des prisons italiennes tout au long de la période précédant et suivant la loi Gozzini. En novembre 1976, avec quatre autres détenus, il tente de s'échapper de la prison de Favignana par un tunnel souterrain, mais celui-ci est découvert par les agents pénitentiaires. En 1978, il est le premier sur la liste des 13 noms de détenus à libérer indiquée par les Brigades Rouges en échange de la libération du président de la Démocratie chrétienne Aldo Moro.
    En prison, Sante a étudié, écrit des livres comme le célèbre L'evasione impossibile, publié par Feltrinelli en 1972, et des recueils poèmes comme La nostalgia e la memoria (1986).

    En 1995, il obtient une semi-liberté et, pendant la journée, il gère pendant cinq ans le pub Mutenye, à Bologne, où il s'est installé depuis 2000, date à laquelle, à la fin de sa peine, il est enfin libre.

    Via Infoaut

    Article publié sur acta-zone

  • Wednesday 27 March 2024 - 15:52

    Pourquoi ce lieu ?

    L'actualité politique locale, nationale et internationale le démontre quotidiennement : nous avons besoin de lieux d'autodéfense populaire, de lieux de production de pensée qui reposent sur une économie propre, dissociée du capital. Ces lieux de vie, de détente et de débats, de transmission d'expériences de luttes sont essentiels, parallèlement à la vie des partis ou des syndicats, hors du lieu de travail. Nous sommes convaincu·es que de tels lieux ne peuvent exister qu'en ne dépendant pas des subventions de la puissance publique. Parce qu'une mairie peut être profondément corrompue, une région peut mener une politique de destruction de la liberté d'expression, un gouvernement peut être raciste, autoritaire et antisocial.

    En 2024 nous allons ouvrir un de ces lieux, visant à produire cette autonomie économique et politique, à Saint-Étienne. Ce lieu rouge sera, pour commencer, principalement un bar associatif et une unité de production de livres.

    Le bar sera ouvert 2 ou 3 jours par semaine. Riot Éditions y installera Riot Production, un outil de fabrication de livres en impression Riso.

    Nous utiliserons aussi ce lieu pour y donner des conférences, organiser un programme d'éducation populaire, mettre à disposition une salle de réunion et accueillir des formations d'autodéfense juridique. Une part de l'économie du lieu alimentera des caisses de grève.

    Ce lieu ouvrira à l'automne 2024 à Saint-Étienne. Il sera porté par les associations Après la révolution et Combat Ordinaire.

    Après la révolution

    Après la révolution est une association loi de 1901 qui a pour objet de développer l'application de la pensée architecturale à d'autres objets que la production de bâti en explorant particulièrement la capacité de cette discipline à transformer l'ordre du monde. L'association se propose dans la perspective de la réalisation de son objet d'organiser et de soutenir la mise en place d'un journal imprimé intitulé Après la révolution, d'une revue télévisuelle ou radiophonique, d'un programme de résidences d'études et de production, d'un ciné-club révolutionnaire, d'expositions, d'un bar marxé, ainsi que de lieux marxistes de production.

    Combat Ordinaire

    Combat Ordinaire est une association ayant pour vocation d'aider financièrement et matériellement tout·e travailleur·euse, groupe de travailleur·euses et organisations de travailleur·euses en lutte pour la défense de leurs droits, la sauvegarde de l'emploi, et plus généralement menant toutes actions visant à l'amélioration des conditions de travail. Par l'organisation d'événements culturels, sportifs, et plus généralement tout événement ou vente de produits permettant de financer cette activité.

    Afin de construire l'indépendance de ce lieu, nous souhaitons commencer à construire une communauté de soutiens constituée de personnes intéressées par ce projet. Merci à toutes les personnes souhaitant suivre la conduite de ce projet de nous envoyer un message à l'adresse ci-dessous. Nous créerons une liste de diffusion sur les avancées du projet.
    projetdelieurouge chez apreslarevolution.org

    Cette présentation sera suivie d'une moment convivial et musical avec les DJ Ourson 3000 et Izwalito.

    Le journal Après la révolution - 4 - production sera en vente sur place.

  • Wednesday 27 March 2024 - 21:09

    La vie rêvée de sainte Tapiole est le seul roman publié par Hervé Brizon. Mais quel livre !
    Initialement publié dans la collection le rayon gay dirigée par Guillaume Dustan chez Balland en 2000, ce court roman est une ode à la liberté et à la force collective des marges. Un livre aussi culte que FHAR qui n'a rien perdu de sa charge subversive.

    Qu'est-ce qu'il raconte ce roman au juste ?

    Il décrit les petits mondes de la nuit, celui des souterrains et de la déviance qui s'organisent pour attaquer, en mode lutte armée, le capitalisme. C'est certainement un des derniers romans d'une culture populaire des années 70 et 80 défendant l'idée que l'homosexualité était révolutionnaire et qui porte les traces du FHAR, de la lutte contre le VIH et des alliances politiques anticapitalistes.

    A l'occasion de la réédition de ce livre culte, la librairie Lune et l'Autre et les éditons Terrasses vous invite à venir échanger avec son auteur Hervé Brizon au Remue-Méninges pour une soirée qui sera forcément un peu mémorable...

    Rendez-vous au Remue-Méninges - vendredi 5 avril à 20h pour une soirée tout feu, tout flamme et paillette.

  • Wednesday 27 March 2024 - 21:09

    Discussion-interview croisée avec Aurélien Catin et Mael·le_lhg du syndicat édutiant Massicot AURA.
    Lundi 8 avril 17h30 Auditorium ESADSE
    14 Rue Marius Patinaud, 42000 Saint-Étienne
    Ouvert à tous.te

    Membre du collectif La Buse, de l'association Réseau Salariat et du syndicat STAA CNT-SO Aurélien Catin invite les artistes-auteurs à développer « une militance politique, qui ne soit pas d'abord morale ou esthétique, mais qui s'attaque directement aux structures encadrant le travail artistique ». En l'occurence, il s'agit de sortir du paradigme du droit d'auteur, qui transforme les artistes en propriétaires d'un patrimoine dont ils s'efforceraient de tirer une rente. « Nous ne pouvons pas continuer de nous poser en esprits indépendants, en chercheur·ses de formes et d'idées neuves, et en même temps défendre la propriété intellectuelle », écrit-il dans son ouvrage percutant. « Plus que de fantaisie, l'art a besoin de politique ». Nourri des travaux de Bernard Friot sur le salaire à vie, Aurélien Catin appelle à se placer résolument sur le terrain du travail. Car oui, sous le voile de la « passion », de la « vocation » et de la « création », les artistes et les auteurs travaillent, produisent de la valeur économique et sont donc légitimes à conquérir des droits sociaux. C'est en tant que travailleurs solidaires avec les autres travailleurs qu'ils trouveront leur juste place dans les mouvements sociaux.

    La maison d'édition stéphanoise Riot Editions, qui publie le livre d'Aurélien "Notre condition" Essai sur le salaire au travail artistique, sera présente avec son journal Après la révolution : application de la pensée architecturale à d'autres objets que la production de bâti ; en attendant, vous pourrez télécharger gratuitement le pdf du livre d'Aurélien.

    Lundi 8 avril 17h30 Auditorium ESADSE
    14 Rue Marius Patinaud, 42000 Saint-Étienne
    Ouvert à tous.te

    Conférence organisée par les membres du syndicat étudiant Massicot-Aura (Auvergne-Rhône-Alpes), suite à l'invitation d'Aurélien par Jeremy Nuel et Jacopo Rasmi dans le cadre des journées d'études As long as you don't steal, we share (3/4/5 Avril 2023) à l'ESADSE et l'UJM.

  • Saturday 30 March 2024 - 13:09

    Le 30 mars est chaque année une journée particulière en Palestine, et pour toutes et tous les Palestiniens, qu'ils vivent en Israël, en Cisjordanie et à Gaza, dans les camps de réfugiés des pays arabes, ou dans la diaspora dans le monde entier. C'est “la Journée de la Terre” commémorée depuis le 30 mars 1976.

    Le début des événements remonte à l'annonce par le gouvernement d'occupation israélien dirigé par Yitzhak Rabin, en 1975, d'un plan de judaïsation de la région de Galilée. L'objectif était de construire des colonies juives sur des terres appartenant aux citoyen·nes arabes palestinien·nes qui représentent la majorité dans cette région, sous le nom de “Projet de développement de la Galilée”.

    Le 30 mars 1976, la police israélienne tire sur des Palestiniens qui manifestaient contre la confiscation de leurs terres. Bilan : six morts, des dizaines de blessés et des centaines de détenus. Le 30 mars est devenu pour tous les Palestiniens et Palestiniennes dans le monde la « Journée de la Terre ». Elle est le symbole de leur attachement à leur terre, de leur résistance et de leur lutte contre l'occupation et la colonisation. Cette année, nous commémorons le 48e anniversaire de la Journée de la Terre qui prend un caractère particulier avec le génocide en cours dans la Bande de Gaza qui dure depuis plus de cinq mois sans discontinuer.

    En toute impunité, le gouvernement suprémaciste d'extrême-droite israélien s'affranchit du respect du droit international. Il refuse d'appliquer l'ordonnance de la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour l'arrêt des actes génocidaires. Au contraire, il intensifie sa guerre atroce et cruelle contre la population de Gaza. Il tue, mutile des milliers d'hommes, de femmes, d'enfants, de bébés. Il détruit habitations, hôpitaux, écoles, universités, monuments et biens culturels. Rien n'est épargné ! Aux bombardements intensifs et déplacements forcés, il a ajouté l'organisation délibérée de la famine. Gaza sous blocus était une prison à ciel ouvert, c'est devenu un cimetière à ciel ouvert !

    Il faut arrêter les massacres et acheminer l'aide humanitaire sans restriction ni contrôle.

    En Cisjordanie, la population subit un nettoyage ethnique avec les attaques répétées de l'armée et de colons israéliens protégés par l'armée. Des centaines de morts, des habitations détruites, des confiscations de terres et des emprisonnements par milliers rendent toute vie normale impossible et encouragent ainsi le déplacement ou l'exil. Au vol des terres s'ajoute celui de 80% des réserves d'eau au profit des colonies illégales, privant ainsi les agriculteurs palestiniens d'une ressource indispensable à la sécurité alimentaire des Palestiniens de Cisjordanie. Le nombre de colonies a considérablement augmenté ces dernières années, le nombre de leurs habitants est passé de 250 000 en 1993 à plus de 700 000 en 2023, et plus de 700 checkpoints quadrillent la Cisjordanie, un territoire de 5 600 km².

    A Gaza comme en Cisjordanie, l'objectif est d'éliminer la présence palestinienne pour la remplacer par des colonies juives. Par leur inaction, voire par leur soutien direct, les pays occidentaux alliés d'Israël, dont la France, sont complices de ce génocide.

    Assez de paroles et de discours, nous exigeons des actes :

    • un cessez-le-feu immédiat, total et permanent dans la Bande de Gaza
    • l'entrée sans restriction de l'aide humanitaire et le financement de l'UNRWA
    • le retrait immédiat des troupes israéliennes de Gaza et de Cisjordanie
    • le financement par Israël de la reconstruction de Gaza
    • la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens soumis à des traitements inhumains
    • des sanctions contre Israël tant qu'il ne respecte pas le droit international
    • l'arrêt des livraisons d'armes par la France à Israël et de toute coopération militaire
    • la France doit agir pour la suspension par l'U.E. de l'accord d'association

    Le peuple palestinien a le droit de vivre sur sa terre. Nous soutenons son droit à l'autodétermination, sa lutte contre l'occupation et la colonisation jusqu'à l'instauration d'une paix juste et durable.

    Nous appelons à manifester, se rassembler pour la « Journée de la Terre » partout en France sur les bases de cet appel.

    À Saint-Étienne, nous appelons à une manifestation samedi 30 mars à 14h à la Bourse du Travail.

  • Saturday 30 March 2024 - 13:11

    Pendant un mois, le Sénégal s'est retrouvé plongé dans le noir. Le 3 février, Macky Sall annonce qu'il annule l'élection présidentielle prévue trois semaines plus tard. Aveu de faiblesse du président après de nombreuses tentatives d'éliminer les candidats de l'opposition à sa succession, en particulier ceux qui représentent une alternative au système néocolonial.

    Près de deux mois plus tard, l'élection vient finalement d'avoir lieu et l'on semble se diriger vers une victoire de Bassirou Diomaye Faye, qui se revendique d'un panafricanisme de gauche et veut abolir le franc CFA.

    Si le player ne fonctionne pas, écoutez ici !

    MEDIAS
    Afrique XXI, France 24, TV 5 Monde, Mediapart, Basta.

    MUSIQUE
    1'15 Bu Ko Sax — Jéem
    11'03 Thiat — Mackycratie
    24'26 — Fou malade, Cool10, Kab2seus, Magui, Kilifeu, Bm Jaay, Aroo, Xuman, Simon et Iss 824

    VISUEL
    Affiche d'une journée ville morte, 14 février 2024

  • Saturday 30 March 2024 - 13:20

    Condamné.es à imaginer un avenir que le présent détruit. Résolu.es à défendre nos idées au milieu de l'abrutissement médiatique, nous regroupons ici quelques perles qui vous auraient échappé. Venant souvent de media mainstream qui n'ont plus que deux tristes couleurs pour peindre le monde (les gentils et les méchants), nous rajoutons quelques infos provenant de palettes autonomes, pour contribuer autant que faire se peut à la fresque antimilitariste.

    « Imitation de défilés militaires, uniformes et armes factices pour les plus jeunes, cours de « préparation militaire » obligatoires pour les plus âgés : les programmes scolaires conditionnent les enfants et servent à tester la loyauté des parents. » Cet extrait d'un article du Monde du 23 février 2024 ne parle pas de la France, mais des méchants. Les méchants, aujourd'hui, c'est le gouvernement russe qui militarise le pays et embrigade la jeunesse. Ce qui est vrai puisque c'est un Etat, autoritaire et qui plus est, en guerre. Et en France ?

    Militarisation de la société

    De plus en plus de jeunes et de parents s'inquiètent des dernières annonces sur le SNU, Service national universel.

    Une émission de radio montrait cet hiver, les sordides alliances entre l'armée et l'éducation nationale. Parmi ces pièges, on note l'obligation dès cet été pour les élèves de seconde d'effectuer un stage en entreprise. Celles et ceux qui n'auront pas trouvé seront obligé.es de faire le SNU !

    Dans l'educ pop' on s'inquiète aussi de la mise en concurrence au niveau de l'embauche des animateurices à qui le SNU propose une rémunération plus élevée que si ils.elles choisissaient d'animer de vraies colos.

    Uniformes ]

    Cet hiver Wauquiez présentait les prototypes d'uniformes destinés aux élèves de 5 lycées de la Région. Les entreprises Hénitex et Kraft Cie, vers Roanne, étaient fières d'avoir été choisies pour fabriquer le tissu. Le Progrès du 22 février nous informe qu'Henitex a presque fini le travail, tout en dévoilant le nom de deux autres entreprises qui collaborent à ce beau projet d'habiller les élèves en uniforme bleu-flic. Ce sont les entreprises Lignes Directes à Décines et Ithac, « une entreprise adaptée aux valeurs humaines fortes » puisqu'elle va faire faire le boulot à des personnes en situation de handicap.

    A Roanne toujours, c'est le maire qui est content puisque son projet de mettre des uniformes aussi en école primaire a enfin été accepté. Après avoir essuyé les refus des 5 premières écoles. Les écoles Crozon et Marengo seraient d'accord. Ca fera quelques commandes de plus pour Hénitex.

    Le marie de Roanne tient à souligner qu' "à chaque fois que les parents ont été sondés, ils se sont prononcés pour cette expérimentation", estimant que les plus réfractaires sont les enseignants. On pourrait débattre sur le taux de participation au sondage, mais il est clair que parmi les enseignant.es de nombreuses voix s'élèvent à la fois contre le SNU et les uniformes, les professionnel.les estimant que ces deux projets réactionnaires couteront énormément d'argent alors même que le secteur manque de moyens !

    **Economie de guerre

    Un article du Canard Enchainé (13/03/2024) nous annonce, à la lecture de l'hebdomadaire Investir, que les titres de Airbus et Thales ont bondi de 47 % et 41 % depuis le début de la guerre en Ukraine. Citation du PDG de Thales : « Les tensions géopolitiques poussent les budgets à la hausse, nous donnant l'opportunité de croitre ». Le conseil donné au boursicoteurs ? « Seules les valeurs de la défense résistent à l'adversité ».

    Comme le dit cyniquement Patrick Aufort, ingénieur général de l'armement, dans les pages de Libé (qui ne s'indigne même pas d'un cheveu) : « ce conflit est un accélérateur de l'innovation ». Ainsi, et même si on avait prévenu de pas trop laisser les jeunes devant les jeux vidéos, Lecornu bave devant les « game changer » (sic) que sont les drônes (de reconnaissance ou kamikazes). Il est même allé visiter le 29 février l'entreprise Delair, proche de Toulouse qui a déjà fourni des drônes à l'Ukraine et dont les commandes vont bondir pour garnir les réserves des armées française et ukrainienne.

    Innovation toujours, Lecornu était récemment à l'X pour annoncer la création avant l'été de l'agence de l'intelligence artificielle de défense. La nouvelle agence sera implantée à la fois sur le campus essonnien de l'Ecole polytechnique et à Bruz, en Bretagne, où l'écosystème d'entreprises et de laboratoires spécialisés dans le cyber est très développé et où la direction générale de l'armement dispose d'un centre technique. Le futur directeur de l'Amiad, Bertrand Rondepierre, un ancien de la DGA passé par… Google. C'est beau la coopération. Rappelons qu'on peut lire sur le site de mediapart une effrayante description de l'usage de l'IA comme « usine à cible » utilisée par l'armée israelienne pour déterminer les cibles à bombarder…y a plus qu'à appuyer sur un bouton.

    Vous savez ce qu'est l'ordinateur quantique ? Nous non plus, et en vrai, personne n'y comprend rien, mais ce n'est pas une raison. Même si on ne sait pas où l'on va, l'important c'est d'y arriver avant les autres. C'est pourquoi la Direction Générale de l'Armement débloque 500 millions d'euros sur 10 ans pour les futurs ordinateurs quantiques de l'armée avec 5 start-up françaises (Alice&Bob, C12, Pasqal, Quandela et Quobly), le nom du projet : Proqcima.

    N'en déplaise aux amateurices de jeu vidéo de guerre, tout ne se passe pas derrière un ordi. La guerre, c'est aussi du sang, des amputations, des gravats et… de la poudre. Des journalistes estiment à 30 000 le nombre d'obus qui sont tirés chaque jour en Ukraine.

    « C'est la grand retour de l'artillerie » se félicite le général Jean-Michel Guilloton, qui a été désigné pour assumer la direction technique de la coaliition « artillerie pour l'Ukraine » lancée à la mi-janvier par Lecornu, ministre français des armées afin de fournir des canons et des obus à l'armée ukrainienne via des financements provenant de la France et de la mal-nommée Facilité Européenne pour la paix.

    La guerre en Ukraine est évidemment un moteur de l'accroissement des commandes en France, mais il y aussi une volonté de chaque pays européen de se doter de fonds propre.
    Le journal L'Usine Nouvelle n'en finit plus de multiplier les articles, se réjouissant dans le numéro de Mars : « Les usines d'armes tournent à plein régime ». « Canons Caesar, obus de 155mm, missiles, véhicules blindés...Dopés par les commandes, les industriels de l'armement produisent plus et plus vite. »
    En 2023, la DGA a passé des commandes pour un montant de 20,3 milliards d'euros afin de renforcer et moderniser l'arsenal des armées. Résultat, les 4000 entreprises de la BITD (Base industrielle et technologique de défense) se bousculent au portillon, embauchent, et augmentent leurs cadences. Safran, Dassault, Nexter, MBDA, Aubert&Duval, toutes les boites d'armement ont vu leurs commandes bondir, et régulièrement on peut lire dans la presse des titres comme :

    (Les Echos) 13 mars : Missiles, MBDA croule sous les commandes depuis la guerre en Ukraine. Le missilier européen qui annoncait en 2022 des commandes records de 9 milliards d'euros explose les scores avec des commandes 2024 de 28 milliards.

    La longue histoire du nucléaire français, malgré la propagande des dirigeants, prouve qu'il n'y a pas de distinction entre « l'atome civil » et « l'atome militaire ». Pour celles et ceux qui auraient des doutes, on apprend ce lundi 18 mars que le ministère des Armées a annoncé une « collaboration » avec EDF afin d'utiliser la puissance des deux réacteurs nucléaires de la centrale de Civaux pour produire avec le CEA du tritium, « un gaz rare indispensable aux armes de la dissuasion ».

    L'industrie française de la guerre étant très couteuse en investissement, elle a besoin de liquidités. Pour cela, elle exporte ses sympathiques joujous partout dans le monde, éparpillant de même mort, destruction et misère dans plein de pays. En 2024, cocorico, la France est devenue le deuxième pays exportateur d'armes au monde.

    Une autre façon d'obtenir de l'argent pour l'industrie c'est d'utiliser celui des habitants ! On sait que la Loi de Programmation Militaire va nous coûter (minimum) 413 milliards d'euros, mais ce n'est pas tout.

    Le Sénat a adopté le 5 mars 2024 la proposition de loi prévoyant d'utiliser les sous du livret A pour financer l'industrie de l'armement. Retoquée par deux fois cet hiver, il se pourrait que cette loi passe prochainement, faisant de nos économies un des moteurs de la production de bombes, missiles, drônes et autres joyeusetés. L'Observatoire des armements écrivait début mars une lettre ouverte à Bruno Lemaire à ce sujet.

    Histoire de devancer la promulgation de cette loi, et toujours pour avoir plus de fond de roulement, le cluster Eden, réseau français regroupant notamment des entreprises travaillant dans le domaine de la sécurité et de la défense, souhaite lancer cet été une plateforme d'investissements (Market Place) pour aider les PME et ETI du secteur à se financer. Cette plateforme, qui sera présentée le 14 mai à Strasbourg, servira à ouvrir les capitaux aux boursicoteurs en herbe.

    Pour dénoncer le réarmement tous azymuts, des militant.es anti-armement et en soutien à la Palestine se sont rassemblé.es le 11 mars dernier devant la CCI de Lyon, pointant du doigt le cluster Eden, rassemblement d'industriels au sympathique slogan « chasser en meute, innover ensemble », qui s'unissent pour exporter des armes (donc aussi vers Israel). La guerre se fabrique près de chez nous !

    Maigre consolation, Verney Carron est punie de sortie, elle qui avait annoncé un peu trop tôt un contrat record de 36 millions d'euros pour fournir des fusils d'assaut à l'Ukraine s'est fait taper sur les doigts par la DGA. La Direction générale de l'armement n'a visiblement pas apprécié que la petite entreprise stéphanoise fanfaronne dans les journaux alors qu'aucun accord n'était réellement passé.

    Par contre, dans la Loire, on avait déjà parlé du Décathlon de la flicaille. Rivolier, qui fournit pour plus d'un million d'euros de vêtements à la police municipale de Sainté, a aussi décroché un contrat pour fournir des jumelles à la police nationale et à la gendarmerie (8 millions d'euros). On rappelle que cette entreprise de Saint Just Saint Rambert est spécialisée dans la revente d'armes et équipements pour « amateurs de petits et gros gibiers ».

    Loire Magazine, ce mois-ci, a choisi de nous parler du BNE, le banc national d'epreuves, situé zone de Molina à Saint-Étienne, est le seul habilité en France à réaliser le contrôle des armes mises en vente en France. Les 38 salarié.es de la CCI y testent aussi les gilets pare-balles. Etourdissant !

    A priori, seuls les robots arriveront au bout de cet article sans avoir la nausée, donc il n'y a pas vraiment besoin de faire une conclusion subtile ou poétique.
    Que ça soit la polarisation des médias (normalement on dit « propagande »), l'embrigadement de la jeunesse, les recherches et developpements de nouvelles technologies mortifères, les sommes extraordinaire allouées à la fabrication de missiles et bombes, le regain du nucléaire, le cynisme des industriels qui cherchent à remplir leurs carnets de commandes, il y a de quoi faire dans le domaine de la lutte antimilitariste.

    On commence par quoi ?

  • Saturday 30 March 2024 - 13:20

    ON A BESOIN DE THUNE !

    Tu veux aider à transformer ton centre social préféré ?
    Il nous reste 80 000 euros sur les 138 000 € à trouver pour financer les travaux de mise aux normes de ce super lieu (électricité, plomberie, étanchéité, etc....)
    L'autonomie financière est un choix politique. Alors que l'extrême-droite inspire les gouvernements, que les lois réactionnaires se multiplient, et que la répression contre des collectifs militants est de plus en plus dure, nous ne voulons pas dépendre financièrement de l'agenda des forces politiques locales ni que celui-ci influence les fonctionnements et la vie du 38.

    Faire un don : Hello asso.com > les amies du 38

    ON A BESOIN DE TOI !

    Pour les travaux du lieu, on a besoin de ton énergie et de ton savoir-faire !

    Le rez-de-chaussée est maintenant vidé, place aux travaux ! Viens aider à monter un mur en placo ou poser de l'appareillage électrique. Il faut aussi du monde pour l'organisation du chantier, faire à manger ou encore imaginer la future déco.
    → Pour avoir toutes les infos des travaux à venir : envoie-nous un mail !

    C'EST QUOI LE 38 ?

    Le centre social Tchoukar, dit le 38, est à la fois un centre social de quartier à St-Bruno à Grenoble et un espace d'organisation politique pour des collectifs qui luttent contre la marche en avant capitaliste et autoritaire du monde.
    C'est un endroit qui fonctionne en autogestion, où plein de gens différents se rencontrent, partagent des ressources matérielles, des savoirs et des pratiques. Un lieu de vie commune dont toustes peuvent se saisir pour proposer, faire vivre leur projet et investir les espaces existants.
    Pendant les travaux, le reste des activités continue ! Retrouve toutes les infos sur 38ruedalembert.noblogs.org
    et suis nous sur les réseaux sociaux : facebook/ instagram

    Les activités du 38 :
    cinéma / magasin gratuit / chorale féministe / arpentages / sports de combat et autodéfense / atelier réparation vélo / fanfare de lutte / clowns / bibliothèque / cantines / discussions politiques

    Version de l'article en allemand / en anglais

  • Saturday 30 March 2024 - 13:22

    Le jeudi 21 mars à 17h30, dans la salle de travail de groupe 1 du secteur SHS de la Bibliothèque Universitaire Tréfilerie, des étudiants, pour la plupart affiliés au syndicat de droite/extrême droite UNI, se sont mis en scène en se prenant en photo, mimant des saluts nazis et reprenant tous les codes des groupuscules néofascistes violents actuels.

    Ce n'est pas la première fois que ce genre de choses se passe. Nous avions récemment publié une lettre ouverte au président de la faculté pour alerter sur la présence de tags, stickers comportant des croix celtiques et des messages racistes. Depuis, rien n'a changé, au contraire, ces inscriptions se font de plus en plus présentes.

    Nous connaissons les liens politiques qui unissent l'UNI, notamment avec la Cocarde, le Rassemblement National de la Loire ou encore l'Action Française. Nous nous interrogeons sur les raisons qui justifient la mise à disposition gracieuse de locaux au sein de la faculté, alors même qu'aucun membre de ce syndicat ne siège aux instances du Crous.

    Nous espérons que cette fois-ci, l'université prendra les mesures nécessaires pour exclure définitivement la présence de l'UNI au sein de l'université, en particulier de ses militants qui affichent régulièrement leur sympathie pour le fascisme et le racisme.

    L'Université Jean Monnet promeut la diversité et l'ouverture, il n'est donc pas tolérable qu'elle devienne le creuset d'idéologies dont nous connaissons tous et toutes les dangereux effets.

    Le communiqué « Provocation fasciste et saluts nazis à la bibliothèque universitaire » est signé par le comité antifa de Saint-Étienne et les syndicats OSE-CGT et Solidaires étudiant·e·s.

    L'université a été informée mais n'a pour l'heure pas réagi publiquement.

  • Saturday 30 March 2024 - 13:37

    La coopérative des idées :
    L'association Après la Révolution, Les Groupes d'action LFI Culture/Université, L'Université Populaire JC Loire et La revue De(s)générations seront heureux de vous retrouver à la rencontre avec Johann Chapoutot, le lundi 1er avril à 18h00 aux Limbes.

    Johann Chapoutot est professeur à Sorbonne-Université, spécialiste de l'Allemagne et de la modernité occidentale ; son éthique d'intellectuel l'a amené à sortir de plus en plus du champ universitaire et de ses études sur la civilisation allemande et particulièrement la « culture nazie » pour questionner avec gravité, entre autres, les liens du nazisme avec le management libéral, la question du pouvoir et de la démission de la puissance publique, sur des enjeux vitaux tels que la violence faite à la planète questionnant aussi la fascisation de plus en plus probante : Nous sommes en période de fascisation, dit-il. Le bloc bourgeois est nommé par lui comme un hypercentre excessivement dangereux.

    Avec lui, nous nous interrogerons sur le « facho-capitalisme », sur les différents types de fascismes contemporains mais aussi sur la poursuite insensée de la croissance infinie et l'appel à la désobéissance civile.

    Et enfin, en pièce jointe, vous trouverez le texte inaugural de la coopérative des idées, texte qui réunit 4 groupes de pensées s'associant ici à des fins militantes et conceptuelles pour connaître, se connaître et pour lutter conte les fascismes et le capitalisme.

    La rencontre se poursuivra à 20h00 - pour celles et ceux qui le souhaiteront - par un repas amical (tarif 10 euros : repas complet, végétarien ou avec viande halal...).

    Pour la bonne organisation du repas, il est expressément demandé de s'inscrire à l'avance ! Tel 06 18 50 01 62. Merci de votre compréhension.



    https://lenumerozero.info/IMG/pdf/pour_une_coope_rative_des_ide_es.pdf
  • Saturday 30 March 2024 - 16:49

    Manif' en chanson afin de soutenir les Collectifs Bol D'Oxygène et CESSE Goudron dans leur lutte contre la centrale à Bitume STAL TP.

    Rendez-vous dimanche 31 mars à Boën, Place de l'Hôtel de ville à 10h30.

    Au programme :

    Pour ses 10 ans, la Chorale LA RAVACHOLE vient soutenir leur lutte avec des chorales amies : La Barricade, les Glottes Rebelles, les Castafiores, les Meutes, les Luttes Sauvages, les Canulars. Début du concert à 10h30.

    Jusqu'à 16h00, stand info, parole donnée à tous ceux qui soutiennent cette lutte et à tous ceux qui voudront s'exprimer.

    Pot de l'amitié et pique-nique de midi partagés, apportez votre gamelle !

  • Monday 01 April 2024 - 00:30

    En Guadeloupe, la première déclaration d'abolition de l'esclavage par la Révolution de 1789 libéra les luttes d'un peuple jusque-là durement opprimé. La période 1789 - 1802 fut marquée par une grande effervescence sociale et l'apparition de leaders tels que Delgrès, Ignace... qui combattirent pour la liberté et moururent pour elle. Le 1er avril 1802, une expédition de 3 410 hommes, commandée par le général Richepance, appareillait de Brest : c'est la guerre pour le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe.

    Le 1er avril 1802, une expédition de 3 410 hommes, commandée par le général Richepance, appareillait de Brest. Elle comprenait des soldats aguerris et quelques-uns de ceux qui deviendront les meilleurs officiers de Napoléon. Après avoir imposé sa loi aux monarques d'Europe et colonisé l'Egypte, la France lançait sa plus grande expédition maritime pour briser la volonté d'indépendance des Antillais. L'épopée Delgres, c'est une page de la résistance du peuple guadeloupéen et un chapitre peu connu de l'histoire napoléonienne.

    Ròt Kozé a publié la pétition internationale de la Guadeloupe, Martinique, Haïti, Guyane, Réunion, concernant la ré-appropriation par les peuples de ces pays de la vérité historique et culturelle de leur région.

    Le 28 mai 1802, soit 8 ans après avoir été aboli par la Convention, l'esclavage est rétabli en Guadeloupe après de violents combats. En cette même année l'armée de Napoléon tente en vain de rétablir l'esclavage en Haïti. En Guyane l'abolition de 1794 est abrogée en 1802, tandis que la Martinique redevient colonie française après une occupation britannique, et donc une continuité du système imposé au peuple noir déporté d'Afrique par les puissances esclavagistes européennes aux Amériques.

    En Guadeloupe, dirigés par le Commandant Joseph IGNACE (né à la Guadeloupe) et le Colonel Louis DELGRES (né à la Martinique), des militaires noirs aidés par la population guadeloupéenne, résistèrent héroïquement pendant près d'un mois à 4.000 militaires français envoyés par Napoléon Bonaparte pour rétablir l'esclavage en Guadeloupe. A leur tête, deux hommes, les généraux Richepance et Gobert qui n'hésitèrent pas à éliminer près de 6.000 Guadeloupéens (morts aux combats, pendus, fusillés et déportés), soit 6 % de la population guadeloupéenne de l'époque.

    Aujourd'hui, 200 ans après, Napoléon Bonaparte, les généraux Gobert et Richepance, directement responsables de ce crime contre l'humanité, reposent en paix respectivement aux Invalides, au cimetière du Père Lachaise à Paris en France et au fort Delgrès en Guadeloupe. A l'inverse, nos aïeux, martyrs de la guerre antiesclavagiste de mai 1802 en Guadeloupe n'ont toujours pas de tombes ! Il est aujourd'hui de notre devoir à nous, leurs arrières petites filles et petits-fils, de restituer l'honneur, la dignité et l'humanité de femmes et d'hommes qui se sont battus pour notre Liberté. Il est de notre devoir de remettre « les choses à leur place ».

    La suite de cet article à lire sur rebellyon.info

  • Monday 01 April 2024 - 10:59

    Victor Collet présentera son livre : "DU TAUDIS AU AIRBNB : Petite histoire des luttes urbaines à Marseille (2018-2023)" à paraître en avril chez Agone. Une rencontre coorganisée par la Librairie Lune et l'autre, l'Amicale laïque du Crêt de Roch et le laboratoire Triangle qui s'inscrit s'inscrit dans le cycle de rencontres « Quartiers populaires, quartiers politiques ».

    Novembre 2018, Marseille, rue d'Aubagne. Deux immeubles s'effondrent sur leurs habitants : huit morts, une ville traumatisée, une mairie qui fuit toute responsabilité. Triple effondrements : physique, moral, politique. Pourtant, la catastrophe était prévisible, presque annoncée, tant la gestion urbanistique de la deuxième ville de France dysfonctionne depuis trop longtemps.

    Connue pour ses marchands de sommeil, qui exploitent sans vergogne le besoin de logement des plus précaires en louant à des prix exorbitants des bâtiments indignes, Marseille est désormais en proie à une frénésie de la rénovation. Détruire puis reconstruire pour rendre la métropole enfin attractive et rentable : l'occasion est trop belle de déplacer les populations pauvres et issues de l'immigration du centre-ville, au gré des mises en péril, plus ou moins légitimes. Gentrification, touristification, soutenue par l'explosion d'Airbnb et l'absence de réglementation de la plateforme. Mais tout cela ne se fait pas sans une certaine résistance populaire. Les luttes pour l'accès à un logement digne préexistent à l'effondrement mais changent de dynamique avec le tourisme et l'installation massive de néo-marseillais, qui participent à l'explosion immobilière.

    (https://agone.org/livres/du-taudis-au-airbnb)

    plus d'infos auprès de la librairie Lune et l'Autre : 04-77-32-58-49

  • Monday 01 April 2024 - 11:04

    L'Hérissée vous invite à une conférence gesticulée de Caroline Courty.

    Le 6 avril à 18h30 à la Gueule Noire.

    RSA – Guerre aux pauvres et paix sociale
    Comment je suis devenue sociopathe

    Contrepartie, injonctions, domination… ce n'est pas la suite de 50 nuances de Grey mais une vision du RSA et du dispositif mis en place pour « activer » les allocataires proposée dans cette conférence gesticulée qui aurait aussi pu s'appeler « le RSA des 2 côtés du bureau ». (Mais j'aimais moins ce titre qui rappelait celui d'un bouquin écrit en 1999 et qui traitait du RMI.)

    Il y est encore question de social, de Pôle emploi, d'inversion de la dette, de suspicion, d'image négative incorporée et de politisation de l'idée de justice, de lutte pour l'égalité….

  • Monday 01 April 2024 - 11:10

    Promesse du président réélu au printemps dernier, la création de France Travail se présentait comme la clé vers le plein-emploi. Or, il s'avère que la priorité a été de s'attaquer aux droits liés à l'assurance-chômage, réduits de 25% dès le 1er février 2023.

    À l'aube de la transformation majeure, qui prévoit l'intégration de Pôle Emploi, Cap Emploi, des Missions Locales et du RSA sous une seule bannière pour le 1er janvier 2025, les contours flous et les décisions unilatérales du gouvernement ne font qu'augmenter notre appréhension quant à l'avenir des droits des travailleurs précaires et privés d'emploi. La rentrer en vigueur depuis trois mois restes sans mise en application concret, nous pouvons alors nous emparer de ce vide pour réaffirmer nos droits !

    À quoi vont ressembler les 15 heures d'activité bientôt obligatoires pour tous les bénéficiaires ? Pour le moment tout est permis dans les 29 départements relancé en urgence pour des expérimentations, puisque visiblement le gouvernement est à court d'arguments pour défendre une mesure rendant l'exploitation encore plus grande.

    Quels seront les rôles du préfet, du président-e de département, et du directeur-ice de Pôle Emploi dans la gouvernance locale ? Une réunion est visiblement prévue au début de l'été, mais encore une fois il sera plus facile pour les décideurs de se renvoyer la balle plutôt que de prendre leurs responsabilités.

    Et puis quid des droits des travailleur-euses handicapé-es, des accident-ées du travail, quid de la protection de nos données personnelles ? La fuite massive qui a eu lieu le 13 mars dernier confirme et renforce toutes nos inquiétudes sur le sujet.

    Les seul-es qui semblent encore en avoir quelque chose à foutre sont les travailleuses et les travailleurs, précaires, privé-es d'emploi, déjà fatigués des conséquences de cette réforme infernale.
    Le CTPEP 42 dénonce la vision technocratique et libérale de France Travail, qui privilégie les algorithmes et la numérisation au détriment de l'accompagnement humain et personnalisé, essentiel pour répondre aux besoins spécifiques des travailleurs précaires et privés d'emploi. La centralisation des opérations et la mise en concurrence des opérateurs privés et publics soulèvent de sérieuses questions quant à l'efficacité et à l'équité du futur système.
    Contre France Travail, et contre le désastre annoncé, le CTPEP appelle à s'organiser ! Précaire, chômeur, chômeuse, rejoins-nous !

    Piquet le 2 avril devant la Maison de l'emploi, dès 14h, rassemblement dès 17h30 !

  • Monday 01 April 2024 - 11:15

    Vendredi 5 avril à 19h à l'Amicale Laïque de Bizillon, 16 rue Tréfilerie à Saint-Étienne.

    Rencontre organisée par Halte au contrôle numérique avec La Cimade.

    Le Comité humain du numérique (que nous présentions ici) a lancé en 2021 une réflexion collective d'envergure pour élaborer un code du numérique « pour que le numérique s'adapte à l'humain et non l'inverse ».

    C'est une réflexion assez proche de la nôtre même si ses modalités diffèrent (leur démarche est présentée ici), et c'est à notre connaissance le seul à se lancer dans cette démarche avant-gardiste en Europe (Digital Courage, en Allemagne, l'amorce aussi, mais de façon moins affirmée).

    D'où notre envie d'en savoir plus sur leur expérience qui mêle réflexion collective (associant plusieurs organisations intervenant dans le social, l'éducation, la défense des migrant.es...), actions artistiques et revendicatives.

    Voir ci-dessous la présentation de leur réflexion sur la protection de la santé...

    ... et leur action dans les rues de Bruxelles pour revendiquer des guichets « humains ».

    Se tient également, samedi 6 avril de 9h30 à 15h30, une rencontre en vue de l'écriture d'un statut d' « objecteur·trice du numérique », à l'Espace Sisley, 19 rue Sisley à Saint-Étienne (pour plus d'info, lire cet article). Si vous souhaitez participer, nous contacter à HalteauControleNumerique chez protonmail.com.

  • Monday 01 April 2024 - 11:43

    Première partie d'un épisode qui va aux racines historiques du capitalisme, à partir de l'ouvrage Case Studies in the Origins of Capitalism, coordonné par Charles Post et Xavier Lafrance – avec ce dernier, professeur de sciences politiques à l'Université du Québec à Montréal, et auteur de l'ouvrage The Making of Capitalism in France. Class Structures, Economic Development, the State and the Formation of the French Working Class, 1750-1914. Un podcast de l'émission Histoire radicale.

    UNE ÉMISSION À ÉCOUTER ICI !

    La première partie comporte (1 heure 10 minutes) :

    • Une critique des différents grands récits téléologiques de l'émergence du capitalisme depuis Adam Smith, et une invitation à comprendre le capitalisme comme en rupture radicale avec les systèmes qui l'ont précédé (1') ;
    • Une présentation du marxisme politique (ou marxisme Capital-centrique), comme nouvelle conception du matérialisme historique, qui fait de l'analyse des relations sociales de propriété la clé de compréhension des dynamiques spécifiques à chaque mode de production (21') ;
    • Une introduction aux débats sur la transition du féodalisme au capitalisme, des thèses de Maurice Dobb, qui fait des contradictions internes au système féodal et de sa crise l'origine du capitalisme, et de Paul Sweezy, qui fait du développement des échanges commerciaux sous le féodalisme l'origine du capitalisme (28') ;
    • Une présentation du renouvellement de l'historiographie des origines du capitalisme introduit par Robert Brenner, qui fait de la contingence des luttes de classe le moteur du passage d'un mode de production à l'autre, critique le modèle commercial (incarné notamment par Sweezy) d'explication de l'émergence du capitalisme, et démontre l'existence d'une divergence de l'Angleterre vis-à-vis des autres pays européens dès le début de l'époque moderne (35') ;
    • Une discussion du modèle d'Immanuel Wallerstein et sa théorie des « systèmes-monde » et de sa critique par Robert Brenner (46') ;
    • Une introduction à la critique marxiste de Brenner par Guy Bois et Chris Harman (54') ;
    • Une présentation de la réponse à la critique de Brenner par Alexander Anievas et Kerem Nisancioglu (62').

    Pour aller plus loin

    On pourra également lire à ce sujet :
    • Alexander Anievas et Kerem Nişancıoğlu, How the West Came to Rule : The Geopolitical Origins of Capitalism (London : Pluto Press, 2015).
    • H. Aston et C. H. E. Philpin, éd., The Brenner debate : agrarian class structure and economic development in pre-industrial Europe (Cambridge : Cambridge University Press, 1985).
    • Robert Brenner, « Agrarian Class Structure and Economic Development in Pre-Industrial Europe », Past and Present 70, no 1 (1976) : 30‑75.
    • Robert Brenner, « The Origins of Capitalist Development : A Critique of Neo-Smithian Marxism », in Introduction to the Sociology of “Developing Societies”, éd. par Hamza Alavi et Teodor Shanin (London : Macmillan Education UK, 1982), 54‑71.
    • Robert Brenner, « Property and Progress : Where Adam Smith Went Wrong », in Marxist History-writing for the Twenty-first Century, éd. par Chris Wickham (British Academy, 2007), 49‑111.
    • Case Studies in the Origins of Capitalism, éd. par Xavier Lafrance et Charles Post, (Cham : Palgrave Macmillan, 2018)
    • Xavier Lafrance, The making of capitalism in France : class structures, economic development, the state and the formation of the French working class, 1750-1914 (Boston : Brill, 2019).
    • Sur la construction du capitalisme en France. Entretien avec Xavier Lafrance, Contretemps, 3 février 2020.
    • Ellen Meiksins Wood, « The Question of Market Dependence », Journal of Agrarian Change 2, no 1 (janvier 2002) : 50‑87.
    • Ellen Meiksins Wood, L'origine du capitalisme (Québec : Lux Editeur, 2013).

    Podcast à écouter sur la plate-forme spectremedia.org

  • Monday 01 April 2024 - 12:11

    Nous entamons notre troisième volet de « Connaître l'extrême droite pour mieux la combattre » consacré cette fois-ci aux influenceur-euses d'extrême droite, ou du moins, ceux ou celles qui permettent de servir son propos. Dans cette deuxième partie, on se penche sur les cas de Millesime K, Christopher Lannes, Code Reinho et le Raptor Dissident.

    MILLESIME K

    « Je fais du rap, mais je viens pas de la rue », voilà comment Millésime K, rappeur d'extrême droite issu d'une nouvelle mouvance de rap nationaliste –avec Kroc Blanc notamment–, débute chacun de ses freestyles dont il inonde les réseaux depuis plusieurs années. Il n' est pas vraiment étonnant de voir des fachos se réapproprier un art populaire pour véhiculer leurs idées nauséabondes, leur opportunisme ne connaissant aucune limite.

    Anthony, de son vrai nom, lyonnais d'une vingtaine d'années, reste très discret dans la vraie vie, se contentant de poster régulièrement des freestyles sur TikTok, Youtube, et enregistrant des albums à destination des plateformes de streaming. On peut lui reconnaître une qualité de production qui le rend accessible et vendable sur les réseaux et surtout une réactivité à l'actualité qui, derrière une récupération de chaque instant du moindre fait divers, lui permet de surfer sur toutes les modes.

    Les textes de Millésime K sont avant tout un énorme fourre-tout d'idées récupérés ici et là sans aucune cohérence hormis un amour pour cette « glorieuse » France passée et fantasmée par l'extrême droite. Il parle de tout : éducation, politique, insécurité, écologie, féminisme, homophobie, mangeant à tous les râteliers quitte à se contredire d'un texte à l'autre. Un exemple parfait de ce que le populisme peut accoucher de plus incohérent. L'important semble surtout d'avoir de l'audience en prenant des positions radicales sur n'importe quel fait divers sujet à controverse. Il n'a par exemple pas hésité à se positionner en défenseur des agriculteur·ice·s pendant la récente crise, des communautés LBGT bien qu'il déplore qu'ielles n'acceptent pas son soutien, des femmes prétendument soumises à l'insécurité produite par l'immigration, tout en les encourageant à ne pas trop faire de vague. Enfin, ce rappeur est bien entendu un fervent représentant du « on ne peut plus rien dire ».

    Se revendiquant d'une France populaire, il s'affiche pourtant constamment en costume, lance sa propre marque de vêtement et mélange les références à outrance sans aucune cohérence hormis celle d'une pseudo masculinité. C'est ainsi qu'on peut le voir maladroitement grimé en viking, en templier, en gladiateur romain, ou encore en soldat napoléonien. Il n'hésite pas à citer Jean Moulin, Coluche en même temps que Jeanne d'Arc ou Charlie Chaplin, le tout en affichant son soutien aux forces de l'ordre et en fustigeant « les branleurs » au RSA.

    Sûrement galvanisé par les milliers de vues qu'il engrange en ligne, Millésime K a tenté de lancer une tournée en 2023 pour rencontrer « les patriotes » composant sa communauté. Résultat : il a été obligé de mentir à toutes les salles où il voulait se produire, se faisant constamment interdire par les organisations politiques de gauche ou les groupes antifascistes des villes concernées. Son fait d'arme le plus impressionnant ? Tenter un simili concert sur un parking en se plaignant de la censure. C'est donc naturellement qu'il est retourné au confort virtuel des réseaux pour continuer à pleurer sur le boycott dont il se dit être victime.

    Loin d'être un influenceur de premier ordre avec ses freestyles cumulant quelques dizaines de milliers de vue, Millésime K n'est qu'une autre facette de la fachosphère sur internet. Choisissant le rap pour véhiculer ses discours fascistes totalement incohérents et opportunistes, il réactualise toujours la même image viriliste et rétrograde. On peut tout de même être rassuré·e·s par l'échec de ses tentatives de se confronter à la scène : la mouvance rap d'extrême droite resterait ainsi une anomalie presque drôle si elle n'était pas le symptôme d'une ramification des idées fascistes sur Internet.

    CHRISTOPHER LANNES

    Le révisionnisme est depuis longtemps un fer de lance de l'extrême droite, depuis les thèses négationnistes de nombreux penseurs fascistes pour minimiser les horreurs du régime nazi, jusqu'à une vision fantasmée de l'Histoire pour servir des propos virilistes ou nationalistes, en passant par la justification des systèmes coloniaux.

    Christopher Lannes se situe au coeur de cette mouvance fasciste, utilisant cette fois internet pour diffuser sa vision de l'Histoire de France. Comme beaucoup de créateur de contenu, Christopher Lannes n'est pas un expert dans son domaine, il n'a d'ailleurs même pas fait d'études dans ce sens puisque sa propre fiche Linkedin n'affiche qu'un DEUG en communication. Cette absence de connaissances approfondies ne l'empêche pas d'alimenter une chaîne Youtube de plus d'une centaines de vidéos, d'animer une émission historique sur TVLibertés (chaîne de « réinformation » fondée par un ancien cadre du FN et dirigée par Philippe Milliau, ancien dirigeant de Bloc Identitaire), mais aussi de fonder une école de formation historique en ligne. Il n'hésite pas non plus à remettre en cause des théories historiques, qu'il juge malhonnêtes ou trop orientées politiquement : il revendique pourtant l'orientation de ses propres discours puisqu'il affirme être monarchiste bonapartiste.

    Ses sujets préférés sont bien sûr la « gloire passée » de la France et sa chaîne Youtube est presque entièrement consacré à l'époque napoléonienne. Car comme tout bon fasciste, Christopher rêve d'un leader charismatique pour redresser la France et combattre ses ennemis. Il passe ainsi des heures à vanter les mérites de la moindre unité napoléonienne, à réimaginer les batailles par son prisme de fanboy tout en taclant les « gauchos » et les « wokes ». Il apporte aussi ses critiques sur les films historiques, crachant sur tous·tes celleux qui tentent de parler de sujets comme le colonialisme, l'esclavage ou qui semblent un tant soit peu progressistes. Parallèlement, il encense bien entendu des productions comme « Vaincre et mourir », première tentative du Puy de Fou au cinéma pour raconter leur vision du « génocide vendéen ». Sa sphère d'expertise ne s'arrête pas là, car Christopher Lannes propose des formations payantes sur différents sujets historiques, à destination des enfants notamment .

    Christopher Lannes fait partie du cercle des youtubeurs d'extrême droite, il parle souvent de Julien Rochedy ou Thaïs d'Escuffon (pour la blague, ces trois-là accompagnés de Papacito avaient pour projet de réaliser un film historique médiéval, une sorte d'Avengers des influenceurs fascistes mais le projet n'a malheureusement pas trouvé assez de financement pour se faire). Et, comme la plupart d'entre eux, il ne cesse de se plaindre de la « bienpensance », invoquant sans cesse le « on ne peut plus rien dire » et se positionnant en gardien de la vérité. Derrière ses prétendues expertises historiques, il critique tous·tes celleux qui ne seraient pas d'accord avec sa vision de l'Histoire, leur reprochant souvent d'imposer une vision trop moderne (pour ne pas dire progressiste) du passé, alors que lui agit constamment dans le sens inverse, rêvant que les prétendues valeurs d'autrefois s'appliquent de nouveau dans nos sociétés.

    Car derrière la relative inutilité de ses vidéos révisionnistes, Christopher Lannes participe à forger cette imagerie viriliste, raciste et misogyne de l'Histoire, en récupérant sans vergogne des pans du passé pour créer des icônes fantasmées d'hommes forts et virils, biberonnés à l'honneur, au respect de l'autorité et de la nation. Ce faisant, il justifie tout un virage de la pensée d'extrême droite à partir d'approximations historiques, de provocation et de victimisation.

    CODE REINHO

    Au milieu de la fachosphère, Code Reinho, de vrai nom Joel G, revendique avoir une place à part car le premier Youtuber français à parler ouvertement d'armes à feu et de leur maniement. Effectivement, ses chaînes Youtube (car quelques unes ont déjà été supprimés par le site) ressemblent à n'importe quelle chaîne de partisan de la NRA aux États Unis. Sa préoccupation principale est de réarmer les français et de leur apprendre le combat urbain pour survivre à l'hypothétique guerre civilisationnelle tant fantasmé par l'extrême droite.

    Code Reinho, ancien militaire, a commencé sa carrière sur Youtube comme un amateur d'armes à feu avant de dériver petit à petit vers une idéologie ouvertement d'extrême droite. La possession des armes à feu et leur maniement est selon lui le meilleur moyen de se protéger contre les agressions constantes qui touchent les français, perpétrés par ceux qu'il appelle « les chances pour la France ». A coup de statistiques aléatoires, il dépeint un monde où tous les honnêtes citoyens français sont susceptible d'être agressé/violé/égorgé dans la rue ou à leur domicile. Il participe allègrement à agrémenter les thèses racistes de l'extrême droite, parlant constamment du danger que représente l'immigration et l'islamisation. Minimisant au passage la violence d'extrême droite et les féminicides. Sa passion des armes ne sert donc que d'appât et de rideau pour dérouler ses discours fascisants, prônant l'auto-justice, crachant sur la gauche et critiquant l'état laxiste. Tous les ingrédients de la fachosphère y sont réunis, avec la bonne dose de désinformation et de confusionisme.

    Autre point qui ne trompe pas pour reconnaître un youtube d'extrême droite, Code Reinho s'est également fendu d'une vidéo contre Usul, la cible préférée des influenceurs fascistes, où se mélange encore une fois attaque sur le physique, transphobie et commentaire politique approximatif. Code Reinho nous a également offert un court métrage, sobrement intitulé « Croisade » où il se fantasme en vengeur d'une femme blanche violée et assassinée dans un futur proche où les français doivent « récupérer leurs terres ».

    Code Reinho se présente comme un prolétaire français, ancien travailleur du BTP et maintenant déménageur, il se fait le porte parole de cette France silencieuse et travailleuse victime du laxisme du gouvernement et des idéologies de gauche. Ce qui le rend plus dangereux que la moyenne des youtubeurs surfant sur les mêmes théories, c'est qu'il propose comme solution l'armement des populations. En dehors de passer des heures à présenter les armes les plus létales en cas d'agression, allant jusqu'à expliquer les risques juridiques de chacune. Il propose également des stages de combat urbain dans un terrain d'airsoft qu'il a fait financé par ses abonnés.

    Une radicalité qui lui a valu d'être épinglé par le FINADA (Fichier national des Interdits d'Acquisition et de Détention d'Armes) et par la justice suite à sa vidéo avec Papacito où ils mettaient en scène en train de tirer sur un mannequin identifié comme un gauchiste. Un cran supplémentaire dans la dangerosité de ses influenceurs d'extrême droite qui infusent leurs fantasmes de guerre civile de façon toujours plus radicales et décomplexés.

    LE RAPTOR DISSIDENT

    En 2015, le renouveau fasciste passait par la « dissidence » sur internet, pendant un creux politique, où Hollande succèdait à Sarkozy en pleine crise économique. Le Raptor Dissident lance alors ses vidéos humoristiques pour jeunes garçons, chargées de violence et de moquerie, des montages basiques enchaînant les memes et les vannes pour « atomiser les fdp ». Il est emblématique de l'expansion culturelle de l'extrême droite de ces années. Longtemps resté anonyme, Ismaïl Ouslimani a gardé un style beaucoup plus proche des vidéos de divertissement que des discours politiques, par ailleurs dominés sur internet à cette époque par ceux d'Égalité&Réconciliation (qui culminait à 8 millions de vue par mois en 2016).

    Dans ses monologues face à des adversaires caricaturés, ridicules et indéfendables, son discours consistait à "balayer" les "décadents", bobo gauchistes caricaturés en clients de Starbucks imbéciles et présomptueux, avec des références appuyées à la virilité des idées d'Alain Soral.
    Ce petit entrepreneur a certainement su comprendre le besoin de radicalité politique face aux inepties de la gauche bourgeoise, moraliste et condescendante, qui était alors souvent présentée dans les médias dominants comme la seule alternative aux droites Sarkozyste ou Trumpiste.
    Au passage, son rôle a été de diffuser massivement des slogans et concepts dépolitisant d'extrême droite comme, dissidence, décadent, fragile ou cosmopolitiste. Dès le début, il a eu beau saupoudrer ses moqueries d'une pincée de lutte des classes, son discours s'est basé sur le charisme ou la virilité, et surtout, il en vient au final à soutenir les extrême-droites face à tous·tes les autres politicien·ne·s, celleux de gauche étant évincé·e·s, car "moches ou mal habillé". Son succès tient sûrement à son agressivité moqueuse, à son coté défouloir et divertissant, permettant ainsi aux jeunes hommes d'accéder à un folklore de youtubeurs fachos bien plus politiques.
    Une des techniques du Raptor et de toute cette fachosphère consistait à déchainer les pulsions de vengeance et de cyberharcèlement (mot apparu d'ailleurs à la suite de cette période) de leur communauté envers des youtubeuses féministes, ou leurs contradicteur·e·s. Ainsi, il était devenu dangereux de contre-argumenter, et le format spécifique de vidéo moqueuses humoristiques hyper prisé par cette pensée politique individualiste de droite emmenait très vite vers du contenu extrémiste.

    Le Raptor, d'abord anonyme, se fait afficher sous son vrai nom : Ismaïl Ouslimani, né en 1993, il vient d'une famille d'ingénieurs de région parisienne, d'origine algérienne. Obsédé par sa virilité, il se montre de plus en plus musclé, coincé dans le jeu de moqueries qu'il a lui même alimenté. Si bien que la musculation devient progressivement le principal sujet de son existence médiatique.

    L'extrémisme reste pourtant un de ses gagne-pains. En effet, Raptor a piloté en 2016 avec Papacito un réseau de fascistes de rues sans ambiguïté, qui s'appelle Monte une Équipe puis Vengeance Patriote, dans un style précurseur de FR Deter, avec ses groupes régionaux, ses discussions Discord, qui fédèrent de jeunes fachos. Dans ces groupes on se partage des images nazies et fascistes, on se rencarde pour s'entraîner aux sports de combat, ou carrément on s'organise pour attaquer des gens dans la rue ou des lieux antifascistes comme à Montpellier. Ce réseau fort de 400 personnes s'essouffle en 2021, suite à la condamnation pour port d'arme et provocation à un acte terroriste d'un de ses leaders.
    Actuellement, il fait des podcasts de développement personnel dans lesquels il vend ses produits, ou collabore avec d'autres vendeurs de développement personnel, qui vendent des produits similaires. Dans ses posts axés musculation, il met en scène son rêve de femme au foyer qui reste à la cuisine, glisse ses idées de libertarien groupie des millardaires, pour appâter de potentiels clients.

    Pour conclure, son parcours rend compte de la souplesse qui caractérise le néo-fascisme depuis 10 ans. Ses bases idéologique profondes ne vont pas plus loin que la masculinité revancharde, l'hostilité permanente et la compétition individualiste libérale. Pourtant, la stratégie entrepreneuriale d'un vendeur de musculation sur internet (Il est d'ailleurs aujourd'hui, un des sponsors du combattant de MMA Benoit Saint Denis) a pu l'amener à l'incitation à la guerre civile raciale en un clin d'œil, parce que c'était un créneau médiatiquement rentable.

    Sources :

  • Monday 01 April 2024 - 22:34

    Grève et rassemblement contre la réforme du « coc des savoirs » de Attal, Belloubet et leur clique. Contre l'école du tri social, mobilisons-nous, organisons-nous, amplifions le mouvement ! Rassemblement dvant la DSDEN àà 9h30 et AG à 11h à la bourse du travail.

    Une intersyndicale s'est réunie le 26 mars voici le résumé/bilan : Étaient présent : SNES/FSU ; CGT ; SUD

    • L'intersyndicale soutient toutes les mobilisations et toutes les modalités de luttes dans les bahuts.
    • L'intersyndicale s'engage à mettre à la dispo des collègues en lutte leurs outils syndicaux (conseils, matos…) et à diffuser le plus largement possible les mobilisations via les listes d'envois.
    • L'intersyndicale est consciente que la lutte qui s'engage sera longue.
    • L'intersyndicale appelle à une journée de grève massive le mardi 2 avril et à continuer la mobilisations sous toutes les formes décidées par les collègues y compris la reconduction

    Calendrier :

    • Le 2 avril rassemblement à 9h30 devant la DSDEN, 11h AG à la Bourse (salle 66)
    • Le 4 avril rassemblement sur le temps de midi devant les établissement pour tracter avec objectif de rendre visible dans la presse
    • Date à venir pour une réunion publique sur le « choc des savoirs » avec la FCPE à la Bourse à 18h

    L'intersyndicale a produit un "kit de mobilisation" pour les collègues :
    https://padlet.com/ChocDesSavoirsLoire/contre-le-choc-des-savoirs-la-loire-mobilis-e-hs1mbdohlky8didz
    Assemblée Générale du 28 mars à la Bourse du Travail de Saint-Étienne
    Le 28 mars s'est réunie une assemblée générale à la Bourse du Travail à l'appel des enseignant·es mobilisé·es du collège Gambetta (Saint-Étienne).
    Étaient représentés les collèges :

    • Gambetta (Saint-Étienne)
    • Exbrayat (Grand-Croix)
    • Honoré d'Urfé (Saint-Étienne)
    • Truffaut (Rive de GIer)
    • Marc Séguin (Saint-Étienne)
    • Jean Dasté (Saint-Étienne)
    • Louise Michel (Rive de Gier)
    • Collège du Pilat (Bourg Argental)
    1. Lors de cette AG :

    Une liste mails de mobilisation a été crée.
    Des actions de tractage devant les écoles primaires et sur la voie publique sont prévues.
    Une réunion publique se tiendra à la Bourse du Travail le 8 avril à 18h.
    La prochaine AG se tiendra à la Bourse du Travail mardi 2 avril à la suite du rassemblement devant la DSDEN à 9h30.

    COMMUNIQUÉ DE LA CNT-SO

    Contre l'école du tri social et scolaire, pour un plan d'urgence : mobilisons-nous, organisons-nous, amplifions le mouvement !

    Toutes et tous en grève le 2 avril !

    Et on continue jusqu'à la victoire !

    Une lutte qui doit rassembler tous les secteurs de l'éducation !

    Les réforme Blanquer-Attal cassent nos métiers (loi Rilhac marquant le début d'une ère de caporalisation et de management dans le primaire, standardisation des pratiques pédagogiques avec la labellisation des manuels…) et marquent la volonté d'instaurer un véritable tri scolaire (Choc des savoirs, Transformation de la voie professionnelle). La nécessité d'un plan d'urgence, avec le déblocage de moyens humains et financiers, concerne tous les secteurs de l'éducation.

    Mobilisons-nous contre leur école du tri scolaire !

    Le projet du gouvernement de faire appliquer le « Choc des savoirs » est une menace directe, imposant une ségrégation sociale et scolaire flagrante. Nous refusons cette vision discriminatoire de l'éducation.

    Question tri social et scolaire, le lycée professionnel, subit également les conséquences d'une politique éducative inégalitaire. En alignant l'offre de formation sur les besoins des patronats des bassins d'emploi des établissements, on transforme nos élèves en simple chair à patron.


    Il faut des moyens : réclamons un plan d'urgence pour l'école !

    Crise du recrutement, salaires très peu revalorisés et pas pour tout le monde, notamment les plus précaires, conditions de travail dégradées avec des classes surchargées : partout les manques et dysfonctionnements d'un système scolaire public à bout de souffle sautent aux yeux.

    Locaux insuffisants ou inadaptés, manque de personnels AESH, infrastructures pour la pratique de l'EPS en mauvais état, présence d'amiante dans des écoles, assistant·es de service social scolaire sur plusieurs établissements.... Cela suffit ! Il faut des moyens pour des conditions d'apprentissage dignes pour nos élèves !

    Précarisation, salaires insuffisants face à l'inflation notamment pour les plus précaires : il faut arracher une augmentation générale des salaires ! Depuis des années les conditions de travail se dégradent et nous constatons que pour de nombreux collègues le métier perd de son sens.

    Mobilisons-nous jusqu'à la victoire !

    La grève du 2 avril doit servir à montrer massivement notre détermination au gouvernement. Elle doit également servir de tremplin à un élargissement des secteurs de l'éducation en lutte. Décidons, à la base, des conditions de la reconduction de la grève.

    Lire l'intégralité de l'appel de la CNT-SO ici : https://educ.cnt-so.org/contre-lecole-du-tri-social-et-scolaire-pour-un-plan-durgence-mobilisons-nous-organisons-nous-amplifions-le-mouvement/

  • Tuesday 02 April 2024 - 17:34

    « Avec les thèmes de la voiture électrique et du numérique, nous voilà de retour »à la mine« ! Il s'agira d'envisager »les nouveautés« de l'activité d'extraction minière autour du Lithium, en particulier depuis la publication de l'excellent livre de Célia Izoard au Seuil collection Ecocène : »La Ruée minière au XXI siècle, enquête sur les métaux à l'heure de la transition".

    Exposé à 2 voix dont une concernant l'industrie du Numérique et une autre concernant la Voiture Electrique nommée pompeusement « électromobilité » et tout ça pour nous faire gober la « transition » dite « énergétique et numérique » dite encore "écologique et numérique'. Ecologique, vraiment ????

    Les causeries libertaires, le mercredi 3 avril à 20h au Remue méninges, 43 rue Michelet à Sainté.

  • Tuesday 02 April 2024 - 17:35

    Plus d'une centaine de personnes venant d'au moins une vingtaine de collèges du département se sont rassemblées devant l'inspection académique de la Loire.

    La journée d'action était nationale et à l'appel de l'intersyndicale du second degré FSU, FO, CGT & SUD. Elle concernait principalement la réforme du « Choc des savoirs » (groupes de niveau, classes prépa 2de), qui remet en cause les politiques de massification scolaire avec la volonté nette de faire sortir le plus tôt possible les classes populaires du système éducatif. À cela s'ajoutaient aussi des revendications d'une part sur les moyens alloués à l'école publique et d'autre part sur les salaires et les statuts, notamment pour les personnels les plus précaires de l'éducation nationale.

    Une assemblée générale s'est tenue après le rassemblement à la bourse du travail et un premier rendez-vous est donné ce jeudi 4 avril devant le collège Jules Vales (de Saint-Étienne) à 12H.

    Réunion publique contre les groupes de niveau lundi 8 avril à 18h à la bourse du travail (dans la salle de conférence) à l'appel de l'intersyndicale (FSU, FO, CGT & SUD) et de l'association de parents d'élèves FCPE.

  • Tuesday 02 April 2024 - 17:37

    Depuis son lancement en 2015 par l'association SINGA, J'accueille a rendu possible l'hébergement de plus de 1 200 personnes réfugiées un peu partout en France. Arrivé sur le territoire stéphanois en fin d'année 2023, nous avons déjà mis en place deux cohabitations. Pour continuer sur notre lancée nous avons besoin de vous !

    Nous sommes à la recherche d'accueillants sur Saint Etienne et ses alentours pour mettre en place de nouvelles cohabitations. Ces dernières durent entre 3 et 12 mois et sont étroitement accompagnées par l'équipe associative qui reste à vos côtés pendant toute la période de l'accueil.

    L'accueil permet aux personnes réfugiées de retrouver une stabilité après, souvent, une longue période d'errance et de pouvoir prendre du temps pour se reposer mais aussi pour construire des projets personnels et/ou professionnels tout en apprenant plus rapidement la langue française.

    Si vous êtes intéressé.e.s par l'accueil, nous vous proposons de venir nous rencontrer lors de réunions d'informations sur le programme (cela ne vous engage en rien). Les prochaines dates ont lieu :

    * Mardi 30 avril à 18h à l'Amicale laïque du Crêt de Roch
    * Mardi 28 mai à 12h à la Cantine solidaire de la Tarentaize
    * Mardi 4 juin à 17h30 au Remue méninges

    Vous pouvez vous inscrire sur notre site internet (https://www.jaccueille.fr/) ou passer à l'improviste !

  • Wednesday 03 April 2024 - 18:10

    Du 3 au 5 avril, entre Cité du design et Les limbes, les journées « As long as you don't steal we share » proposeront un workshop, des conférences, des éditions, des performances et des projections.

    Elles font écho à quelques actualités du monde éditorial et du débat intellectuel, notamment « Patrimoine pirate » de Kenneth Goldsmith, les livres issues des activités de La buse (« Notre condition » d'Aurélien Catin et « Aujourd'hui, on dit travailleur·ses de l'art » de Julie Burtin Zortea) ainsi que « Copiez ce livre » d'Eric Schrijver. Elles associeront des recherches issues de disciplines différentes (droit, info-com, anthropologie…) à des artistes, des éditrices et des étudiant.es.

    La participation est ouverte à tous et toutes.

    Comment Internet a permis de faire exister des objets culturels et des expériences artistiques en dehors des circuits marchands et institutionnels ? S'agit-il d'objets culturels et d'expériences artistiques qui ne circuleraient pas du tout en l'absence de certains écosystèmes de diffusion alternatifs ? Faut-il inventer des économies (le don, le piratage…) et des structures juridiques (les licences libres…) pour faire exister autrement ces productions créatives ? Est-il simplement question d'échanger des films (livres, disques etc.) d'une façon différente ou bien aussi de construire d'autres relations sociales ? Ces relations concernent-elles uniquement la vie on-line - ou bien engendrent-elles et accompagnent-elles des formes de vie collective off-line ? Peut-on dire que ces écosystèmes de diffusion hétéroclites patrimonialisent et archivent notre histoire artistique d'une manière inhabituelle et pourtant précieuse ? S'agit-il de fossiles d'un heureux Internet d'avant les plateformes où régnait le peer-to-peer, ou bien de niches de potentialités à venir ? Comment ces environnements alternatifs de circulation artistique mettent en discussion radicale une série de présupposés traditionnels sur la rémunération de la création et la protection des productions plastiques ou intellectuelles ? Des dispositifs tels que l'intermittence ou le revenu universel, pourraient-ils nous aider à entreprendre une critique du copyright ?

    Mercredi 3 avril

    17.00 à 18.30
    Lancement du workshop Curation Pirate, Pirate Care

    Pole numérique (ESADSE) – Cité du design

    Cet atelier proposera aux participant.es d'explorer et de questionner le monde des archives numériques "fantômes" – tel que UbuWeb, Derives ou Monoskop - qui cataloguent et mettent à disposition une quantité innombrables d'artefacts artistiques et intellectuels (livres, films, sons…). Dans un premier temps nous présenterons ces écosystèmes et discuterons de leur fonctionnement à partir de quelques propositions théoriques ainsi que de nos expériences situées. Ensuite nous proposerons au groupe d'inventer des dispositifs d'activation et de rediffusion de certains matériaux trouvés par un geste de curation artistique pouvant donner lieu à une installation, une séance d'écoute, un espace numérique, un objet éditorial imprimé… L'atelier suivra les débats des jours suivants et se terminera le vendredi.

    18.30 à 19.00
    Du serveur à l'étagère : Quelle forme donner au pdf imprimé ?

    Mathias Hû (étudiant ESADSE/artiste)
    Auditorium ESADSE

    Parmi les .pdf qui transitent entre nos PC et les serveurs, il arrive que nous voulions, pour diverses raisons, en sortir quelques uns de l'écran pour leur donner une existence papier. Cette conférence est un petit tour des spécificités du processus d'édition de livres pdf, de la nature des documents d'origine, en passant par les différents enjeux et outils de l'impression et du façonnage, jusqu'à leurs utilisations et existences comme objets dans nos bibliothèques.

    19.00 à 21.00

    Auditorium ESADSE
    Projection autogérée CRITICAL SPACE

    L'Arbre, le Maire et la Médiathèque, Eric Rohmer 1993
    organisé par Thomas Goumarre(étudiant ESADSE/artiste)

    Quelle différence faites-vous entre un architecte et un cinéaste ?
    Eric Rohmer : Le cinéaste prend le monde tel qu'il est ; l'architecte le modifie. Sa responsabilité est effrayante, car il ne peut pas construire sans détruire. Ou bien il construit à la campagne, et il commet une agression contre la nature. Ou bien il construit dans un tissu déjà existant, et doit donc en détruire un fragment pour le remplacer par un autre. On peut évidemment objecter que le fragment détruit méritait de l'être. C'est ainsi qu'au XVIIe siècle on remplaça certains édifices du Moyen-Âge par des neufs qui, cent an plus tard, furent à leur tour abattus par Haussmann. Mais, à présent, on s'aperçoit qu'un patrimoine que l'on croyait sans intérêt méritait d'être gardé : il s'en est fallu de peu que Le Corbusier ne fit raser ce qui est devenu aujourd'hui le musée d'Orsay. A propos de la destruction d'une tour médiévale à côté des Arts et Métiers, Victor Hugo a écrit : “Il ne faut pas démolir la tour, mais l'architecte.”
    Free pop-corn sur place !

    Jeudi 4 avril

    9.00 à 12.30
    Workshop Curation Pirate, Pirate Care

    Pole numérique (ESADSE) – Cité du design
    Coordination : J. Rasmi (UJM), Jeremie Nuel (ESADSE), E. Shrijver (artiste)
    (avec café d'accueil)

    14.00 à 17.00
    Workshop Curation Pirate, Pirate Care

    Pole numérique (ESADSE) – Cité du design

    19.00
    Chaque fête fête la copie / Every party is a copy party

    Eric Schrijver (Artiste)
    Les Limbes
    7, Rue Henri Barbusse, 42000 Saint-Étienne, France

    Les lois impactent la création. Dans la musique le sampling est arrivé, a connu son apogée et a quasi disparu suite à une montée de procès. Aujourd'hui, ce sont que les artistes avec l'appui des grands labels qui peuvent se permettre un sample reconnaissable. Les autres, nous faisons avec les moyens de bord. Pourtant l'envie de rendre hommage, elle est toujours là. C'est un plaisir singulier d'entendre les rythmes et les phrases voyager d'un univers musical à l'autre. Et les dj's et musicien·nes y parviennent quand même : les pistes de danse aujourd'hui sont pleines de remix, de mashups, de ré-interprétations. Quelles sont les stratégies de distributions et les réseaux parallels qu'iels emploient, et qu'est-ce que ça implique pour les praticien·nes des autres disciplines ?

    20.00
    Présentation de Copiez ce livre (2023) et d'autres aventures éditoriales des Commissaires anonymes

    Mathilde Sauzet (éditrice, commissaire et enseignante)

    Les Limbes
    7 Rue Henri Barbusse, 42000 Saint-Étienne, France

    21.00

    Les Limbes
    7 Rue Henri Barbusse, 42000 Saint-Étienne, France
    Apéritif et mixtape

    Vendredi 5 avril

    Auditorium ESADSE

    9.30
    Café d'accueil

    10.00
    Le statut juridique du « travailleur intellectuel » et la fonction sociale du droit d'auteur : un débat ancien au cœur du nouvel écosystème de la création

    Marion Briatta (MdC en Droit - UCLY)
    Il y a quelques mois, le Parlement européen ouvrait un chantier sur la reconnaissance d'un statut social pour les artistes et travailleurs du secteur de la culture. Actant de la précarité croissante à laquelle sont livrés l'immense majorité de ces acteurs, le Parlement européen émis plusieurs recommandations visant à leur garantir une protection sociale renforcée dans un environnement bouleversé par les usages numériques. Si l'écosystème contemporain de la création est sans précédent, le projet lancé par le Parlement européen est loin d'être nouveau et fait directement écho au projet similaire porté par le Ministre Jean Zay sous le Front populaire. Un projet de réforme du droit d'auteur qui cherchait également à améliorer la situation sociale des « travailleurs intellectuels », mais qui échoua en raison de l'opposition farouche de certains intermédiaires de la création. En étudiant de manière croisé ces deux projets et les arguments de leurs opposants, nous essaierons de comprendre ce qui se joue politiquement, juridiquement et philosophiquement derrière l'adoption d'un tel statut social des « travailleurs intellectuels ». Un constat s'impose d'ores et déjà à nous. Dans les années 1930 comme aujourd'hui, une telle réforme impliquerait de reconnaitre la fonction sociale du droit d'auteur et donc, de remettre en question le paradigme propriétaire et individualiste ayant présidé la construction de ce droit.

    11.00 à 12.30
    Le travail gratuit, l'art et l'amour

    Fanny Lallart (Artiste et éditrice)
    Je présenterai mon travail d'écriture, de performance et d'éditrice. Je parlerai de mon équilibre économique en expliquant mes différentes ressources et mes méthodes pour trouver de l'argent. Je propose en deuxième partie de présentation une lecture d'un texte appelé "La Fin du roman", qui durera une trentaine de minutes. Ce texte a été écrit en septembre 2023 et parle de travail alimentaire, des révoltes qui ont eu lieu suite à l'assassinat de Nahel Merzouk, et de contradictions qui peuvent nous traverser.

    12.30 à 14.00
    Pause repas

    14.00 à 15.45
    Contre-bande : une brève histoire de la création alternative en AURA (1980-1999)

    Simon Debarbieux (anthropologue & disquaire)
    Dans le sillage des contre-cultures musicales de la fin des années 1970 (musique industrielle, punk, no-wave), le début des années 1980 voit l'émergence d'une nouvelle scène musicale, portée par des acteurs faisant preuve d'une créativité débridée et intuitive, et opérant en marge des circuits formels. Une nouvelle manière de faire est à l'œuvre : libre et indépendante, sous le signe du Do It Yourself et souvent militante dans son rejet des valeurs capitalistes, bourgeoises et élitistes qui marquent la société d'alors. Cette scène musicale (qualifiée de post-industrielle), bien plus qu'unie par une esthétique sonore, est liée par des pratiques et des logiques sociales. Elle est structurée en réseau – constituée d'acteurs éparpillés de par le monde, de l'Europe Occidentale à l'Amérique du Nord via le Japon. Elle est aussi épistolaire, non-marchande, indépendante : ces mêmes acteurs entretiennent des correspondances et s'échangent, par le biais du service postal, leurs productions créatives (musiques enregistrées sur cassettes, dessins, photographies, peintures, fanzines). Et tous ces acteurs créent, produisent, échangent, publient, impriment, copient, bien peu soucieux des questions de propriété intellectuelle et des droits d'auteurs.

    Inspiration Libriste

    Vincent Mabillot (McF Info Com – Lyon 2)
    À l'heure où le logiciel se privatisait dans les années 80, le logiciel libre émergeait comme une alternative durable et aujourd'hui féconde. Plus encore, le logiciel libre est la clé de voûte de notre univers numérique. Au travers de Wikipédia ou OpenStreetMap, la légitimité du libre s'est étendue à la connaissance et la création via les creative commons. Elle s'est rematérialisée dans les boites à partage, version in situ du peer to peer. Le libre se distingue par le fait qu'il contrefait le vol par son « involabilité ». Mais ses modèles économiques restent méconnus et suspects pour qui vit du droit d'auteur et de reproduction. La création est-elle le parent pauvre de l'émancipation libriste ? Le propos de cette intervention, sera, dans un premier temps de resituer le logiciel libre comme modèle de création et d'innovation tant technologique qu'économique ou social. Dans un second temps, il sera question de repérer les passerelles ou les impasses d'une transcription des principes du logiciel libre vers la création artistique.

    16.00 à 17.00
    Une œuvre qui rémunère est une œuvre captive

    Aurelien Catin (artiste et auteur)
    Lors de cette intervention, nous verrons comment la logique patrimoniale du droit d'auteur et la longue tradition du paiement à la pièce dans le champ du travail artistique jouent contre la création et la diffusion des œuvres. Nous plaiderons en faveur d'un nouveau statut des travailleur·ses de l'art et de son corollaire : un salaire détaché de l'activité.

    17.00 à 17.30

    Lieux à déterminer dans l'école
    Restitution du workshop

    18.30 à 19.30
    DERIVES.tv, une libre circulation de films

    David Yon (ATER en études cinématographiques & cineaste)
    La caméra des frères Lumière servait à la fois à enregistrer et à projeter des images. Aujourd'hui ces fonctions ont été séparés par une hyper spécialisation technique et je me demande s'il ne serait pas intéressant de retrouver une autonomie dans la diffusion des films. Ce désir est à l'oeuvre avec la revue de cinéma Dérives que nous avons fondé avec des amis. Comme une tentative de partager des films hors des circuits marchands.

    19.30 à 20.00

    Programme de courts-métrages tirés du site Derives :
    St#1, Aude Fourel (2011)
    Allegro, Véronique Goël (1979)

  • Wednesday 03 April 2024 - 18:44

    Le mouvement antifasciste, depuis ses origines historiques jusqu'à ses manifestations contemporaines, représente une lutte active contre les idéologies oppressives et les régimes autoritaires, embrassant non seulement la lutte contre le fascisme, mais également une forte perspective anticapitaliste.
    Malgré son importance, l'antifascisme est souvent sujet à des critiques et des caricatures, parfois injustifiées, parfois légitimes.
    Dans cette discussion avec le collectif La Horde, autour de leur ouvrage récemment publié 10 Questions sur l'Antifascisme, qui se veut à la fois une présentation, un guide pratique et un manifeste de la lutte antifasciste, nous tenterons d'apporter une réponse, ou du moins un éclairage, sur les composantes et les enjeux de cette lutte.

    La Horde, fondée en 2012, émerge d'un triple constat : l'évolution de l'extrême droite française, la persistance des violences des groupuscules radicaux et le manque de coordination au sein des groupes antifascistes locaux.
    Contrairement à une organisation ou un réseau, La Horde se positionne comme une plateforme offrant une vitrine de l'antifascisme en France, tout en encourageant l'organisation locale et régionale. Ses actions se concentrent sur l'information via un site internet, la distribution de matériel et des interventions et formations sur l'extrême droite.

    On vous attend nombreux-ses !
    Un bar sera ouvert après la discussion ainsi que de la nourriture préparée par les brigades de solidarite 42 !

  • Wednesday 03 April 2024 - 18:53

    La brochure « Touxtes street-médics » rassemble les informations essentielles afin de s'auto-former aux premiers secours militants.

    Ces dernières années la pratique street-médic a fait face à beaucoup de défis : on a certes observé (comme tout le monde) un durcissement de la repression en manif, ainsi que (et en fait, surtout) dans la vie (quartiers pop, squats, teufs, etc). Mais on a aussi vu apparaître une héroïsation des street-médics. Ça a eu deux conséquences :

    D'une part, la recrudescence de mascus, la militarisation du “look” street-médic (les fameux “tacticools” qui se croient dans Call Of) et même (et on a encore du mal à s'en remettre) l'apparition de (micro-)influenceurs street-médics
    D'autre part, un sentiment grandissant d'impuissance des manifestantxs. « et pour les médics, hip hip hip ! », « ouf, les médics ! » ; les médics devenant des sauveurxs essentielxs

    Sauf que…

    Nous aussi on a commencé en zigzagant en manif avec deux compresses et trois sérums phy. Les premiers secours, et plus particulièrement les premiers secours “en situation dégradée”, ça s'apprend et ça se transmet. Et on a peut-être aussi une part de responsabilité dans le manque de circulation des infos sur le sujet.
    Mais surtout, après nos kilomètres de sparadraps posés, on se considèrent encore comme des manifestantxs : on vient en manif / en action / en ZAD / autre pour les même raisons que tout le monde : parce qu'on a peur, parce qu'on a le seum, parce qu'on a la rage : et on se refuse à tout traitement de faveur, de nos camarades ou des flics. On est guère plus que des camarades qui mettent un brassard ou un vieux t-shirt blanc pour signifier que si y a besoin de premiers-secours, on est là.
    Pour nous le “street-médic” devrait rester dans la lignée historique de cette pratique hautement politique et sûrement pas neutre : une composante du soin communautaire. C'est d'autant plus vrai pour les groupes minorisés, mais ça s'applique à tout le camp social. L'autonomie est la clef de notre émancipation.
    Dans cette logique, on a donc décidé de faire une nouvelle brochure (l'ancienne datant déjà de 2017), qui devrait vous permettre d'avoir des bases de premiers secours, de vous former/auto-former et éventuellement avoir des pistes pour creuser plus si vous le voulez. D'ailleurs si c'est le cas, vous pourrez trouver beaucoup plus d'infos sur notre wiki (encore en construction) à https://medicaction.org/wiki/. Les corrections, suggestions, contributions et ressources sont évidemment bienvenues.

    BE CAREFUL WITH EACH OTHER, SO WE CAN BE DANGEROUS TOGETHER

    Médic'Action est un collectif street-medic queer d'aspiration anarchiste basé à Lyon (69) : on agit dans les manifs et auprès des populations précaires. Il a été fondé après la loi travail par des médics indépendant-es et manifestant-es. En plus d'agir sur le terrain, on a vocation à sensibiliser et former les personnes sur les soins dans des contextes à risque pour permettre leur autonomie.

    A lire sur Médic'Action

  • Wednesday 03 April 2024 - 19:39

    Tout avait bien commencé : pour revendiquer leur droit d'aller voir ailleurs, les classes populaires s'emparaient d'une nouvelle forme de voyage, dédiée au plaisir, inventée 200 ans plus tôt par les aristos... Et puis quelque chose a perverti l'idée de départ et transformé le tourisme en cauchemar. Suivez les tribulations d'un ex-professionnel
    du tourisme, revenu de voyage la tête à l'envers et pleine d'idées nouvelles !

    Conférence gesticulée proposée au Remue-Méninges le jeudi 11 avril à 20h30

  • Thursday 04 April 2024 - 22:01

    Cette brochure est née de la volonté de lutter contre l'ouverture d'une mine de lithium à Echassières. Ce projet de mine est porté par la société multinationale IMERYS, dont l'extraction de minerai est la spécialité. Et si nous ne voulons pas de mine ici dans l'Allier, nous n'en voulons pas non plus ailleurs.

    Depuis quelques années, le « nouvel or blanc » du capitalisme (le lithium) reçoit un intérêt croissant de la part des exploiteurs, et pour cause : il est indispensable à la production des batteries électriques que l'on retrouve dans les voitures, les vélos, les trottinettes et autres produits phares du « capitalisme vert ». Sous couvert de transition écologique, le passage au tout-électrique entraîne un accroissement de la production mondiale d'électricité, et doit légitimer la construction de tout ce qui permet de la produire, de la transporter ou de la stocker. Ainsi, cette lutte contre l'implantation d'une mine de lithium est intrinsèquement liée aux luttes contre le nucléaire, les centrales photovoltaïques, les éoliennes industrielles ou encore les lignes THT. Pour les auteur-es de cette brochure, combattre un géant de l'industrie minière est un moyen parmi d'autres de s'opposer à ce mythe de la transition écologique, et plus généralement à la société capitaliste dans son ensemble. D'ailleurs, si nous mettons l'accent sur la multinationale IMERYS, c'est bien parce que celle-ci représente à merveille ce que nous voulons détruire : le système capitaliste, colonialiste et productiviste.

    Alors à nous de jouer, détruisons IMERYS et son monde !

    SOMMAIRE

    1 – Le projet de mine de lithium dans l'Allier (p.3)
    2 – Imerys, une rapide présentation (p.6)
    3 – Actionnariat du groupe Imerys (p.8)
    4 – Conseil d'Administration et Comité exécutif du groupe Imerys (p.10)
    5 – Sites du groupe Imerys en France (p.14)
    6 – Les filiales du groupe Imerys implantées en France (p.15)
    7 – Ressources et documentation (p.16)

  • Sunday 07 April 2024 - 01:30

    Si l'insurrection spartakiste de Berlin est maintenant connue, les révolutions - car on peut employer le pluriel en raison de leur manque de coordination - qui agitèrent le reste de l'Allemagne le sont moins. Parmi elles, la République des conseils de Bavière, proclamée le 7 avril 1919, fut l'une des plus radicales.

    « Les sociaux-démocrates sont responsables de l'implantation du nazisme dans sa région d'origine, la Bavière. Parmi les troupes qui écrasèrent la République des conseils se trouvaient de futurs nazis comme Rudolf Hess ou Röhm. A tel point qu'avoir participé à la répression devint un titre de gloire parmi les activistes d'extrême droite. Adolf Hitler, simple mouchard à cette époque, affirme sans la moindre preuve dans Mein Kampf que trois hommes des conseils seraient venus l'arrêter mais qu'il les aurait mis en fuite ! Un mensonge destiné à se valoriser auprès des anciens de l'armée blanche qui peuplaient son parti. Ce qui est plus grave, c'est que la région de Munich fut livrée à la soldatesque et à l'extrême droite. La police se plaignit même de ne plus rien contrôler !
    Le S.P.D. ne profita pas du bain de sang qu'il avait organisé. Peu de temps après, Hoffmann fut mis en minorité au parlement local et dut céder sa place à la droite. Une situation quasi insurrectionnelle s'instaura en Bavière. Ce fut la seule région où réussit le putsch d'extrême droite de Kapp en 1920 et c'est à Munich que se produisit celui d'Hitler en 1923 avec beaucoup de ceux qui avaient écrasé la République des conseils. »

    La République des conseils de Bavière (1919) (Partage Noir)

    1918 : la défaite militaire provoque la chute de l'Empire allemand.

    Les révolutionnaires, dont la ligue spartakiste (futur PC allemand) proclament dans tout le pays des conseils d'ouvriers et de soldats.

    La suite de cette histoire à lire sur le site de rebellyon.info

  • Monday 08 April 2024 - 18:45

    L'Actu des Oublié.es consacre en ce mois d'avril deux épisodes aux luttes contre l'industrie minière, alors que les menaces comme les résistances se multiplient.

    Premier épisode au Panama, où le peuple a déferlé dans les rues contre la plus grande mine de cuivre du continent latinoaméricain... avec l'enjeu de bannir l'industrie minière du pays.

    Si le player ne fonctionne pas, écoutez ici !

    SOURCES
    Radio Temblor
    Mining Watch.com
    www.cdhal.org
    Revue Movimiento
    Colectivo Voces Ecologicas
    Mouvement Mondial pour les Forêts Tropicales
    RFI

    MUSIQUES
    1'14 Apache ft. Kafu Banton
    22'37 No es por menospreciar - Bigg Timme Cannabis & Oze (beat the cat scratch)

    DOUBLAGE
    Léah

    VISUEL Wikicommons
    Pancarte « L'industrie minière, c'est la mort », 15 Novembre 2023.
    Autrice — Any Gang

  • Monday 08 April 2024 - 18:48

    Nous vous proposons de venir célébrer ensemble la fin du ramadan avec un repas solidaire et de soutien à la cause palestinienne. Dans un esprit de solidarité, de fraternité et de sororité, venez découvrir le menu palestinien proposé par Amal, aidé de plusieurs copaines.

    Les bénéfices seront reversés à l'UNRWA, « un office qui fournit assistance, protection et plaide en faveur de 4,7 millions de réfugiés palestiniens au Proche-Orient ».

    Pour réserver :

    Aïd et repas de soutien à la cause palestinienne
  • Monday 08 April 2024 - 18:51

    Du 27 avril au 5 mai, le festival Intersquat Ile-de-France revient pour une nouvelle édition ! On invite toutes les personnes concernées, squateureuses et leur ami.es, et les personnes intéressées à un festival Intersquat à Pantin (93500).

    Dans le contexte de la loi Kasbarian Bergé et face aux premières expulsions de bâtiment, plusieurs personnes de squat d'Île-de-France ont appelé à une assemblée de crise pour s'organiser ensemble contre cette loi merdique. Depuis, qu'elle est passée, c'est la galère pour ouvrir ! Appelée « anti-squat » par les médias, cette loi répressive criminalise les squatteur.euses et va augmenter le nombre d'expulsion de locataires précaires.

    De plus, en décembre, une autre loi est passé : la loi Darmanin, une loi raciste et contre l'immigration. Elle facilite les expulsions, elle allonge et rend systématiques les OQTF (obligation de quitter le territoire français) et les IRTF (interdiction de retour sur le territoire français). Elle rend l'accès à la carte de séjour encore plus difficile et soumet les demandeur.ses à de nombreuses conditions pour l'obtenir. Donc, elle précarise encore plus les personnes sans-papiers et les personnes régularisées. Dans cadre des squats, ces deux lois combinées augmentent le risque d'ouvrir un bâtiment pour avoir un toit pour les personnes sans papiers.

    Et pour rajouter une couche, Guillaume Kasbarian est maintenant ministre du logement ! (N'en déplaise à Guillaume, les squats existeront toujours !)

    C'en est trop, l'existence des squats est menacée. Les expulsions se multiplient notamment dans le 93 pour laisser le territoire « propre » à l'arrivée des Jeux Olympiques en juillet. La construction des infrastructures des JOP est possible par l'exploitation des travailleur.euse sans papiers, eux-mêmes directement touchés par la loi Darmanin. Ces JOP laisseront place ensuite à quelques nouveaux aménagements de territoire, seulement pour des populations plus riches, avec des gigas piscines olympiques, des écoquartiers green washing, des commerces alternatifs, plus de bétons et de caméra de surveillance.

    Afin de répondre à ce besoin de soutien et d'entraide face à ce contexte de merde qui nous épuise. De faire perdurer la vie et l'organisation en squat, pour habiter librement, circuler librement, on invite toutes les personnes concernées, squateureuses et leur ami.es, et les personnes intéressées à un festival Intersquat à Pantin (93500) !

    On appelle à votre soutien et on vous invite à nous rejoindre le plus nombreux.ses possibles !

    Au programme : cantines, projections, chorales, discussions, ateliers et moment festifs… plus d'infos à venir ! Rejoignez le canal telegram, on mettra des infos au fur et à mesure : https://t.me/festivalintersquatIDF

    [Adresse précise plus tard]

    Une adresse mail a été créée pour des demandes d'hébergements pendant le festival, des besoins à communiquer, des propositions et toutes autres questions !

    Hésitez pas à nous contacter : festival-intersquat-IDF chez proton.me

    Festival Intersquat en banlieue parisienne contre les expulsions !