KrISS feed 8.9 - Un simple et superbe (ou stupide) lecteur de flux. Par Tontof
  • Monday 19 March 2012 - 08:32

    Orwell était anglais, n'est-ce pas ? Devinez quel est le nouveau plan tordu du gouvernement anglais pour lutter contre les automobilistes qui roulent sans assurance ? Ils ont l'intention de placer des caméras dans les stations service qui bloqueront automatiquement la distribution de carburant si le véhicule n'est pas assuré. Doh. Allez, encore un petit effort et bientôt on vous refusera l'entrée au restaurant parce que la caméra à l'entrée vous aura repéré et avertira le serveur que vous avez de l'hypertension et que vous êtes un mauvais citoyen qui grève le budget de la sécurité sociale.

    Tant qu'on est dans le flicage, la société française Amesys (filiale de Bull) qui a vendu du matériel de surveillance à la dictature Lybienne est dans la tourmente, mais notre ministre nous assure que la vente n'avait rien d'illégale, car c'était du «matériel grand public» (sic).

    Du matériel assez puissant pour espionner le trafic internet d'une nation entière, avec plusieurs péta-octets de capacité de stockage, c'est grand public: Tout le monde a ça chez soi. Un système à 40 millions d'euros, c'est très grand public. Ce genre de mensonge peut passer auprès de quelques gus découvrant internet à travers Twitter et Facebook sur un iPad, mais croire que ça va passer, c'est vraiment nous prendre pour des cons. Bluetouff enfonce le clou, et je ne peux qu'approuver.

    Ah oui, il y a aussi ce petit projet des États-Unis: Un petit centre de traitement de l'information mondiale à 2 milliards de dollars, un million de mètres-carrés, 10 000 employés et des serveur qui consomment 65 Mega-watts.

    Y'a pas à dire: Le flicage est un marché en pleine expansion. Le nouvel eldorado des trafiquants d'armes... numériques. Numériques, mais pas virtuelles: Celles-là font bien des morts.

  • Monday 19 March 2012 - 13:23

    Vous le savez, je ne suis pas très heureux du flicage qu'opère Google. C'est bien pour cela que j'utilise le moteur de recherche DuckDuckGo. Mais il faut avouer: On a parfois quand même besoin des résultats de Google. Alors comment procéder pour l'utiliser et continuer à protéger notre vie privée ?

    Pendant longtemps, on pouvait utiliser Scroogle: Ce moteur (qui n'appartenait pas à Google) soumettait vos recherches à Google de manière anonyme et vous renvoyait les résultats. Mais Google n'a pas apprécié et a mis un terme au service.

    Mais une alternative est possible: Je vous avais déjà parlé d'IxQuick, un moteur de recherche qui respecte votre vie privée, mais à l'époque je trouvais que son moteur d'indexation n'était pas très performant. Ils ont changé depuis quelques temps: Il est possible d'avoir directement les résultats de Google. J'ignore par quel truchement ils ont pu monter ça, mais visiblement il y un accord avec Google.

    Le service est donc sur startpage.com. Tout comme IxQuick, ils ne gardent aucun log des recherches et ne conservent pas votre adresse IP, mais ce n'est pas le seul avantage:

    • Vous avez exactement les mêmes résultats que Google.

    • La requête arrive chez Google avec l'adresse IP des serveurs d'IxQuick, non pas la vôtre.

    • Vous évitez les cookies Google.

    • Vous empêchez ainsi Google de tracer vos recherches même si vous avez votre compte Google/GMail ouvert en même temps.

    • Pas de "filter bubble": StartPage n'essaie pas de filtrer les résultats en fonction de ce qu'ils pensent être vos centres d'intérêts... et Google ne le peut pas non plus, puisqu'ils ne peuvent (a priori) pas vous identifier (ni avec le cookie, ni avec votre adresse IP).

    • Vous évitez le "click tracking" de Google (sur Google quand vous cliquez sur un lien des résultats, ça envoie sur un serveur Google qui fait une redirection. Sur StartPage, ça envoie directement vers la page en question).

    • En prime, si vous voulez consulter un lien dans les résultats, vous pouvez utiliser le proxy IxQuick: Vous pourrez donc voir la page sans même aller sur le site en question. Un point de plus pour la protection de votre vie privée.

    Bref... quand DuckDuckGo ne suffit pas et que vous ressentez le besoin d'utiliser Google, prenez StartPage.com. Cela vous permettra de profiter des résultats de Google sans sacrifier votre vie privée. Notez que StartPage supporte aussi désormais la recherche d'images, de vidéos et la recherche par date.


    EDIT: La recherche d'images utilise Bing et la recherche de vidéos utilise blinkx.com.


    EDIT: Comme me le fait très justement remarquer Jérôme J., on peut recherche dans StartPage à partir de DuckDuckGo: Mettez juste !sp devant votre recherche.

  • Tuesday 27 March 2012 - 11:57

    (Contexte: Article en référence à ce cas)


    Quand on est citoyen et blogueur, même quand la justice vous lave complètement, a-t-on encore les moyens de ne pas être anonyme ?

    Le webmaster de monputeaux.com, qui fait son site depuis 2002, a été relaxé par le passé mais ses frais d'avocat se montent à 20 000 €. Et avec les 76 000 € que lui réclament les élus UMP de la commune, il n'est pas sortie de l'auberge. Donc, il a de plus en plus tendance à s'auto-censurer et envisage même de fermer son blog.

    Je suis content d'avoir retiré mon article sur Tuto4PC: J'ai beau être ingénieur, avec 3 enfants je n'ai pas les moyens de payer autant en frais d'avocat.

    L'action citoyenne est directement menacée. La liberté d'expression n'est plus. L'anonymat et l'hacktivisme deviennent la seule alternative pour garder la parole et éviter que la démocratie se transforme en ploutocratie. Je ne pensais pas qu'on en arriverait là aussi vite. Sarko veut nous civiliser internet ? Nous prendrons le maquis numérique. Nous n'avons pas les moyens financiers, mais nous avons les connaissances techniques. La technologie est notre plus grand ennemi (surveillance, DPI, censure), mais aussi notre plus grande alliée.

    ploutocratie /plu.to.kʁa.si/ féminin
    (Politique) État d'une société dans laquelle les plus riches exercent plus ou moins directement le pouvoir politique ou jouissent d'une influence prépondérante.

    (J'envisage l'idée d'ouvrir un blog anonyme, mais mon style et mon vocabulaire me trahiraient.)

    Les états luttent déjà activement contre Wikileaks, les Anonymous et Lulzsec, mais il viendra un moment où il s'en prendront aussi à Telecomix et TOR. Ne comptez pas sur Google (ou toute autre entreprise du Web 2.0) pour vous défendre, bien au contraire.


    En passant, chapeau aux élus de Puteaux pour le bel effet flamby qu'ils ont déclenché. On en parle partout, du Monde à Rue89 en passant par Reporters Sans Frontières.

  • Monday 02 April 2012 - 10:40

    Le site pastebin est utilisé depuis longtemps par les pirates, Anonymous et Lulzsec pour diffuser des informations.

    Mais c'est bientôt terminé: Vous ne pourrez plus poster n'importe quoi, et les pirates seront priés d'aller se faire voir ailleurs. Pastebin va engager des employés pour faire le ménage dans ce qui est posté. Web 2.0, liberté, censure.. tout ça. Ouais ouais.

    Pastebin va également ouvrir un service "abuse" pour que n'importe qui puisse dénoncer et demander le retrait d'un texte. Ce service - n'en doutons pas - sera largement utilisé pour faire disparaître du contenu compromettant.

    Donc pour des alternatives, voir ma page de services web. (Mmm... voyons, qui aurait du temps pour faire un service multi-postage genre mirrorcreator.com, mais pour les sites genre pastebin ? ;)


    EDIT: ;-)

  • Tuesday 10 April 2012 - 10:54

    Donc Facebook rachète la startup Instagram pour un milliard de dollars.

    Qu'est-ce qu'Instagram ? Une startup de 13 employés qui développe une application pour smartphones qui fait 3 choses:

    • découpe une photo en carré.
    • applique un filtre sépia.
    • envoie la photo sur les réseaux sociaux.

    Tronquer une photo, appliquer un filtre, envoyer. 1 milliard de dollars. Dingue.

    Des fois l'économie du Web 2.0 est déprimante tellement est elle débile.


    EDIT: Oui je sais, FB se paie les 30 millions d'utilisateurs d'Instagram. Mais ça fait quand même cher les 30 millions, surtout quand on en a déjà plus de 700 millions.

  • Thursday 12 April 2012 - 11:37

    Alors cette fameuse pénurie d'adresses IPv4 et l'écroulement annoncé d'internet, on en est où ?... En fait, pas bien loin: Non seulement internet ne s'est pas écroulé, mais il y a encore plein d'adresses IPv4 disponibles. Quand je dis "plein", je parle de centaines de millions.

    D'après vous, à qui a profité ces annonces apocalyptiques ? Pas compliqué: Aux vendeurs de solutions IPv6 et aux détenteurs de plages d'IPv4 (qui ont pu faire monter les prix).

    Pffff...

    Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas passer à IPv6, bien sûr, mais il faut quand même prendre un peu de recul.

  • Thursday 19 April 2012 - 14:00

    OMG OMG OMG.

    Les Anonymous ont officiellement lancé leur service concurrent à Pastebin. En utilisant mon logiciel, ZeroBin. oO

    Au secours !....

    Tout cela est en train de me dépasser, très vite.


    PS: Dommage, ils ont pris la version 0.11, et non la 0.13 qui a en plus le système de discussions.

    EDIT: Leur serveur ne semble plus répondre.

    EDIT: Site revenu. Ils étaient victimes d'un DDOS.

    EDIT: Certains disent qu'AnonPaste ne vient pas forcément des Anonymous (ce qui est possible), que c'est ridicule, ou que c'est une blague. Ou pas, on s'en fout. Le fait est que ça suffit pour attirer une énorme attention sur mon petit bricolage (jusqu'à faire la une de Clubic, H-Online, InformationWeek, Tom's Guide...), ce que je ne souhaite pas forcément (et ça peut être limite inquiétant quand on sait que Pastebin se prend continuellement des attaques). Je ne souhaite pas attirer l'attention, du moins pas à ce point.


    EDIT: Ah oui, et il y a aussi Forbes qui veut m'interviewer.   Forbes (!)   oO

  • Wednesday 02 May 2012 - 23:56

    Je ne peux pas continuer à écouter la diarrhée verbale xénophobe de Sarkozy: Immigration, radicalisation de l'islam... Gerbant, TOTALEMENT gerbant. L'exact discours de Le Pen il y a quelques années, mais enrobé dans la décontraction de droite. Vous pouvez envelopper de la merde dans de la soie, ça reste de la merde. Quelle horreur. On avait ça comme président ?

  • Saturday 05 May 2012 - 00:36

    Si si, je vous assure, je n'ai pas abandonné mon blog. C'est juste que je suis en congés, et qu'en plus je fais des travaux (coucou charpente, tu veux un coup de scie ?). ZeroBin et Shaarli en pâtissent aussi, mais je ne les ai pas abandonnés, promis !

    (Sur ce, je vais aller fraguer dans Urban Terror pour me détendre... pataper !)

  • Thursday 10 May 2012 - 14:44

    Rhhââ.... le site gimp.org ne fournit que la version 2.6 de Gimp. Vous voulez la 2.8 ? Il faut d'abord installer MacPorts. Mais pour installer MacPorts, il faut déjà installer XCode. Et pour installer XCode, il faut le télécharger sur le site d'Apple (4 Go !). Pour le télécharger, il faut se loguer sur le site d'Apple (WTF???), et donc il faut d'abord créer un login et.... et merde. Va chier. Je vais installer Gimp 2.8 dans ma VM Windows ou Linux, ça me prendra 2 minutes.
    (PS: Non, ne me suggérez pas le CD d'installation de Lion pour XCode, il n'y a plus de lecteur CD sur les Mac mini nouvelle génération. Agreu.)

    Le Mac est plus simple, comme machine ? Bonne blague. Même sous Linux, installer Gimp 2.8 est plus facile. (Je vous préviens, je n'ai pas fini de râler contre MacOSX vu que c'est ma machine de travail.)

    Et puis quel concepteur débile a décidé qu'il n'y aurait aucune option pour voir les fichiers cachés dans le Finder d'OSX ? Si vous voulez les voir, vous devrez taper un truc en ligne de commande: defaults write com.apple.Finder AppleShowAllFiles YES (en oubliant pas, bien sûr, de faire un kill du Finder) (Et la même ligne à "NO" + un kill du Finder pour les masquer à nouveau.)

    Ah, le chemin du répertoire actuel n'est pas non plus affiché dans le Finder. WHAT - THE - FUCK ??? Chemin courant pas affiché ? On ne sait jamais où on est. Non mais franchement ? Pour le voir, il faut taper: defaults write com.apple.finder _FXShowPosixPathInTitle -bool YES (+ un kill du Finder).

    Ce qui me fait grincer des dents n'est pas le fait de taper de la ligne de commande (je suis vacciné), mais le fait que l'option n'existe tout simplement pas dans l'interface du système.

    Apple n'aime pas non plus les développeurs. Pour taper une accolade, c'est ALT+MAJ+(. Pour taper un pipe, c'est ALT+MAJ+L.

    Gnî.


    Et j'ai plein d'autres griefs du même genre. Apple, tes choix de design puent des pieds.


    EDIT: Comme le fait remarquer AngeZanetti, si vous voulez wget ou rsync (non fournis en standard, WTF ???), vous êtes bons également pour installer XCode. 4 Go. Doh.

    A ceux (coucou!) qui vont me dire que le Finder affiche le chemin en bas de fenêtre ("Afficher la barre du chemin d'accès"): Nope. Ça affiche des dossiers traduits, pas le chemin réel. Je suis sur un volume externe, ça affiche juste le nom du volume, pas /Volumes/monvolume. Je suis dans mon répertoire perso, ça affiche "Macintosh HD > Utilisateurs > toto" au lieu de /Users/toto.

    ("noob windowsien" ? En 1995, j'utilisais HP-UX (un Unix). J'utilise aussi Linux, avec Thunar ou Nautilus, et ils ne me font pas chier comme ça. Quant à Windows, ça fait longtemps que j'ai laissé tomber cette merde d'explorateur pour TotalCommander, bien plus efficace.)

    EDIT: Merci stephanegallay: Il y a un projet de portage de Gimp sur OSX. Ouf !

  • Thursday 10 May 2012 - 15:17

    Des fois on se croit parano pour rien... et des fois pas. Google analyse-t-il vraiment les conversations des téléphones Android ? Non, pas possible, ils ne feraient pas ça... mais - OH TIENS ! - Google IBM a un brevet sur l'analyse des appels téléphoniques !

    Je cite:
    - storing voice data received during one or more telephone calls in a memory area;
    - receiving search criteria;
    - converting the stored voice data to a textual form;
    - searching the textual form of the voice data for the search criteria, the searching resulting in search results; and
    - returning the search results.

    J'ai mal lu ou ils envisageraient sérieusement d'analyser l'enregistrement des conversations audio, d'en extraire des mots-clés et de les renvoyer ?


    oO


    Où est mon chapeau en papier d'alu ?

    Stallman avait peut-être raison, finalement.

    Pitié, dites-moi que je fais fausse route.


    EDIT : Jeremy H. me signale que le service Google Voice (un service d'appel PC vers téléphone ou PC vers PC, réservé aux USA) inclue une option de retranscription des conversations. Google a donc bien la technologie pour extraire les mots utilisés dans une conversation.

    Et Gof me signale ce projet de Google visant à cibler les publicités en fonction de l'environnement sonore du téléphone.

  • Friday 18 May 2012 - 17:12

    Le jeu Diablo 3 est sorti. Comme d'habitude, le jeu requière une connexion internet permanente pour jouer, même en mode solo.

    Mais un collègue vient de m'informer que, même en mode solo, ce sont visiblement les serveurs qui font spawner les monstres dans votre partie.

    C'est à confirmer, mais si c'est le cas alors c'est l'outil anti-piratage ultime qui - je le prédis - va prendre de l'ampleur dans le futur: Ce sont les serveurs de jeu qui streament le contenu du jeu au fur et à mesure que vous y jouez, même en mode solo (PNJ, modèles 3D, textures, scripts, évènements, mécanique du jeu...).

    C'est loin d'être con: En déportant une partie du contenu et de la logique du jeu sur les serveurs, cela va rendre quasi-impossible l'existence de copies "pirates".

    Malheureusement cela va rendre également inutilisables les copies légales, quand l'éditeur aura décidé de fermer les serveurs qu'il ne juge plus rentables, comme EA l'a déjà fait pour plusieurs titres.

    Vous êtes contents d'avoir payé plein pot un jeu auquel vous ne pourrez probablement plus jouer dans 5 ans, même en mode solo ?


    PS: A ceux qui pensent que j'exagère avec mes "5 ans", je rappelle que Codemasters a fait fermer les serveurs PC et PS3 du jeu GRID 3 ans après la sortie du jeu. Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Et même si l'éditeur souhaite soutenir le jeu plus longtemps, qu'est-ce qui nous dit qu'ils seront encore là dans 5 ans ? On a déjà vu des studios de jeu mettre la clé sous la porte.

    EDIT: Oh tiens, Tommy a écrit un article sur le même sujet au même moment.

    EDIT 21 mai 2012: Oh.... John me signale un article de Forbes qui donne une raison supplémentaire de l'existence de ce système: Cela permet à Blizzard de gagner de l'argent. Dans WOW, les joueurs vendent des objets magiques sur eBay. Dans Diablo 3, la transaction ne peut se faire qu'à travers les serveurs de Diablo 3, transaction sur laquelle Blizzard prélève une commission . C'est beau, non ? Non seulement les joueurs ont payé leur jeu, mais - en quelques sorte - ils "travaillent" pour Blizzard. Blizzard génère lui-même sa monnaie (les objets du jeu), génère une demande artificielle forte et prélève une transaction sur leur échange.

    EDIT 22 mai 2012: Ah ouais, quand même: Blizzard prélèvera 15% sur les transactions entre joueurs, et 15% supplémentaires quand vous sortez l'argent par PayPal ou autre.

  • Thursday 24 May 2012 - 11:48

    (Ce n'est pas mon habitude de faire des billets de ce genre, mais peu importe).

    5 Go de stockage en ligne, ça vous dit ? Avec stockage et partage de fichiers, galerie en ligne, jukebox web MP3, calendrier...

    OwnCloud est un logiciel opensource que vous pouvez installer sur votre propre serveur (ou votre ordinateur personnel), mais si vous avez la flemme ou manquez de temps, il existe des fournisseurs de service qui proposent des solutions clé-en-main (même si, finalement, c'est contraire à l'esprit du logiciel, c'est à dire s'auto-héberger).

    Justement, certains de ces fournisseurs ont une offre gratuite à 5 Go. Ça peut dépanner !

    Tout ce que vous stockez est par défaut privé, mais vous pouvez facilement partager un dossier ou un fichier particulier: Cochez la case "Make public" et partagez l'URL.


    EDIT: Le service getfreecloud a fermé les inscriptions à son offre gratuite. Seul OwnCube et PortKnox sont encore ouverts (6 Go). Quant à Hubic d'OVH, c'est certes 25 Go gratuits... mais ça manque cruellement de fiabilité (impossibilités de se connecter, échecs fréquents d'envoi de fichiers, clients Win/Mac qui plantent...).

    EDIT 30 août 2012: Maintenant que c'est plus stable, je peux vous recommander Hubic (de chez OVH, le plus important hébergeur français). Là, vous avez carrément 25 Go gratuitement ! Avec un accès par le web, par application Windows, Mac, Linux, Android et iPhone. Cool. http://hubic.me/

  • Tuesday 26 June 2012 - 13:05

    L'euro-député Marielle Gallo se bat pour faire passer cette monstruosité d'ACTA.

    Parmi les perles de son interview chez PC INpact, on arrive à lire, je cite:

    « on applaudit quoi ? Que la rue ait fait la loi dans cette affaire ? »


    Mais ma petite dame C'EST EFFECTIVEMENT LE PEUPLE QUI DIRIGE ET FAIT LA LOI, tu ne fais que le représenter. C'est le principe même de "démocratie". Confused ?

    Quand un responsable politique semble autant déconnecté des principes même de la démocratie, il faut vraiment s'inquiéter. Ce n'est même plus un problème d'éthique, c'est un problème bien plus fondamental. Dites-moi, les politiques, ils n'ont pas de serment à prêter comme les médecins ou les experts judiciaires, du genre "Je m'engage à servir le peuple qui m'a élu bla bla bla..." ? Non ? Parce que honnêtement, ça ne serait pas un mal.

    Un petit serment, la main posée sur la constitution ou les droits de l'homme, leur donnerait peut-être un peu à réfléchir avant d'être tenté d'aller prêter un autre genre de serment, la main posée sur une liasse de billets.


    PS: Je vous ai entendu ! Ce blog n'est pas mort, c'est juste que j'ai trop de choses à faire, et que Shaarli est trop confortable.

  • Monday 09 July 2012 - 12:48

    Il paraît que l'ONU reconnaît le droit à la liberté d'expression sur Internet.

    Ouais ouais, tout ça c'est bien... mais vous ne trouvez pas inquiétant que les pays membres de l'ONU reconnaissent ainsi implicitement que par défaut, la liberté d'expression sur internet ne va pas de soi ?

    Moi ça me fout les boules qu'il y ait besoin d'une telle "reconnaissance" de l'ONU alors que la déclaration des droits de l'homme devrait s'appliquer de plein droit. C'est le signe d'une mentalité pourrie des politiques vis à vis d'internet.

    Mouais... je suppose que je vois toujours tout en noir.

  • Tuesday 10 July 2012 - 18:07

    Ce n'est pas dans mon habitude de faire des articles utilitaires ce genre, mais vu que Google a décidé de faire chier son monde en tapant sur tous les sites qui permettent de convertir les vidéos YouTube en MP3, je me suis dit que ça me plairait bien de faire contrepoids avec cette vieille - mais néanmoins efficace - astuce.

    C'est horriblement simple: Dans VLC (quoi vous ne l'avez pas encore ?), allez dans le menu "Media" > "Convertir / Enregistrer..."

    Dans l'onglet "Réseau", collez l'URL YouTube et cliquez sur "Convertir / Sauvegarder":

    Entrez le nom du fichier MP3 que vous souhaitez créer, choisissez le profil MP3 et cliquez sur "Démarrer":

    Et c'est tout. Vous n'avez plus qu'à attendre la fin de la conversion.


    Ce qui est cool, c'est que VLC s'arrange pour aller lire les versions 720p ou 1080p, ce qui veut dire que vous aurez la meilleure qualité possible pour la piste audio (typiquement du MPEG AAC, de qualité supérieure au MP3).

    Sous Linux, vous aurez sans doute à installer une version de ffmpeg qui possède le codec MP3 (paquet 'non-free-codecs' chez Ubuntu/Mint).

    Le débit par défaut du MP3 est de 128 kbits. Si pas hasard vous voulez un autre débit, c'est facile. Cliquez sur ce bouton:

    Et entrez le débit de votre choix dans l'onglet "Codecs audio":



    Maintenant j'attends le jour où Google empêchera VLC d'aller lire les vidéos, ce qui viendra probablement aussi un jour. Con de Google.

  • Thursday 26 July 2012 - 18:14

    Ce n'est pas une nouveauté, je hais les spammeurs. Je n'ai aucune pitié pour eux, et je ne mâche pas mes mots.

    Mais je déteste également recevoir des emails de cabinets d'avocats. Et oui... encore.

    J'ai donc supprimé mon article "[SPAM] La grosse moule du jour" que j'avais publié sur mon shaarli le 10 juillet et qui parlait du site ethylotest-gratuit.org (et ses cousins: ethylotest.me, ethylotest.org, ethylotest-homologue.org, ethylotest-officiel.org...) qui a eu la bonne idée de me spammer.

    Critique d'un site web qui spamme ---> email immédiat des avocats pour demander la "modération" de l'article. Je laisse à votre appréciation les manières de la société AJMF SAS qui est derrière ces sites.


    Un jour viendra peut-être où avoir un mot plus haut que l'autre sera réservé aux nantis, ceux qui ont les moyens de se payer un avocat.

  • Wednesday 22 August 2012 - 15:12

    C'est ce râlage contre la Twittosphère sur Reflets qui m'a lancé.

    Le politiquement correct, sur Twitter (ou ailleurs) exige qu'on rie, mais pas de tout. Pas des homos. Pas des femmes. Pas des Juifs. Pas des Arabes. Pas des noirs personnes de couleur. Pas des handicapés personnes à mobilité réduite. Pas des nains personnes défavorisées verticalement.

    Et il faut rester poli. On ne peut plus appeler un con un con. Et ça, c'est juste pas possible pour moi.


    Vous savez quoi ? A force que j'utilise des gros mots à droite et à gauche, et bien quelques lecteurs de mon site m'ont quitté, furieux, sous forme d'un email cinglant genre "claquement de porte". Moi qui ne suis même pas level 2 en Professeur Choron.


    Et bien MERDE ! Je revendique mon droit à dire des grossièretés. Et tant pis si ça choque.

    Pour reprendre une citation trouvée sur le blog de Glazou:

    « Le politiquement correcte est l'occultation des communications au nom du respect. Ce n'est pas la même chose que le respect. » -- fantasai

  • Wednesday 22 August 2012 - 16:41

    Alors voilà. Ils veulent fusionner HADOPI, CSA et Arcep. Oh purée.

    Le CSA, bien entendu, s'en félicite et veut nous rassurer. Oui mais non:


    « 1. La loi du 30 septembre 1986 impose au CSA de veiller "à la qualité et à la diversité des programmes" à la télévision. »

    Alors pardon, mais CSA, tu ne remplis pas ta mission: La télé déverse de la merde à longueur de temps. Je préfère encore me lobotomiser à regarder des lolcats sur le net que regarder le journal télévisé.


    « 2. Il s'agit aussi de pouvoir taxer la diffusion d'oeuvres étrangères »

    Que feront les hébergeurs de contenu étrangers qui - bien sûr - ne voudront pas payer, devinez ? C'est simple: « Ce contenu n'est pas disponible dans votre zone géographique. » et c'est tout. Comme ce qui se fait déjà sur YouTube ou Spotify, poussés par les lobbies des industriels de la culture. Sauf que là, ça sera sous forme de loi. Ce qui enfermera un peu plus culturellement la France.


    « 3.La meilleure utilisation des fréquences »

    Là on peut être certain que le CSA - instrument étatique - se réservera les fréquences pour les filer à ses copains (tiens je monte ma chaîne avec quelques millions d'euros, t'aurais pas une fréquence à me donner ?). Les petites boîtes innovantes vont pouvoir aller se faire reluire ailleurs. Il suffit de voir les difficultés qu'a eu Free à obtenir sa licence 3G alors que l'Arcep est bien plus libérale que le CSA.


    « 4. La satisfaction des besoins du public »

    Ce que le CSA qualifie de «La satisfaction des besoins du public» est en fait le filtrage d'internet, cheval de bataille que le CSA fait régulièrement remonter au créneau depuis des années, sans succès. Là, ils sentent bien que - officiellement investis de cette mission - ils vont y arriver: Imposer le filtrage a priori d'internet. Ce sont les vendeurs de VPN étrangers qui doivent se frotter les pognes. Et si internet ne fait pas assez peur, ils se feront fort de le diaboliser avec des spots télé anxiogènes (Le Grand Méchant Internet, ce repaire de pirates-voleur-nazis-pédophiles. On parie ?).


    Je ne veux pas de cet internet là. Je sens bien que le Darknet va devenir, en contraste, un endroit bien plus confortable que cette niaiserie d'internet fliqué et policé qu'ils veulent nous imposer.

  • Thursday 23 August 2012 - 16:46

    En ce moment, ça buzz un peu autour de la charte de bonne conduite de Microsoft Live (et ses services associés comme SkyDrive), qui semble être l'une des plus restrictives existantes.

    Prenons le temps d'examiner quelques "interdits" du service et trouver des cas d'utilisation entrant en conflit. Vous allez voir, il n'y a pas besoin de diffuser des images de Christine Boutin avec un comcombre dans le cul chevauchant une licorne pour se faire jeter du service:

    depicts nudity of any sort including full or partial human nudity or nudity in non-human forms such as cartoons, fantasy art or manga.

    Donc vous ne pouvez pas stocker vos propres photos (un peu dénudées), même si elles sont dans l'espace privé du service. Si vous êtes naturiste, c'est raté. Vous aimez les mangas ? C'est interdit. Vous ne pourrez pas les y stocker. Si vous aimez la photographie de nu, même topo. Microsoft n'acceptera pas ça. Le nu, c'est MAL.

    Si je veux faire un backup de mes photos de famille, c'est tout simplement impossible: J'ai quelques photos de mes enfants, âgés de quelques mois, nus dans le bain. C'est complètement con, non ?

    incites, advocates, or expresses pornography, obscenity, vulgarity, profanity, hatred, bigotry, racism, or gratuitous violence.

    Pas de gros mots chez Microsoft. Il faut penser droit, avoir un balai dans le cul, être politiquement correcte et parler poliment. Ah, et aussi respecter la religion: Pas de blasphème ("profanity"). Si vous publiez une image qui choque les pratiquants d'une des nombreuses religions de cette planète, on vous jette dehors. Aucune chance non plus d'y stocker un exemplaire de Charlie Hebdo ou Fluide Glaciale. Encore moins les BD de PirateSourcil. Ne pensez pas non plus y mettre un recueil de vos plus mauvaises blagues, la vulgarité ("vulgarity") est bannie. Les gros mots, c'est SALE. Si vous voulez mettre des photos violentes d'abus des forces de l'ordre ou d'une dictature, direction la sortie: Les images de violence sont interdites (J'imagine que l'appréciation de "gratuitous" se fera au doigt mouillé, Microsoft ayant certaines habitudes avec les dictatures).

    misrepresents the source of anything you post or upload, including impersonation of another individual or entity.

    C'est exactement la raison qu'a invoqué Twitter pour fermer tous les comptes parodiques de Sarkozy.

    provides or creates links to external sites that violate this Code of Conduct

    Mettre du contenu interdit ou juste mettre un lien vers des sites contraires à cette charte conduira à la fermeture de votre compte. Donc si vous avez fait des liens vers un site et que - soyons fous - les commentaires sur ce site contiennent des gros mots ou que le site publie un autre article avec une image un peu ollé-ollé, Microsoft aura le droit de fermer votre compte aussi. La survie de votre LiveID va dépendre de ce que publie chacun des sites vers lequel vous avez fait un lien.

    Si vous voulez documenter, contredire et combattre une secte ou un groupe extrémiste en faisant des liens vers leurs articles, c'est un motif pour Microsoft pour vous fermer le service.

    includes content that is protected by intellectual property laws, rights of privacy or publicity, or any other applicable law unless you own or control the rights thereto or have received all necessary consents.

    Donc je ne peux pas mettre dans mon cloud Microsoft ma collection de musique pour pouvoir l'écouter où que je sois ? En effet: 1) c'est protégé par le droit d'auteur, 2) je n'ai effectivement pas les droits sur cette musique.... et 3)... suis-je bête ! Je n'ai pas pensé à demander à Vivendi-Universal-Time-Warner-EMI-Sony-Polydor-BMG l'autorisation de stocker la musique que j'ai achetée sur mon cloud ! Quel bêta je fais.

    is designed to solicit, or collect personally identifiable information of any minor (anyone under 18 years old), including, but not limited to: name, email address, home address, phone number, or the name of their school.

    Je suppose qu'il sera impossible de monter, sur l'hébergement Microsoft, des sites d'urgence pour collecter des informations sur des enfants disparus ?

    invades anyone's privacy by attempting to harvest, collect, store, or publish private or personally identifiable information, such as passwords, account information, credit card numbers, addresses, or other contact information without their knowledge and willing consent.

    Donc si je diffuse le nom et l'adresse de mon député pour qu'on lui envoie une pétition ou des lettres d'information, Microsoft me coupe le service ? Si je publie l'adresse email publique d'un journaliste, mais sans son consentement, je me fais jeter aussi ?

    is illegal or violates any applicable local and national laws; including but not limited to child pornography, bestiality, incest, illegal drugs, software piracy, and harassment.

    Un simple lien vers le site de VideoLan pourra donc être un motif pour vous jeter dehors. Pourquoi ? Parce que VLC inclue un système de contournement des DRM pour lire (entre autres) les DVD. On appréciera également la grosse porte ouverte « not limited to » qui permet à Microsoft d'éjecter tout ce qui ne lui plaira pas.

    threatens, stalks, defames, defrauds, degrades, victimizes or intimidates an individual or group of individuals for any reason; including on the basis of age, gender, disability, ethnicity, sexual orientation, race or religion; or incites or encourages anyone else to do so.

    Vous ne pourrez donc pas dire du mal de la Scientologie, ni des extrémistes religieux. Ni même, donc, critiquer les états religieux ?

    harms or disrupts, or intends to harm or disrupt, another user's computer or would allow you or others to illegally access software or bypass security on Web sites, or servers, including but not limited to spamming.

    Si vous pensiez essayer de combattre ou infiltrer les centres de contrôle des botnets, lutter contre les spammeurs, ou vous en prendre aux sites de blackmarket, ou même prouver qu'un site web sécurise mal les données de ses utilisateurs, voir (dingue!) documenter une faille de sécurité dans un logiciel (parce que l'éditeur n'en a rien à foutre de la corriger), ce n'est pas chez Microsoft que vous pourrez faire ça.

    mischaracterizes content you post or upload or contains the same or similar content to other content you have already posted.

    Si vous voulez re-poster une information qui vous semble importante, c'est interdit.

    You will not use any form of automated device or computer program that enables the submission of postings without the express written consent of Microsoft Corporation.

    Si vous pensiez lier votre compte Microsoft avec votre compte Twitter ou Facebook (avec un service comme http://dlvr.it/) ou un programme de votre propre invention, oubliez: Vous n'avez pas le droit d'interfacer un programme avec le service de Microsoft.


    Bref, cette bonne grosse mélasse de bons sentiments gluants et politiquement corrects exprimée sous forme d'une charte d'utilisation est assez étroite d'esprit pour exclure une majeur partie des gens (vous savez, ceux qui vivent dans la vraie vie). Si vous enfreignez ne serait-ce qu'une de ces règles, Microsoft se réserve le droit de vous jeter de leur service. Difficile de ne pas enfreindre. Même si vous vous restreignez à ne mettre que des images de Bisounours, vous vous ferez jeter (Violation de droit d'auteur !).

    Ce service n'est pas fait pour les êtres humains.

    Comme c'est du LiveID, la désactivation de votre compte entraînera aussi probablement la coupure de tous les autres services Microsoft (Office en ligne, Outlook...).


    Ce qui est assez ironique, c'est que cette charte est en directe contradiction avec le contrat LiveID (auquel est rattaché SkyDrive). Dans le contrat Windows Live on peut lire:

    We also don't control, verify, or endorse the content that you and others make available on the service.

    Tout va bien, donc ? Mais non: Dans la charte de bonne conduite, on peut lire le contraire:

    Microsoft reserves the right, at its sole discretion, and without any obligation to do so, to review and remove user-created services and content at will and without notice, and delete content and accounts.

    Pouf pouf. Alors, Microsoft surveille le contenu ou pas ?


    Bien sûr, je doute que cette charte soit appliquée au jour le jour: Microsoft l'a pondue pour se protéger, afin d'éjecter de plein droit tout utilisateur un peu trop dérangeant pour l'image de marque du service. Car s'ils envisageaient vraiment d'appliquer à la lettre ces règles, cela impliquerait que les employés de Microsoft mettent leurs nez dans vos fichiers, même privés, pour vérifier qu'ils ne contreviennent pas à ces règles. Ils ne feraient pas ça, n'est-ce pas ? N'est-ce pas ? (C'est une question de pure forme, je me fous de la réponse: Je ne mettrai pas les pieds chez SkyDrive sous ces conditions.)

    Combien de temps faudra-t-il aux utilisateurs du Minitel 2.0 pour ouvrir les yeux ? C'est effarant. La lecture des contrats d'utilisation est chiantissime, mais ô combien instructive.



    EDIT 24 août 2012: Ah ben justement Guénaël P. m'envoie un cas concret de blocage d'un utilisateur.

  • Tuesday 28 August 2012 - 12:30

    Pour échanger des fichiers entre ordinateurs en réseau local, Korben a parlé de NitroShare, je vais parler de Dukto (que je préfère).

    Dukto permet d'échanger simplement des fichiers en réseau local. Quand je dis "simplement", difficile de faire plus simple:

    • Lancez Dukto sur chaque ordinateur.
    • Glissez un fichier sur l'ordinateur auquel vous voulez l'envoyer.

    C'est tout. Il n'y a rien à configurer.

    Le fichier est glissé:

    Et le transfert commence:

    Côté envoi...
    ...et côté réception.

    Pas de prise de tête: Dès que Dukto est lancé sur un ordinateur, ce dernier apparaît dans la liste. Vous n'avez plus qu'à glisser les fichiers ou dossiers. Vous pouvez éventuellement changer le répertoire de réception des fichiers:

    J'aime les logiciels simples qui font bien leur boulot.

    En prime, c'est opensource et dispo sous Windows (à installer ou en version portable), MacOSX et Linux (deb et rpm). Et c'est léger: Moins de 10 Mo pour la version Windows, 14 Mo pour la version MacOSX... et 260 ko pour la version Linux.

    Pourquoi je le préfère à NitroShare ? Avec NitroShare:

    • Si vous n'avez pas sélectionné la bonne interface réseau, vous ne verrez pas les autres machines.
    • Vous ne verrez pas immédiatement les autres machines qui ont lancé NitroShare (il faut faire clic-droit, ajouter pour chaque machine)
    • Aucune barre de progression du transfert côté réception.
    • NitroShare consomme trop de mémoire (Un iso de 800 Mo à transférer ? Il va consommer plus de 800 Mo de mémoire, alors que Dukto reste à 30 Mo)
    • J'ai eu plein de plantages avec NitroShare sous Windows et MacOSX. Dukto est bien plus stable.

    Je garde également un oeil sur D-Lan, bien que ce dernier n'existe pas encore en version MacOSX.

    Si par contre vous voulez passer par internet, vous pouvez utiliser (pour des envois en direct) PipeBytes ou JustBeamIt.


    EDIT: Merci de me suggérer d'autres applications, mais:
    • Giver n'existe que pour Linux. (Pas de version Windows)
    • AirDrop ne marche qu'entre Macs.
    • LanShark n'existe pas pour Mac.
    • PidGin n'est pas capable d'échanger des fichiers avec iChat. Et sous Windows il faut installer le protocole Bonjour en plus (Alors que Dukto se débrouille tout seul).
  • Thursday 30 August 2012 - 10:42

    Hier ma femme a reçu un email:

    Bien sûr, c'est une arnaque: Le gouvernement français n'envoie pas ce genre d'avertissement. L'utilisation du logo de la république française est d'ailleurs passible de sanctions.

    • Le lien dans le corps du mail pointe sur http://www.aspectsinforma.com/
    • ...qui redirige immédiatement vers http://guiamorro.com.br/imobiliaria/alco/index.php
    • ...qui renvoie vers http://ethylotest-gratuit.ref.vsj01kf.conducteur.angkorrecycled.org/?securite=78834b87bffbb695e12d133f2c27216978834b87bffbb695e12d133f2c272169

    Regardez la page:

    Oho. Cela ne vous rappelle rien ? Seraient-ce nos amis d'Ethylotest-gratuit ?

    Et bien non: L'arnaqueur a été assez fin pour reprendre le look du site d'origine à l'identique. Le formulaire de coordonnées n'est qu'accessoire:

    Le but réel de l'arnaque est de vous piquer votre numéro de carte bancaire:

    Le formulaire renvoie sur le même site, dans /info.php.

    Ici, c'est clair, le but n'est pas de vendre des éthylotests, mais bien de vous voler votre numéro de carte de crédit. Le propriétaire du domaine angkorrecycled.org est-il coupable ? A priori non: C'est une entreprise de recyclage située à Angkor, qui s'est probablement fait pirater son site web. Il est probable qu'on ne trouvera jamais le vrai coupable.

    Je n'ai pas poussé plus loin l'investigation. Cette arnaque est une variante de celle découverte par Reflets.info. On retrouve d'ailleurs les mêmes fonctions javascript (cc()).

    Moralité (s'il peut y en avoir une): Surveillez votre site web et n'achetez jamais ce qui vous est proposé par email.

  • Thursday 30 August 2012 - 11:37

    Résumons cette histoire:
    1. Un défenseur des droits de l'homme chinois publie des articles dans Yahoo Groups.
    2. La dictature chinoise demande à Yahoo l'adresse IP du bonhomme, et Yahoo lui livre.
    3. L'internaute est arrêté et emprisonné en 2003.

    Il va être libéré. 9 ans de prison pour avoir ouvert sa gueule.

    L'excuse de Yahoo: « On a fait que se plier aux lois locales. ». Rappel: Google, Facebook, Twitter et bien d'autres ont déclaré que désormais ils allaient se plier aussi aux lois locales.

    Moralité ?
    1. Ne pas faire confiance aux "grands" du web: Ils vous dénonceront dès qu'ils le pourront. N'utilisez pas leurs services, allez vous faire héberger ailleurs.
    2. L'anonymat est une nécessité.

    Je vais peut-être simplifier abusivement les choses, mais je considère - assez ironiquement d'ailleurs - que ceux qui sont contre l'anonymat sont contre la transparence et contre la démocratie. L'obsession d'identification et de fichage est une des caractéristiques d'un état fasciste, et l'anonymat permis par internet est un bâton dans leur roue. Le fait que même les élus des démocraties poussent autant dans ce sens est un signe assez significatif. La démocratie n'est pas un bien acquis. C'est une veille constante.


    Tiens, allez, poussons un peu plus loin (quitte à atteindre le point Godwin, après tout on s'en fout): Reprenons les 12 (ou 14) points identifiés par le docteur Laurence W. Britt caractérisant une dictature:

    1. Nationalisme constant et puissant
    2. Mépris pour les droits de l’homme
    3. Identification d’ennemis / boucs émissaires comme facteur d'unification
    4. Suprématie de l'armée
    5. Sexisme rampant
    6. Médias sous contrôle
    7. Obsession pour la sécurité nationale
    8. La religion et le gouvernement s'entrecroisent
    9. Protection du pouvoir corporatiste
    10. Suppression du pouvoir des travailleurs
    11. Mépris pour les intellectuels et les arts
    12. Obsession pour la criminalité et les sanctions
    13. Corruption rampante et politiques de copinage
    14. Élections frauduleuses

    Si certaines positions de nos récents gouvernements semblent faire écho à des points de cette liste, ce n'est peut-être pas un hasard.

    Restons vigilants. Vous, moi, les hacktivistes sommes là pour veiller au grain. L'information est notre arme, internet notre outils. Et nous ne laisserons personne nous déposséder de cet instrument démocratique. L'information continuera à circuler, même si pour cela nous devons prendre les armes cryptographiques. D'ailleurs, ça a déjà commencé. La désobéissance civile n'est pas un fantasme de libertaire élevé à la mamelle d'internet: Gardons-nous d'oublier que c'est cette notion même qui a libéré la France du gouvernement de Vichy. (Voilà, on y est, au point Godwin.)

    « Méfie-toi de la dictature qui sommeille,
    Le bruit des bottes est un mauvais réveil. »
    -- Daniel Balavoine


    Et par pitié, foutez-moi en l'air ce Minitel 2.0, tous ces little brothers. Vous ne faites que servir les intérêts des fascisants. Ah et si possible, utilisez des logiciels libres, et pas ces logiciels privateurs qui vous dénoncent.


    EDIT: Justement puisqu'on est dans le sujet: La justice sud-coréenne juge l'anonymat indispensable à la liberté d'expression

  • Tuesday 04 September 2012 - 23:53

    J'ai 3 enfants: 2, 5 et 7 ans, et ils ont très vite fait d'accrocher à l'ordinateur. Je peux vous dire que dès que je lance un jeu, ils se retrouvent vite sur mes genoux. Alors on limite drastiquement le temps qu'ils passent sur ordinateur (oui oui, c'est bien moi, le joueur invétéré, qui dit ça). Pour autant, il y a des choses sympathiques à faire avec eux sur ordinateur, que ce soient des jeux ou d'autres activités.

    Voici ma petite liste personnelle, testés avec mes enfants et approuvée. Cette liste ne prétend absolument pas être exhaustive. La plupart sont accessibles aux enfants eux-mêmes, certains nécessite un petit accompagnement à certains âges (à cause de leur difficulté).


    Vous le savez, j'affectionne les jeux indépendants. Non seulement ils sont généralement sans DRM, bon marché et multiplateformes (Win/Mac/Linux), mais en prime ils apportent un vent de fraîcheur sur le gameplay et l'aspect graphique (loin des productions-3D-réalistes-de-la-mort-qui-tue. Ces dernières ont certes leur place, mais à 60€ pour un jeu qui va se bloquer dès que les serveurs DRM ferment, c'est hors de question pour moi).

    Encore mieux, certains de ces jeux indépendants, même appréciables (et appréciés) par les adultes (coucou Minecraft) plaisent et sont aussi adaptés aux enfants. En voici quelques uns qui ont plu à mes enfants:

    • Botanicula (payant, Win/Mac/Linux) (vidéo) : C'est beau, c'est vert, c'est frais, c'est imaginatif. C'est une aventure: L'exploration par un groupe d'amis d'un univers étrange et bucolique peuplés de plein de petites bestioles bizarres. Étant une aventure point-n-click, elle est facile à aborder pour ceux qui ne n'ont pas un grande dextérité à la souris. Même si on a parfois besoin de les guider, c'est un vrai plaisir de les voir découvrir cet univers. Beaucoup d’éléments réagissent quand on clic dessus. L'environnement sonore est très présent. Dès 4 ans.


    • Machinarium (payant, Win/Mac/Linux) (vidéo) : Aventure point-n-click comme Botanicula, il possède également son univers propre, très particulier. Les solutions sont moins évidentes que pour Botanicula, mais c'est également une belle histoire, celle d'un petit robot qui essaie de retrouver ses origines. A partir de 5-6 ans.


    • Minecraft (payant, Win/Mac/Linux) (vidéo) : Même s'il est d'un abord assez difficile pour les plus jeunes (combinaison clavier/souris pour se déplacer et regarder), ils entrent très vite dans le jeu: Exploration, construction… ils découvrent, sursautent quand on se fait attaquer par surprise dans une caverne, proposent des constructions, s'amusent des chiens/chats/bonhommes de neige… Il y a beaucoup à faire. Le monde à explorer est véritablement gigantesque, aussi bien en surface (forêts, jungles, déserts…) qu'en sous-sol (réseaux de galeries). Il faut fabriquer ses propres outils, sa maison, etc. Si vous voulez les laisser jouer eux-mêmes, pour éviter la frustration des premiers instants de jeu on pourra passer en mode “Paisible” pour éviter les monstres (ou même passer en mode créatif). Dès 2 ans, ma fille s'y intéresse. A 5 ans, un enfant peut commencer à le manipuler lui-même.


    • Chocolate Castle (payant, Win/Mac/Linux) (vidéo): C'est un jeu de réflexion mignon tout plein avec un look rétro 8 bits, où vous faites manger du chocolat à de petits animaux. Non sérieusement, ça a l'air très con dit comme ça, mais c'est un jeu de réflexion sympathique qui peut très bien convenir dès 6 ans. Il faut bien examiner la situation, prévoir les déplacements pour ne pas être bloqué, etc. Un casse-tête agréable, même pour adultes.


    • Crayon Physics Deluxe (payant, Win/Mac/Linux) (vidéo): Un jeu très reposant où il faut dessiner des objets pour les faire apparaître, rouler, bloquer, basculer… afin d'amener la balle à l'étoile. C'est très sympathique, il faut avoir de l'imagination, et il y a souvent plusieurs solutions à un problème. Une vraie détente, sans stress, avec des musiques calmes.



    • CGompris (gratuit sous Linux, payant sous Windows): Mes deux plus grands ont aussi passé beaucoup de temps dans GCompris, cette incroyable suite éducative et ludique avec plus de 100 activités pour les 2 à 10 ans. Ne vous arrêtez pas à ses graphismes simplistes, ça plaît beaucoup aux enfants: Entre manipulation de la souris, reconnaissance des formes jusqu'aux lettres, suites logique et circuits électronique, les activités sont très variées.

       

    • TuxPaint (gratuit, Win/Mac/Linux): Plein d'outils pour faire des trucs rigolos à l'écran, c'est le Gimp des enfants.

    • LaserTank (gratuit, Windows). Même si mes enfants n'ont pas (encore) accroché, j'aime beaucoup LaserTank, un jeu de réflexion moche mais très prenant, où il faut amener un tank à un drapeau. Beaucoup de niveaux sont accessibles aux enfants. Le jeu comporte plus de 12000 niveaux, et ils ont tous une solution. Vous avez tout votre temps, et vous pouvez ré-essayer autant de fois que vous le souhaitez.



    • YouTube : YouTube est une ressource inépuisable de découverte: Que ce soient des animaux, la fabrication d'une voiture, des acrobates doués, l'espace, les volcans, clips musicaux… il y a de quoi les occuper. C'est toujours mieux quand il y a les explications des parents qui vont avec. (Ah… et mes enfants adorent les clips de OK GO ;-) )

    • J'ai dupliqué cette page sur mon wiki et je la complèterai avec d'autres choses que je trouve.
  • Wednesday 05 September 2012 - 15:12

    Pourquoi les jeux sont-ils désormais majoritairement trop faciles ? C'est évident: C'est le marché qui le demande.

    Loin de moi l'idée d'évoquer le « c'était mieux avant »: C'est juste une évolution logique. Tout comme les ordinateurs, en devenant des objets de consommation courante, se sont drastiquement simplifiés depuis leurs débuts (jusqu'au stade débilitique de l'iPad), autant les jeux suivent la même voie. Les consommateurs n'ont plus envie de s'investir intellectuellement dans les jeux. C'est la course à l'attention: Nous en avons un stock limité, et nous sommes de plus en plus sollicités de toutes parts: jeux, télévision, cinéma, internet, radio...

    La gratification (mécanisme clé des jeux) doit donc venir rapidement. Elle est apportée:

    1. Par les graphismes (eye-candy)
    2. Par la progression (qui doit être constante: Il ne faut jamais bloquer le joueur, sinon il ne va pas être content): nouvelles armes, nouveaux terrains à explorer, montée de niveau du personnage...
    D'où:
    1. Des graphismes toujours plus poussés dans les nouveaux jeux.
    2. Et, soit:
      • Des jeux à la difficulté rabaissée (par exemple des FPS avec autoaim activé), voir carrément des jeux débiles (Angry Bird - oui vous aurez remarqué, je hais Angry Birds)
      • ou des jeux où la progression ne veut plus rien dire (40 types d'épées différentes, 80 niveaux différents pour le personnage, d'infinies variations sur les sorts...)

    Alors dilemme: Sans ces astuces foireuses, comment faire des jeux intéressants (donc difficile) tout en ne rebutant pas le client potentiel ? La solution est simple, même si elle n'est pas toujours facile à mettre en œuvre: ELHM « Easy to learn, hard to master ». Traduit: Facile à apprendre, difficile à maîtriser. En concevant des jeux avec ce principe en tête, on évite de rebuter les nouveaux joueurs tout en donnant des os à ronger aux joueurs qui veulent s'investir à fond.

    Toute la difficulté est là. Malheureusement, cela n'intéresse pas les gros studios qui - par facilité - investissent majoritairement à fond sur l'aspect graphique, et s'arrêtent au premier mot du concept: «Easy». Au mieux, on a droit aux réglages bateau "facile/moyen/difficile" qui ne règlent en fait rien au problème. Je comprend la déception des joueurs qui déboursent jusqu'à 60€ pour un jeu qu'ils terminent en quelques heures.


    C'est aussi pour cela qu'il peut être intéressant de faire volontairement l'impasse sur les graphismes et profiter de jeux avec des concepts différents (Minecraft, Frozen Synapse), voir difficiles (Dwarf Fortress).

    A ce titre, Dwarf Fortress est situé à l'extrême opposé des grands studios: Il est très difficile à aborder et graphiquement l'un des plus moches, mais il suffit de voir le véritable culte voué à ce jeu par ceux qui ont accroché au concept - malgré l'écrasante difficulté du jeu - pour comprendre que cette dernière apporte vraiment quelque chose. Mais bien sûr, ce n'est pas vendeur, alors il ne faut pas s'attendre à retrouver des jeux difficiles, sauf chez les éditeurs indépendants.

    Si vous voulez un bon rapport heures de jeu / argent dépensé, je vous conseille d'aller faire un tour du côté des jeux indépendants. Mais il faut que nous ré-apprenions à perdre... pour notre plus grande satisfaction.

    « Losing is fun ! »

    EDIT: Vous avez demandé une discussion ? C'est par ici  :-)

  • Wednesday 12 September 2012 - 10:30

    Qu'est-ce qu'un codec ? "Codec" est la contraction de "codeur/décodeur". Pour faire simple, disons que c'est une norme qui permet de compresser/décompresser des données numériques, afin de gagner de la place.

    Vous connaissez tous le codec MP3 pour la compression audio. Il en existe bien d'autres, libres ou propriétaires, gratuits ou payants, conçus pour l'audio haute qualité (AAC, AC3, Vorbis...) ou la voix sur IP (G711, G722, Speex...). On ne les compte plus. Opus - un nouveau codec audio - vient de tous les tuer. Du moins techniquement.

    Ce codec est assez hallucinant: Il est de meilleure qualité que tous les codecs existants, que ce soit dans les faibles débits (utiles en VOIP) ou dans les hauts débits (stockage de musique haute fidélité), le tout en consommant généralement moins de CPU. Plus besoin d'avoir de multiples codecs pour pouvoir couvrir tous les cas d'utilisation. Un seul suffit.

    Le graphe suivante montre le résultat de tests perceptifs effectués à différents débits (Plus la valeur est élevée, mieux c'est):

    Autre avantage: Il travaille avec une faible latence (20 ms) qui peut même être descendue à 2,5 ms, ce qui en fait un codec idéal pour l'audio en temps réel (VOIP, chat dans les jeux, PABX...).

    Non seulement c'est un codec libre (opensource) et gratuit, mais il vient d'être adopté comme standard par l'IETF (RFC 6716). Il n'utilise (a priori) aucun brevet existant. Le seul "manque" d'Opus est de ne pas avoir de mode lossless (comme Flac), mais on lui pardonnera. L'IETF envisage également d'en faire le standard pour WebRTC, le projet conjoint avec le W3C pour créer un standard de communication en temps réel dans les navigateurs (pensez: chat audio et vidéo en temps réel directement dans le navigateur).

    Broadcom (fabricant de puces électroniques), Xiph.Org (auteurs de OGG/Vorbis), Skype/Microsoft et Huawei ont participé à l'élaboration de ce codec.

    Alors, ça y est le monde est beau et on mange des licornes au petit déjeuner ?


    Pas si vite: Je ne suis pas aussi enthousiaste que cet employé de Mozilla. Non, Opus n'annonce pas la fin des codecs propriétaires et payants, loin de là. Une preuve ? Le format Vorbis a beau exister depuis 12 ans, être libre et de meilleure qualité que le MP3 propriétaire, ce dernier l'écrase complètement en parts de marché. Les appareils capables de lire le Vorbis se comptent sur les doigts de la main alors qu'absolument tout est capable de lire du MP3, même un appareil photo. De même, on est pas prêt de voir apparaître Opus sur les lecteurs de DVD/Bluray de salon, tous les fabricants ayant payé (cher) leur licence MPEG.


    Mais ne râlons pas trop: Opus est techniquement magnifique. Il est déjà supporté par Firefox, Thunderbird, VLC, Foobar2000, GStreamer, Mumble, Icecaste et il est intégré à Skype même si actuellement pas utilisé. Il devrait également arriver prochainement dans les dépôts Debian, dans Opera, Rockbox et ffmpeg (libavcodecs).

    Le site officiel est http://opus-codec.org/.

    Cela fait plaisir d'avoir des codecs libres (Opus, Vorbis, VP8/WebM, Theora) dont certains battent des codecs propriétaires et hors de prix (rappelons que la licence de codecs vidéo comme H264 coûte plusieurs millions de dollars). C'est bénéfique au web ouvert et à la communication.


    EDIT: J'allais oublier la bd xkcd obligatoire:


  • Thursday 13 September 2012 - 10:21

    Vous n'avez rien compris au titre ? Je vais vous expliquer:

    Les PC infectés (zombie) ont besoin d'être commandés par celui qui les a infecté. Pour cela, ils prennent leurs ordres de centres de commande appelés "C&C" (Command and Control). Pour mettre un terme à l'infection de millions d'ordinateurs par un malware, il suffit de donc de prendre le contrôle du C&C ou de le faire fermer. Cette opération a déjà été effectuée de nombreuses fois par les autorités, avec la collaboration des éditeurs d'antivirus (Kaspersky, Microsoft...).


    Les premiers malware prenaient leurs ordres d'une URL précise. Il était alors facile pour les autorités de contacter l'hébergeur pour faire fermer le centre de commande.

    Les auteurs de malware, pour éviter la saisie des hébergeurs, sont donc passés au fast-flux (une technique pour attribuer à un même nom de domaine de nombreuses adresses IP), rendant le blocage d'un hébergeur unique inopérant. Mais les autorités sont montées un cran au dessus et ont commencé à saisir les noms de domaine.

    Beaucoup de malwares sont passés à IRC, ce protocole de chat, parfois en utilisant des serveurs IRC connus. Une fois de plus, il suffit de demander aux administrateur de ces serveurs IRC de collaborer pour bloquer les canaux utilisés par ces malwares.

    Du coup, certains malware comme Conficker ont adopté une stratégie intéressante: Ils contactent un nom de domaine différent chaque jour, calculé par un algorithme. Il suffit donc au pirate d'acheter le bon nom de domaine le bon jour pour pouvoir passer des commandes aux zombies. Mais les éditeurs d'antivirus sont parvenus à faire du reverse-engineering et en déduire l'algo. Les domaines ont ainsi pu être bloqués (par exemple chez OpenDNS).

    Quelle est l'évolution logique ? Le P2P bien sûr ! Des malwares comme TDL4 ont alors adopté des protocoles P2P. Pas bête: Pas de nom de domaine ou de serveur central à bloquer ou saisir, puisque c'est décentralisé. L'auteur peut passer ses commandes depuis n'importe quel nœud du réseau infecté.

    Mais les protocoles P2P posent problème: Ils sont rapidement repérés, et beaucoup d'entreprises les bloquent. Ça ne passe donc pas bien partout.


    Comme constaté par l'éditeur d'antibirus G-Data, certains auteurs de malwares sont donc revenus à un centre de contrôle IRC classique... mais sous forme de service caché TOR. C'est très futé:
    • TOR peut fonctionner en utilisant HTTP, ce qui permet au malware de traverser les proxy des entreprises et universités pour contacter le centre de contrôle.
    • Le trafic TOR étant encapsulé dans HTTP, il ne lève généralement pas d'alerte.
    • TOR étant chiffré, cela rend la détection par les IDS plus difficile.
    • TOR a aussi des utilisations légales. Ce n'est pas donc pas forcément judicieux de le bloquer en totalité. Il est impossible de distinguer le trafic TOR légitime du trafic TOR généré par le malware.
    • mais surtout, le système de service caché fait qu'il devient impossible de connaître l'adresse IP réelle du serveur IRC, et donc impossible de s'adresser à l'hébergeur pour le faire fermer.
    • TOR n'ayant pas de système de nommage (DNS) centralisé, impossible de saisir un nom de domaine.

    C'est très fûté.

    J'espère juste que cela ne sera pas un prétexte supplémentaire pour les autorités pour bloquer TOR.


    (YYeeeeahhh... vous avez vu ? Mon blog n'est pas mort !)

  • Monday 17 September 2012 - 18:11

    C'est Jean-Christophe C. qui m'envoie ce lien. L'arnaque n'est pas bête du tout. Faites bien attention, ça pourrait vous arriver si vous achetez sur eBay ou autres sites similaires.

    Quand un arnaqueur utilise une carte bleue volée, il se fera prendre s'il met sa propre adresse pour la livraison. Alors certains ont eu une idée: Ils "vendent" des biens sur internet.

    Quand un client est intéressé, l'arnaqueur commande le bien sur un site marchand avec la carte volée, mais met l'adresse du client pour la livraison, pas la sienne. Le client reçoit le bien, il est content et paie l'arnaqueur.

    Quand la plainte pour vol de carte bancaire arrive, c'est votre adresse de livraison (pour le bien acheté avec la carte volée) qui est dans la base du site marchand. Toc toc, c'est la police, vous avez effectué un achat avec une carte bleue volée. L'arnaqueur, lui, a déjà récupéré l'argent que vous lui avez envoyé.

    Votre défense ? Le site marchand (et son prestataire de système paiement, souvent une banque) doit enregistrer l'adresse IP qui a effectuée la transaction. Et ce ne sera pas la vôtre. C'est votre seule ligne de défense.

  • Monday 24 September 2012 - 10:38

    Ce matin, ayant fini mon gel de rasage habituel, je me suis rabattu sur le tube d'une autre marque qui avait été acheté par erreur. Bon sang, pourquoi est-ce qu'il faut que ça sente aussi fort ?

    Tout comme je trouve idiots les produits roses pour les femmes (téléphone rose, ordinateur rose, carte de crédit rose...), autant je trouve tout aussi crétin la conformation des produits destinés au mâle moyen, en particulier les produits d'hygiène parfumés au mammouth laineux faisandé. Pourquoi est-ce qu'il faut que ça pue autant ?

    Messieurs les industriels, il va falloir autre chose qu'une odeur forte pour flatter le mâle qui est en moi. Comme disait Desproges, on a pas besoin de pisser autour du lit pour marquer notre territoire.

  • Tuesday 02 October 2012 - 11:42

    Il paraît que le CD a 30 ans.

    Pourtant les industriels de la culture continuent à vouloir nous vendre des galettes en plastique pas pratiques du tout dans les étalages, à l'heure où tout le monde a un baladeur MP3, un smartphone ou une tablette. CD, DVD, puis BluRay: Ils sont vraiment trop attachés à ces petits bouts de plastique circulaires. Ils continuent à avoir peur des formats numériques, surtout non-DRMisé, et de ce qui permet de les distribuer efficacement (internet, p2p).


    Et zut ! ça rentre pas.

    Et tout le monde, logiquement, va chercher ses MP3 sur internet au lieu de les acheter aux majors. Ils n'ont que ce qu'ils méritent. C'est la loi du marché: Ils n'ont pas su répondre à la demande. Tant pis pour eux, je ne vais pas les pleurer.

    Vous savez ce qui marcherait ? Des bornes dans les supermarchés: Branchez votre baladeur MP3 dessus, choisissez une chanson, insérez une pièce, et vous avez la chanson, sans DRM. C'est simple, et le bénéfice est direct. Je suis certain que malgré l'absence de DRM, les gens seraient prêts à payer pour avoir une chanson qu'ils ont en tête.

  • Wednesday 03 October 2012 - 14:07

    YouTube censure à tour de bras:
    • Entre les robots de Google qui censurent idiotement les vidéos (même des chants d'oiseaux).
    • Les industriels de la culture qui envoient des mises en demeure à Google, souvent totalement injustifiées, parfois à leur propre profit.
    • les pays qui censurent certaines vidéos (quand ils ne coupent pas intégralement YouTube).
    • et YouTube lui-même qui commence à censurer selon le bon vouloir des pays.

    Il faut sérieusement réfléchir à héberger ses vidéos soi-même. (Mitsukarenai est un expert sur le sujet, alors ma petite diatribe du jour va sûrement le faire sourire.)

    Seulement voilà, héberger soi-même des vidéos pose des problèmes épineux:
    • Cela consomme votre bande passante vitesse grand V. Certains hébergeurs vous factureront chèrement les dépassements, d'autres couperont tout simplement votre site.

    • Si votre vidéo devient populaire, vous aurez des problèmes de débit (votre hébergeur peinant à servir la vidéo à tout le monde). Vous n'avez pas les CDN de YouTube pour répartir la vidéo sur différents serveurs dans le monde. Et vous n'avez probablement pas les moyens de vous payer des CDN Akamai.

    • Enfin il faut que vous gériez vous-même la compatibilité entre navigateurs: Utilisation du tag video d'HTML5 ou non, codecs vidéo supportés... avouez, c'est chiant.


    J'ai fini par trouver une solution très simple et qui ne tue pas votre serveur. Voici comment procéder:

    1. Encodez vos vidéos en WebM et MP4, et placez-les quand même sur votre serveur.

    2. Ajoutez un fichier .htaccess pour servir les vidéos avec le bon type MIME:
      AddType video/mp4 .mp4
      AddType video/webm .webm
    3. Prenez le lecteur opensource Video.js: Il utilise HTML5/balise video et javascript pour lire la vidéo WebM. C'est très simple:
      <script src="http://sebsauvage.net/rhaa/video-js/video.js"></script>
      <script>_V_.options.flash.swf = "video-js/video-js.swf";</script>

      <video id="test_video_1" class="video-js vjs-default-skin" controls preload="none" width="854" height="480"
             poster="http://mondomaine.com.nyud.net/videos/video1_miniature.jpg" data-setup="{}">
          <source src="http://mondomaine.com.nyud.net/videos/video1.webm" type='video/webm' />
          <source src="http://mondomaine.com.nyud.net/videos/video1.mp4" type='video/mp4' />
      </video>
    4. Si le navigateur ne supporte pas WebM ou HTML5, Video.js bascule sur Flash et MP4, ce qui assure une compatibilité avec pratiquement tous les navigateurs.

    5. Comme vous pouvez le voir dans les balises source, ajoutez .nyud.net au nom de domaine dans les URLs de vos vidéos.

    C'est tout: Video.js vous assure que le lecteur marchera dans pratiquement tous les navigateurs. Les navigateurs supportant HTML5+WebM l'afficheront directement (Firefox, Opera, Chrome...), les autres (Safari, IE...) se rabattront sur MP4 (soit en HTML5 aussi, soit via Flash).

    Vous avez remarqué le ".nyud.net" ? Par le simple fait d'appeler votre vidéo à travers cette URL, le CDN CoralCache ira lire une seule fois la vidéo de votre serveur et la répliquera dans le monde au fur et à mesure qu'elle est consultée. Plus de problème de bande passante: Ce sont leurs serveurs qui fournissent la vidéo, et non le vôtre. Et plus de problème de débit non plus: Avec 300 serveurs répartis dans le monde, même des internautes éloignés pourront lire la vidéo sans coupure. (CoralCache est gratuit depuis 8 ans et sans contrepartie.)

    Accessoirement, cela fait la nique aux limites de débit posées artificiellement par les fournisseurs d'accès sur des sites comme YouTube (coucou Free, coucou Orange).

    Petit bémol de cette solution: Les fichiers sont limités à 50 Mo. Au delà de 50 Mo, CoralCache ne fait plus office de cache et renvoie vers votre serveur en direct.

    Voilà le résultat (j'ai mis la vidéo du trailer du jeu Dustforce - me gusta).


    Très simple à mettre en place, compatible (pratiquement) tous navigateurs, vous gardez le contrôle de l'hébergement de la vidéo, ça ne tue pas votre bande passante et ça assure un bon débit n'importe où dans le monde. Chouette, non ? Avec ça, on a plus vraiment besoin de YouTube pour publier ses vidéos... à part un peu d'espace sur son hébergement. Il est reste quand même la facilité de publication sur YouTube et ses petits outils (commentaires, stabilisation de vidéo, plusieurs résolutions de vidéo fournies, etc.) qui peuvent faire préférer ce dernier.

    Quant à la liberté d'expression, jusqu'à présent je n'ai jamais vu CoralCache censurer quoi que ce soit. Au pire, le risque est que votre vidéo soit illisible si le domaine nyud.net est bloqué, mais ce n'est pas pire que YouTube. Au moins la vidéo est (virtuellement) "chez vous".


    De rien, ça me fait plaisir :-)


    EDIT 5 oct.: Et crotte, je viens de m'apercevoir que CoralCache, pour le moment, ne met en cache que les fichiers de moins de 50 Mo. :-/ Flûte. Si le fichier fait 50 Mo ou plus, il y a une redirection transparente vers votre site (avec un ?coral-no-serve dans l'URL). Ils sont en train de travailler à une manière plus efficace de mettre en cache les gros fichiers.

  • Friday 05 October 2012 - 17:25

    Apple a forcé un enseignant à retirer le mot "Libre" d'un ouvrage gratuit qu'il avait publié pour l'iPad.

    Apple, GROS HYPOCRITE. Le cœur même de ton iOs et de ton MacOSX est du logiciel libre, bordel (noyau Mach + composants BSD).

    Tu as vu la quantité de logiciels libres qui entrent dans la composition de MacOSX ?: Apache, autoconf, awk, bash, bc, BerkeleyDB, bind9, bison, bsdiff, bzip2, clamav, cron, cups, curl, cvs, emacs, fetchmail, gdb, gnudiff, gnuzip, gnumake, gnutar, grep, groff, hunspell, libpng, libjpeg, libxml2, man, nano, ncurses, netcat, OpenSSH, pcre, perl, postfix, PostregreSQL, procmail, Python, rsync, SpamAssassin, SQLite, subversion, tcl, tcpdump, vim, zlib...

    Ça va, ça t'en touche une sans bouger l'autre de refuser le simple mot "libre" sur un livre ?


    Meh.

  • Thursday 11 October 2012 - 20:20

    EDIT: (De l'intérêt de ne pas publier trop vite): Orange publie un démenti (voir aussi chez Clubic): Le site "La lettre A" aurait mal interprété les propos d'Orange. Il s'agirait de l'offre "Préférence" d'Orange... ce qui n'exclue pas la présence du DPI malgré les dires d'Orange.

    Je n'ai jamais été fan d'Orange, et mois après mois ils me donnent des raisons de ne jamais aller chez eux.

    Cette image circule sur le net depuis des années. C'est une (sinistre) blague sur la neutralité du réseau, une fiction sur ce qui se passerait si la neutralité du net était brisée.

    Et bien il semblerait qu'Orange s'oriente exactement vers cela pour ses connexion ADSL. Imaginez: Vous avez un abonnement standard. Vous voulez des débits tolérables sur YouTube ? Payez un supplément. Vous voulez utiliser Skype et faire de la VOIP ? Payez un autre supplément.

    Dit autrement, Orange pourrait vous facturer le droit d'accéder (décemment) à des sites web et d'utiliser des technologies qui ne lui appartiennent pas. Le rêve de tous les FAI véreux. (Encore une fois, cette information est à mettre au conditionnel.)

    Et avec quelle technologie ? Avec du DPI bien sûr. Après avoir nié l'avoir déployé sur son réseau, Orange admet maintenant que c'est grâce à cette technologie qu'il pourra vous vendre son accès internet bridé. Et histoire de faire dans le glauque, ils utilisent des équipements de la société Qosmos qui s'est déjà rendu célèbre pour avoir vendu son matériel de surveillance à des dictatures.


    Plus que jamais: Il y a internet, et internet par Orange.


    Notez que les autres FAI ne sont pas forcément plus glorieux sur le sujet: Même s'ils n'en sont pas à ce niveau, ils brident les débits sur certains sites ou protocoles (par exemple YouTube chez Free).

    Je pense qu'au final, prendre un VPN à l'étranger vous permettra peut-être d'avoir de meilleurs débits... à moins bien sûr qu'ils brident par défaut tous les protocoles de VPN. C'est moche, c'est très moche.


    EDIT 15 oct. 2012: Pas de DPI chez Orange ? Vraiment ?

  • Monday 22 October 2012 - 15:43

    Encore une semaine qui passe, encore exemple d'oblitération de la culture par les DRM: Cet utilisateur de Kindle a vu la totalité des livres qu'il avait achetés soudainement disparaître de son Kindle (livre électronique d'Amazon). Ils ont été effacés à distance par Amazon.

    La justification d'Amazon ? Son compte serait lié à un autre compte qui aurait violé les règles Amazon.

    De quel compte s'agit-il ? En quoi est-il relié à son compte actuel ? Quelle règle a été violée ? Amazon refuse de répondre. On se retrouve comme face au géant Google: Un mur. Et aucun recours.

    Les DRM ne protègent pas la culture, ils la tuent.

    Que ce soit dans des livres, des films, des musiques ou des logiciels, refusez les DRM.


    EDIT 24 oct.: Amazon a discrètement fait machine arrière, sans doute parce que ça commençait à faire trop de buzz (après lui avoir gentiment dit d'aller acheter ses livres ailleurs). Le problème des DRM reste entier.

  • Tuesday 20 November 2012 - 13:51

    C'est un article de Maniac Geek qui m'a fait venir cela à l'esprit.

    En tant que développeur et joueur depuis longtemps (30 ans, hein, quand même), j'ai un problème: Je finis par "voir" ou "ressentir" les mécanismes, la logique de fonctionnement des jeux à force d'y jouer (Et je ne suis probablement pas le seul). J'arrive à imaginer les algos utilisés, je traque instinctivement les glitchs d'affichage ou la cassure visible des polygones sur un objet pas assez tesselated, imagine les algos utilisés pour la génération procédurale et l'IA des ennemis ou devine le découpage des hitbox. Quand je regarde une vidéo, mon cerveau cherche instinctivement les artefacts de compression. C'est plus fort que moi.

    Et du coup, à imaginer le travail des développeurs pour traiter tel ou tel point précis, ça casse un peu la magie. C'est ma malédiction.

    C'est en partie ce qui fait que je joue moins à Minecraft qu'avant. J'y ai tellement joué et "ressenti" le jeu que la magie des premières explorations est éventée: Les algos - ou du moins leurs résultats - me sont devenus trop visibles. Je me suis même surpris à explorer des réseaux de caverne rien que pour essayer de trouver des formes atypiques, différentes de ce que le générateur procédural produit habituellement. J'en suis à explorer les extrêmes la courbe gaussienne. Doh ! Fichu cerveau.


    Oh je ne dis pas: J'apprécie les graphismes d'un nouveau jeu, l'originalité de son gameplay et sa profondeur (ou son absence, le plus souvent). Ça peut passer agréablement le temps. Mais l'illusion ne dure jamais.

    Du coup, je suis plus enclin à jouer à des jeux comme Dwarf Fortress qui sont d'une complexité ahurissante, ou des jeux où qu'il faut maîtriser progressivement (Urban Terror, Dustforce) mais ces genres de jeux nécessitent un certain investissement de temps que je ne peux plus me permettre.

    Si quelqu'un décide un jour de faire un mashup de Minecraft (pour sa 3D, sa génération procédurale et son accessibilité) avec Dwarf Fortress (pour sa formidable profondeur de jeu), je n'aurai qu'une chose à dire:


  • Wednesday 21 November 2012 - 10:18

    Rhhâââ.... je déteste vraiment quand les sites web font ça. On se croirait revenu à l'époque des sites conçus pour IE. Mon navigateur ne supporte pas le «web audio avancé» ? Hein ? Ça ne serait pas - par hasard - parce que le site utilise le format MP3, et que Firefox et Opera ont refusé de payer la licence MP3 ? L'audio dans mon navigateur fonctionne très bien, merci.

    Et à qui doit-ton cette pseudo-incompatibilité digne de la grande gueguerre Netscape/IE des années 90 ? Au W3C qui a décidé de ne pas imposer de codecs lors des comités de standardisation d'HTML5.

    Voilà, maintenant on est dans la merde avec des sites qui ne marchent que dans tel ou tel navigateur. Bravo. Merci, le W3C, d'avoir contribué à morceler le web (C'est pas comme si Vorbis était gratuit, libre de droit, de meilleure qualité que le MP3 et existait de puis 12 ans.)


    Résumé du support des codecs audio dans les navigateurs:
     
     VorbisMP3WAV
    Safari xx
    IE xx
    Chromexx 
    Firefoxx x
    Operax x


    Putain, Apple et Crosoft, vous attendez quoi pour supporter le format Vorbis ? (Ou même Opus, hein, vu que Microsoft a participé à la création de ce codec libre.)

    Histoire de rigoler, voici ce que coûterait la licence MP3 à Mozilla:
    • Coût annuel forfaitaire de la licence MP3: 15 000 dollars.
    • Coût de la licence pour un décodeur MP3 par unité (oui oui, on parle bien de logiciel, non de matériel): 0,75 dollars.
    • En 2005 (il y a 7 ans !), Firefox avait déjà été téléchargé 75 millions de fois, donc: 75 000 000 x 0,75 + 15 000 = 56 265 000

    La licence MP3 couterait au bas mot 56 millions de dollars à la fondation Mozilla. Meh. J'imagine bien que pour Apple ou Microsoft, 56 millions c'est un pet de capucin, mais il ne faut quand même pas pousser mémé dans les orties.


    Attendez, ce n'est pas fini ! Maintenant ajoutez la même merde avec les codecs vidéo (H264, Theora, VP8...), et saupoudrez avec la scission W3C/WhatWG sur le standard HTML5, de diverses merdes sur les CSS, et les webmasters de la planète se préparent de jolis maux de tête dans les années à venir. Remarquez au moins on verra la mort de Flash et Silverlight, c'est déjà ça (à moins que Microsoft décide encore une fois de réinventer la roue (ActiveX anyone ?)).

    Tous ces Apple, Google et Microsoft ont beau participer en grandes pompes aux divers comités du W3C, ça sonne un peu creu. Je doute sérieusement de leur volonté de standardiser et unifier le web. Ce n'est pas le W3C qui est en cause, mais certains de ses participants.

    Je vais le redire: Certains participants du W3C œuvrent activement à construire et promouvoir un web qui ne fonctionne que dans leur propre navigateur.

    Mozilla, Opera, vous avez toute ma gratitude pour vos efforts à respecter les standards et œuvrer à un web ouvert et qui marche bien chez tout monde. Mozilla et Opera bossent dans l'intérêt les internautes et webmasters, IE/Chrome/Safari ne marchent que pour leur gueule (portefeuille de brevets, écosystème, OS, marché). Et ce sont les webmasters et internautes qui vont en souffrir. Dommage, le web aurait pu être techniquement beau et unifié.


    Ah ça, IE/Chrome/Safari peuvent bien se gargariser de leur respect des standards: En sous-marin, ils introduisent des fonctionnalités supplémentaires spécifiques et incitent les webmasters à les adopter, provoquant de fait un morcellement. Mais c'est pas de leur faute ! Eux ils respectent les standards. C'est la faute aux webmasters qui utilisent abusivement ces extensions de la norme (genre: -webkit-* en CSS).

    ...WAIT. Ce genre d'argument pourrait presque être crédible ci ces vendeurs ne faisaient pas une promotion massive de leur navigateur maison et de leurs fonctionnalités spécifiques, genre: chanson de Ok Go sponsorisée par Google Chrome, présentée sur un site ne marchant que avec Chrome, ou bien les Chrome Labs, Chrome Experiments ou carrément son Chrome Web Store qui ambitionne d'être à lui tout seul une plateforme de distribution et exécution de logiciels utilisant son Native Client qui ne marche... que dans Chrome.


    Ou Apple qui arrive à afficher - sur sa page de promotion des standards du web - une jolie popup:


    Chez Microsoft c'est à peine plus discret:



    Quand ce n'est pas carrément un moyen de vendre son nouveau système d'exploitation (si vous n'utilisez pas notre nouvel OS, vous ne profiterez pas des nouvelles merveilles du web):

    (La seule chose que vous avez sur la page de téléchargement d'Internet Explorer, c'est un gros bouton «Rencontrez Windows». Et après Microsoft nous gratifie d'une jolie publicité pour le nouvel IE, qui est soit-disant gratuit.)

    Tout cela rappelle la grand époque:


    Ou comment se la jouer "ouverture"/"respect des standards" tout en poussant à mort son propre navigateur, à son propre bénéfice.

    Je dis et je le pense: IE (Microsoft), Chrome (Google) et Safari (Apple) sont toxiques pour le web. Je ne jouerai pas leur jeu en utilisant leur navigateur. En quelque sorte, je vote technologiquement. Et je vote pour un web ouvert. Prise individuellement, mon action peut paraître ridicule, mais comme dans tout vote chaque voix compte. Faites votre choix. Les machins qui brillent ou votre liberté technologique.


    Donc, pour en revenir au site qui a provoqué mon ire (oui là depuis le début de l'article, je digresse), donc - disais-je avant de m'interrompre moi-même comme le faisait Desprogres1) - après voir lancé Chrome (agreû), j'ai essayé le site « The Infinite Jukebox »: Vous n'êtes pas encore lassé d'écouter votre chanson préférée en boucle ? Ce site peut réussir à vous en dégouter en créant une version de votre chanson qui joue indéfiniment. Par quel miracle ? En repérant les segments identiques dans la chansons et en y "sautant" aléatoirement. Ça marche plus ou moins bien selon les musiques, mais le concept est amusant. Vous pouvez uploader le MP3 de votre choix. (Le cercle représente la durée de votre chanson. Les lignes au milieu représentent des similarités détectées par le logiciel: L'application va donc faire aléatoirement des sauts vers ces segments quasi-identiques.)

    Amusez-vous bien, et fuck IE/Chrome/Safari.


    1) Je peux en rajouter une couche ou vous en avez déjà marre ?

  • Monday 18 February 2013 - 02:35

    Sur Twitter je suis tombé par hasard sur ça: « is there a way to search zerobin results by keyword? »
    Cette question m'amuse beaucoup. Non, ce n'est bien sûr pas possible. C'est l'occasion de faire un petit retour sur ZeroBin:

    • Tout d'abord, mon ZeroBin (installé sur sebsauvage.net/paste) est de plus en plus utilisé. C'est une bonne chose. Actuellement, 19847 textes y sont partagés. (Bien plus l'ont probablement été, puisque ceux ayant expiré ont été supprimés et que je n'en ai pas le compte ; Et j'ai fait exprès de mettre une date d'expiration par défaut d'un mois, afin que les données ne s'accumulent pas trop.).

    • L'aspect ultra-minimaliste de l'application n'a pas du tout rebuté les utilisateurs, et j'en suis heureux. Je suis à cent lieux de Pastebin.com et ça me va très bien (pas de pub, pas 50 options, pas de bouton login facebook/twitter/google, pas d'enregistrement avec compte "pro", pas de captcha, pas 3 heures pour s'afficher.)

    • Dans les liens ZeroBin publiques que j'ai pu trouver, les URLs cliquables ont largement été utilisées, aussi bien pour du http que pour des liens magnet (torrent). Good.

    • Je n'ai reçu aucune injonction pour faire retirer du contenu.

    • Ensuite, je vois que de nombreuses personnes discutent à travers ZeroBin (mais je ne peux bien sûr absolument pas savoir ce qui s'y dit :-). Il y a actuellement 821 discussions hébergées dans mon ZeroBin. Il y en a eu probablement bien plus également, les discussions expirées ayant été supprimées. Je n'ai jamais retrouvé les URLs de ces discussions dans le moindre moteur de recherche, ce qui signifie que ce sont des liens qui ont été échangés en privé et qui servent vraiment pour des discussions privées. C'est bien. C'était un des buts recherchés.

    • Autre constatation: ZeroBin a merveilleusement tenu la charge, et le système de stockage par fichiers et sous-répertoires a très bien fait son office. (Je me suis inspiré de la manière de faire de Squid-cache).

    • Je n'ai jamais retrouvé la moindre de trace du contenu de mes propres pastes ZeroBin dans un moteur recherche, ni même des discussions y attenant. Cela tient au fait que les moteurs de recherche n'interprètent pas le javascript. Ils sont donc "aveugle" face au contenu de ZeroBin. Cette situation me réjouit, et j'espère juste que les moteurs ne vont pas trop s'y mettre (Google a timidement commencé à interpréter le javascript, mais n'est toujours pas capable d'indexer le contenu des liens publiques ZeroBin). Il est donc actuellement impossible de rechercher dans ZeroBin avec un moteur de recherche, et c'est une excellente chose.

    • Je constate également que divers ZeroBin sont installés un peu partout. C'est bien. Décentralisons les discussions privées. Plus de single-point-of-failure (ou plutôt single-point-of-surveillance/censure).

    • Pour continuer sur une note moins réjouissante, je n'ai (honteusement) pas continué à faire évoluer ZeroBin. Certains attendent encore la coloration syntaxique ou la protection par mot de passe. Ça reste un logiciel très brut. Il y a encore du travail.

    • Je remercie encore PeaceCopathe pour son excellente idée d'intégrer des discussions dans ZeroBin.

    • Je suis heureux d'avoir intégré VizHash dans les discussions ZeroBin: C'est particulièrement pertinent dans ce cadre. Non seulement cela facilite le suivi des réponses, mais cela permet de fournir une identification (mais non une authentification) des posteurs sans révéler leur adresse IP, sans besoin de s'enregistrer au préalable et sans services extérieur (genre Gravatar).

    • Enfin, je n'aurai jamais fait autant de bruit avec aussi peu de lignes de code (503 lignes de php/js seulement, si on enlève les commentaires): BBC, ArsTechnica, Slashdot, BoingBoing, Forbes, InformationWeek, Tom's Guide, H-Online, GHacks, HackerNews, 01Net, Clubic, Le Monde ... tout ça surtout grâce aux Anonymous qui se sont emparés de mon programme :-)
      (Tiens d'ailleurs j'avais rappelé le journaliste de Forbes, mais je n'ai eu que son répondeur et il ne m'a jamais rappelé. Tant pis ! :)


    Ça a été beaucoup d'émotions et de fun en très peu de lignes de code. Je vous recommande l'expérience: C'est jouissif d'être à la source d'autant de bordel avec si peu... mais de bordel constructif  :-D


    Mise à jour 19 février 2013: Wilfried P. me pose une question par email, et voici ma réponse:

    Je vois en effet de temps en temps passer des liens ZeroBin postés par les Anonymous.

    Je pourrais effectivement décider de juger le contenu de ces pastes, et décider de les supprimer. Mais je ne le ferai pas, sauf sur injonction judiciaire. Pourquoi ? Je refuse de me porter en juge sur la légalité de ce qui est posté. De toute manière, quelle serait ma légitimité en la matière ? Je n'ai fait aucune étude de droit.

    En plus de l'aspect "légale" il y a l'aspect "moral". Certaines opérations des Anonymous sont illégales, mais au contraire très morales (par exemple faire bouger les choses pour les viols dans l'Ontario). Dans l'autre sens, certaines entreprises font des choses qui sont parfaitement légales, mais franchement immorales... à mon sens.
    Encore une fois, le jugement de la "moralité" d'une action est tout à fait personnel.

    Ne m'estimant pas le droit de juger de la légalité et de la moralité de ce qui est posté (car cela serait un jugement tout à fait personnel et arbitraire), je préfère ne rien modérer du tout. Et j'ai créé ZeroBin dans ce but: Me poser en pur hébergeur de données, avec aucune possibilité d'y mettre le nez pour les juger.

  • Monday 18 February 2013 - 07:48

    Anadrark pousse une gueulante contre les internautes qui portent un jugement basé sur l'âge. Et il a raison.

    Et c'est là que j'aime bien internet. On dépeint souvent certains internautes comme des jeunes qui ont trop de problèmes de communication pour réussir à aborder autrui dans la "vraie" vie, et qui utilisent internet (et son absence de contact et jugement physique) pour s'en affranchir.

    C'est une vue réductrice de ces internautes, et une mauvaise appréciation de ce trait particulier d'internet. Ce n'est pas une faiblesse du réseau, c'est au contraire une force, car qu'on le veuille ou non, dans la vraie vie nous avons tous des a prioris sur les personnes que nous rencontrons, que cela soit sur l'aspect physique, l'habillement, la couleur de peau, la gestuelle, le ton de la voix, la culture ou le milieu social. Vous pouvez toujours vous gargariser sur votre ouverture d'esprit: Dans les faits, vous ne pourrez pas vous empêcher d'émettre un jugement au premier abord, et il y a des personnes que vous aborderez plus facilement que d'autres.

    Internet vous interdit ce jugement. Vous communiquez de but en blanc, sans avoir la possibilité de vous poser la question. Au mieux, vous vous forgerez une opinion en vous basant sur les réponses, la tournure des phrases, le vocabulaire utilisé ou parfois le pseudo.

    D'ailleurs certains internautes débutants ressentiront ce manque et auront très rapidement le réflexe de demander l'âge, mais avec le temps vous apprendrez à ignorer ce paramètre. J'ai eu des discussions très enrichissantes avec des ados de 14 ans ou des pépé de 70 ans, et - oui - j'avoue que je ne les aurai sans doute pas abordés avec autant de simplicité si j'avais pu les voir.

    Je trouve finalement formidable cette "anonymisation" des discussions: Cela vous oblige à une certain ingénuité, à perdre la charge émotionnelle dans votre abord de l'autre, un peu comme certains enfants qui perdent cette méfiance naturelle et entament une discussion avec un inconnu. Ce n'est pas une infantilisation des communications, mais une naïveté saine, une remise à zéro de vos préjugés avant d'aborder l'autre.


    (Putain j'écris des trucs bien, des fois.)

  • Thursday 21 February 2013 - 10:36

    Bon allez, je réponds à l'appel d'Alda (mais je ne continuerai pas la chaîne -- j'ai une aversion envers les messages qu'on me demande de forwarder à X personnes.)


    1. À ton avis pourquoi il y a moins de femmes chez les geeks, libristes, hacker et hardcore-gamers de tous bords qu’ailleurs ?

    Je ne pense pas que la proportion écrasante de mâles soit spécifique à l'informatique. On retrouve le même genre de tendance chez les politiques, chefs d'entreprise ou chefs étoilés. C'est juste notre culture historique machiste que nous traînons comme un boulet. Si on croit progresser sur l'acceptation de l'homosexualité dans la société, il faut bien voir que les femmes sont encore traitées comme de la merde même de nos jours (Il suffit d'observer le comportement honteux des députés à l'assemblée nationale).

    Et encore: Dans nos sociétés occidentales, malgré ces comportements à la con, on peut considérer que la femme est admirablement bien traitée par rapport à la majorité des pays de cette planète (où certaines se prennent de l'acide dans la gueule pour avoir osé apprendre à lire).

    Ne jetons pas la pierre aux geeks/gamers: Je ne pense pas que ce problème leur soit spécifique. La société est lente changer, très lente.


    2. Tu ne penses pas que parfois, il faut vraiment protéger les enfants ?

    Oui, bien sûr, la question ne se pose même pas. Mais: de quoi, et comment ? Vaste question.

    J'ai toujours eu naturellement tendance à protéger mes enfants, mais de la mauvaise manière: En leur évitant les risques au lieu de leur apprendre à les gérer. C'est une erreur (et merci à ma femme de me l'avoir fait comprendre). Par exemple, les produits ménagers, chez moi, ne sont pas sous clé: J'ai expliqué à mes enfants que c'était dangereux et qu'il ne fallait pas y toucher. Et il n'y ont pas touché.

    Laissez-moi expliquer mon choix par un exemple: Des parents règlent leur chauffe-eau pour éviter que leurs enfants se brûlent s'ils mettent l'eau chaude à fond. L'intention est louable: Réduire le risque de brûlure. Et que se passera-t-il quand ils iront faire un tour chez papy-mamie ? Ils auront pris l'habitude de mettre l'eau chaude à fond et se brûleront. Le résultat est l'opposé de ce que était escompté. Qu'aurait-il fallut faire ? Leur expliquer les dangers et leur apprendre à les éviter eux-même.

    Bien sûr il est hors de question d'exposer les enfants à des risques inutiles, mais c'est la même chose dans beaucoup de domaines: L'éducation est le seul salut. (Parce que nous ne serons pas toujours là.)

    (Après, je n'ai bien sûr pas abordé d'autres problèmes plus graves, comme la violence envers les enfants.)


    3. La liberté d’expression, jusqu’à quel point ?

    Question intéressante. Quand j'ai commencé à m'intéresser à Freenet, j'ai voulu connaître les raisons qui ont motivé les auteurs de ce logiciel de P2P anonyme, et je dois dire qu'au début j'ai été choqué. Leur crédo ? La liberté d'expression doit être totale, sans aucune censure possible, sans quoi ce n'est déjà plus de la liberté d'expression. Vous trouvez cela extrême ?

    Mettons que nous acceptons la liberté d'expression pour tous, sauf pour les discours xénophobes, car c'est inacceptable, on est bien d'accord. Là, vous censurez déjà quelque chose, selon vos critères. Et ce n'est déjà plus de la liberté d'expression. Et puis, de fil en aiguille, vous allez décider que la liberté d'expression ne devrait pas s'appliquer aux blagues contre les Juifs. Ni contre les noirs. Ni contre les femmes. C'est dégradant. Continuons: Certains se sentiront offensés par les gros mots, d'autres par l'image de quelqu'un dévêtu ou une juppe courte, d'autres par une caricature, d'autres par des tatouages... Jusqu'où faut-il aller ? Ça n'a pas de fin.

    Dès que vous commencez à grignoter la liberté d'expression (qu'elle soit verbale, écrite ou artistique), même d'une miette, ce n'est déjà plus de la liberté d'expression.

    Et puis empêcher quelqu'un de s'exprimer, c'est le forcer à trouver un autre exutoire qui ne serait sans doute pas meilleur (Dans le meilleur des cas, passer par d'autres canaux que vous ne verrez plus). Plutôt que de mettre des oeillières, laissons-les s'exprimer au grand jour pour mieux les contrer.


    4. Qu’est-ce que t’écoutes pour commencer ta journée ?

    J'aime le calme, le matin. La musique - ou pire: les infos à la radio - m'agressent. Une fois que je suis bien réveillé, je met mon smartphone en lecture aléatoire pour aller au boulot. Il y a de tout, selon mes humeurs :-)


    5. Est-ce que Twitter, Facebook et Google ont gagné ?

    Oui. Ils ont gagné. Ils ont réussit, au bon moment, à proposer des services pré-mâchés. Les nouveaux internautes, n'ayant aucune culture de ce qu'est et permet internet, s'y sont engouffrés en masse. C'est maintenant une prison inconsciemment consentie dont ces boîtes entretiennent soigneusement les murs d'enceinte et la déco. Une prison dorée où les hamsters se complaisent.

    Comme je l'ai dit (je me cite, quelle feignasse !): « Il fut une époque où je croyais qu'en éduquant les utilisateurs, on pourrait leur apprendre à communiquer par leurs propres moyens. Je constate mon échec: C'est peine perdue. Cela n'intéresse plus personne. Les ex-facebook iront bouffer au premier râtelier centralisé pré-mâché qui succèdera à Facebook. Rien ne changera. »


    Ce qui est moche, c'est que ces sociétés:
    • piocheront de plus en plus dans la vie privée des internautes pour gagner de l'argent.
    • censurent (vraiment n'importe comment).
    • collaborent avec les différents gouvernements (surveillance, censure, identification).

    Malgré toutes les bonnes idées de décentralisation, l'avenir semble assuré pour la société de surveillance.


    6. Est-ce que tu es pour ou contre la polygamie ?

    La question n'a pas vraiment de sens. Pour ou contre l'homosexualité ? Pour ou contre les lits séparés ? Pour ou contre la cuisine au beurre ?

    Je n'ai pas à juger des choix de vie des autres. Qui suis-je pour décider de la manière dont les autres doivent mener leur vie et être heureux ? Tant que cela ne rend malheureux personne, je ne vois pas où est le problème.


    7. Quelle est la dernière série TV qui t’ai fait réfléchir ?

    La TV ? Ce grand machin avec des images où on peut pas cliquer ?


    8. La mémoire absolue, malédiction ou bénédiction ?

    Malédiction.

    Même si j'ai une mauvaise mémoire, je détesterais avoir une mémoire absolue. Déjà, je serais chiantissime pour les autres. Non sérieusement, vous détesteriez une personne comme ça dans votre entourage, non ?

    Et puis l'oubli est un mécanisme cognitif nécessaire au fonctionnement du cerveau. Sans compter l'impact psychologique: Comment survivre si vous ne parvenez pas à oublier les moindres détails d'un traumatisme ? Ça serait une sacré malédiction.


    9. Qu’est-ce qui te rend foi en l’humanité ?

    Des actions ponctuelles que je peux voir ici et là, que ce soit le petit geste du quotidien d'un inconnu, ou les grands projets de personnalités brillantes qui veulent améliorer le sort de l'humanité (J'ai vu de très beaux projets chez TED, comme l'inventeur de cette bouteille qui filtre polluants et microbes de l'eau croupie, le projet d'accès global à la culture du fondateur d'archive.org, ou encore l'artiste JR qui ressoude des communautés défavorisées avec ses photos géantes).

    C'est magnifique.


    10. Si tu pouvais remonter dans le temps tu ferais quoi ? (Pro-Tip: Il y a une mauvaise réponse à cette question)

    Je visiterais des époques incognito pour voir à quoi ressemblait leur style de vie, sans rien changer ! (Ce qui bien sûr est impossible puisque le simple fait d'y être changerait des choses :)

    Ça serait passionnant: Visiter Paris dans les années 1900. Retourner au moyen-âge pour voir la vie quotidienne du peuple. Assister à des évènements historiques. Woua...


    11. Qu’est-ce que tu voudrais faire dans l’immédiat ?

    DORMIR !

  • Friday 15 March 2013 - 18:15

    Posterous a été racheté par Twitter qui va le fermer dans moins de deux mois. POUF! Plus rien. Même chose pour Feeddemon. Et Google a annoncé la fermeture de Google Reader au 1er juillet. Et d'un seul coup, tout le monde se réveille: Oh mon Dieu, qu'est-ce qu'on va faire maintenant ??? Bou-hou-houuuu...


    Oh, non mais vous êtes sérieux, là ? Ça y est, c'est panique à bord ? C'est une blague, non ? Vous êtes à ce point dépendant d'une simple appli ?

    Et quelles sont les solutions proposés en remplacement, massivement ? D'autres services fermés à base de logiciels privateurs. Et dans deux ans quand ils fermeront, ça sera le même cortège de pleureuses.

    Rappelez-vous: VOUS ÊTES SUR INTERNET. Internet n'est pas un minitel dirigé par Google. N'importe quelle machine du réseau peut se transformer en serveur en deux minutes. On trouve des espaces d'hébergement gratuits ou payants à la pelle: Merde, c'est quand même pas la mort de prendre quelques minutes pour installer un lecteur opensource RSS sur votre espace web. Alors oui, ça va nécessiter un peu d'efforts: installation et changement des habitudes. Mais ça m'évitera d'entendre ce concert de geignards (Opera, Opera, pourquoi ton Unite a si brillamment échoué ??? C'était une idée de génie qui aurait pu réhabiliter le "serveur chez soi", même pour les neuneus.)

    Pour les lecteurs RSS en ligne, ce n'est pas le choix qui manque (Bien sûr certains sont plus faciles à installer que d'autres).

    Et j'en oublie sûrement.

    Là au moins, personne ne viendra vous fermer le service ni même surveiller ce que vous lisez: Les données et l'application sont chez vous.

    Arrêtez de pleurnicher et prenez vos applications et vos données en main !


    Tant qu'on y est, deux lectures salutaires: Google et la webisation des intertubes, Google : la mise en place de l’aspirateur à données personnelles


    EDIT: Et puisqu'il faut un exemple...

  • Sunday 17 March 2013 - 16:28

    A quel point cela pourrait-il être compliqué de s'installer un substitut de Google Reader ? Puisqu'il faut un exemple, prenons le projet de Tontof, KrISS Feed.


    1) Mettez le fichier index.php dans un répertoire sur votre site web (Oui, il y a juste un fichier à installer).

    2) Ouvrez l'URL et choisissez un login/mot de passe.


    3) Importez le fichier OPML que vous avez récupéré de Google Reader ou autre:


    4) Dans la configuration, activez la mise à jour par Javascript:



    5) C'EST TERMINÉ. Vous avez un lecteur de news à vous. La mise à jour des flux se fera automatiquement en tâche de fond.



    Alors, c'était compliqué ? Ça valait le coup de se faire des nœuds au cerveau ?

    En prime tout peut se piloter avec des raccourcis clavier. On peut configurer pas mal de choses. Si vous préférez la vue dépliée et sans la liste des flux à gauche, c'est également possible:



    Franchement, si vous cherchez encore une excuse pour vous aller vous inscrire chez un autre service fermé, c'est que vous êtes une feignasse.


    EDIT: Pour KrISS Feed, il faut php 5.3 minimum.

  • Sunday 28 April 2013 - 14:23

    Mitsu s'est complètement fait délister de Google. Le site entier. Moi c'est plus soft (juste une URL), mais amusant.

    Plusieurs internautes m'ont en effet signalé qu'une URL de mon site avait été dé-listée de Google sur plainte DMCA. Pour ceux qui ne connaissent pas, DMCA est une loi américaine de protection du droit d'auteur qui stipule d'un hébergeur ou moteur de recherche doit supprimer l'URL incriminée sur simple déclaration sur l'honneur de l'ayant-droit présumé.

    Une URL de mon site a donc été délistée de Google sur plainte DMCA d'un ayant-droit, et Google m'a transmis la plainte:


    Le message contient l'URL de la lettre reçue par Google. Elle se trouve là: http://www.chillingeffects.org/notice.cgi?sID=911655.


    LOL n°1: Cherchez bien. Non cherchez mieux. Oui, je sais: Mon nom de domaine n'est mentionné nulle par dans la lettre. Alors pourquoi Google m'a-t-il délisté et fait suivre cette plainte ?


    LOL n°2: J'ai beau prendre l'URL en question (http://sebsauvage.net/paste/?ae60be9cec5e00b8) et la coller dans n'importe quel navigateur, non vraiment, ça ne me donne aucun document qui me semble relever du droit d'auteur. J'ai donc remplis avec plaisir un formulaire de contre-déclaration.

    Oh... vous voulez dire que Google (ou l'ayant-droit) aurait omis d'ajouter la clé de déchiffrement privée ZeroBin dans l'URL ? Non, bien sûr: S'ils avaient mis cette clé de déchiffrement, cela aurait été un document privé. Les ayants-droit ne peuvent demander le délistage d'un document privé, n'est-ce pas ?


    LOL n°3: Google a donc délisté juste cette URL. Ils auraient pu délister entièrement toutes les URLs en http://sebsauvage.net/paste/
    En fait, c'est exactement ce que je veux, je veux que les moteurs de recherche n'indexent rien du tout de tout ce qui est dans http://sebsauvage.net/paste/


    Bonne séance de LOL, non ?

    Soyons clair: Je ne suis pas contre le droit d'auteur. Je suis moi-même auteur de centaines de documents, images et logiciels. Mais je suis contre cette défense débile, abrutie, automatisée et sans-tête du droit d'auteur, et je lutterai contre.

    En tous cas, c'est la première plainte que je reçois concernant ZeroBin, et elle est nulle et non avenue.

    Mise à jour 16 mai 2013: Google a répondu à ma contre-déclaration:
    Hello,

    Pursuant to the counternotice you sent to us on 28/4/2013, we have reinstated the following URL(s) in the Google index: http://sebsauvage.net/paste/?ae60be9cec5e00b8 .

    Regards,
    The Google Team

    L'affaire est donc close.

    Et pendant ce temps là, chez Google...

  • Monday 17 June 2013 - 11:56

    Je sais, ça a déjà été dit et re-dit, mais je tenais à essayer de résumer la merde dans laquelle s'est mise Microsoft avec les restrictions de la Xbox One:

    • Plus chère que la PS4 de Sony, et moins puissante.
    • Si la console n'est pas branchée toutes les 24 heures à internet, elle se bloque. Vous pensiez emporter votre console en vacances ou en week-end ? Oubliez.
    • Vous ne pouvez pas prêter ni donner vos jeux. (EDIT: Il se pourrait que Microsoft permette le prêt.)
    • Impossible également de les revendre (sauf si l'éditeur du jeu le permet - haha bonne blague).
    • Blocage régionaux (21 zones) comme pour les lecteurs DVD.
    • Où sont les jeux ? Il n'y a pratiquement rien. Les concepteurs de la Xbox ont d'abord pensé à la télé avant de penser aux jeux.
    • Le Kinect vous observe et vous écoute 24 heures sur 24.
    • Le Kinect n'est pas désactivable dans les options. Corrigé: il le sera.
    • Si vous couvrez la caméra de la Kinect, les jeux se bloquent.
    • Si vous êtes banni par Microsoft, vous perdez les jeux que vous avez achetés vous ne pourrez plus jouer en ligne. (Démenti de Microsoft: Si vous êtes banni, vous pourrez continuer à jouer en solo.)

    Microsoft a réussit à tout faire foirer avant même la mise sur le marché de sa console. Certes Microsoft perdait déjà de l'argent avec la Xbox et la Xbox360, mais là comme plantage en beauté, c'est épique. Je ne comprend pas, vraiment. Il y a eu une fuite des cerveaux chez Microsoft, ou bien ils n'ont juste pas suivit ce qui s'est passé ces 10 dernières années sur le net ?

    Entre l'échec de la Xbox One, le semi-échec de Windows 8, la grogne des utilisateurs, l'aliénation des développeurs, ses tablettes qui se vendent mal, les smartphones à base de WindowsRT qui ne se vendent pas mieux, mais que fout Microsoft ? C'est le festival des mauvaises décisions.

    Microsoft ressemble à Apple quand ce dernier était sur sa pente descendante. Saura-t-il ne pas couler ?


    Mise à jour 19 juin 2013: Microsoft a décidé de faire machine arrière: Une seule connexion initiale sera exigée, après quoi vous pourrez jouer sans avoir à vous connecter toute les 24 heures à internet. Il sera également possible de prêter ou revendre les jeux, sans restriction. Et Microsoft lève aussi les restrictions régionales. Tout cela c'est bien, mais il a quand même fallu que tout le monde hurle pour que Microsoft comprenne. (source)

  • Monday 08 July 2013 - 12:13

    Voulant télécharger WinSCP (un très bon client sftp/ftp pour Windows), je vais sur le site officiel et comme une mule je clique sur le bouton "Télécharger":

    Raté: Ce n'est pas le bouton de téléchargement de WinSCP ! C'est une publicité qui me renvoie sur un site qui sent le fennec faisandé (un webplayer douteux qui vous enfourne rapidement un abonnement si vous oubliez d'annuler la période d'essai). Le bon lien était "la page de téléchargement de WinSCP" un peu au dessus.

    Une fois arrivé sur la vraie page officielle de téléchargement de WinSCP, second #FAIL:

    L'énorme bouton "Télécharger" ne permet pas non plus de télécharger WinSCP.

    Webmasters, si vous mettez de la publicité sur votre site, par pitié CONTRÔLEZ UN MINIMUM LE NIVEAU DE PUS QUE CRACHENT CES PUSTULES PUBLICITAIRES. Gagner de l'argent, c'est ok, mais il y a quand même un minimum de respect à avoir pour vos visiteurs. (Personnellement, quand j'avais encore de la publicité sur mon site, je leur faisais une chasse implacable. Je sais, c'est terriblement chiant et fastidieux, mais c'est un choix.)

    Et après il y a encore des webmasters qui se plaignent des bloqueurs de publicité ? O'RLY ? Quand on jette de la merde à la face des visiteurs, il ne faut pas leur reprocher de vouloir s'en protéger.


    D'ailleurs pourquoi «ça sent le fennec», hein, d'abord ? Quelqu'un a déjà reniflé un fennec ? En plus c'est mignon tout plein un fennec.

    EDIT: Un me les lecteurs me fait dire que - si si - ça pue, un fennec  :-D


  • Monday 08 July 2013 - 14:27

    Les DRM sont des techniques dont le bût est de contrôler l'utilisation des fichiers numériques. En très grande majorité, elles essaient surtout d'empêcher la copie des bits (Ce qui - il faut l'avouer - est déjà incroyablement idiot quand on sait comment fonctionne internet ou n'importe quel ordinateur: Ce ne sont rien d'autre que des machines à copier des bits).

    Mais je crois avoir trouvé le plus stupide DRM de l'histoire: Une société a récemment mis en place des DRM sur les eBook consistant à modifier légèrement les exemplaires vendus à chaque client: un espace par ci, un retour à la ligne par-là. Le but étant, probablement, de vous attaquer en justice si c'est votre copie du livre qui se retrouve sur les réseaux de partage. (Cette technique n'est d'ailleurs pas nouvelle.)

    C'est une idée incroyablement stupide. Il peut y avoir des tas de raisons qui font que votre copie se retrouve dans la nature: Ordinateur revendu (et disque dur non effacé), clé USB perdue, ordinateur prêté, volé, piraté... Dans tous les cas, cette entreprise met en place dans l'esprit de ses clients potentiels une équation très simple, qui est l'une des plus mauvaises décision business que j'ai pu voir, encore pire que d'essayer de bloquer techniquement la copie:

    ACHETER UN EBOOK = ENCOURIR UN RISQUE LÉGAL

    Il ne faut pas être devin pour savoir ce que feront les clients potentiels: Ils iront pirater le livre.

    Là il ne s'agit plus juste d'être emmerdé par les DRM (impossibilité de lire parce que les serveurs sont en panne ou la connexion internet coupée, impossibilité de le transférer sur un autre système, blocage intempestifs, écrans d'avertissement...), il s'agit d'être menacé légalement dès le moment où vous êtes client. Bravo les gars.


    (Hé vous avez vu ? Je fais des efforts pour sortir de Shaarli !)

  • Tuesday 16 July 2013 - 12:03

    Hello.

    Hier j'étais à Paris. Ça a été l'occasion de rencontrer certains d'entre vous (Kevin Merigot, Hoper et sa femme, Tommy et tous les autres) . Ça a été vraiment très sympa :-) J'avoue que le petit comité d'accueil à la gare (avec les pancartes) était intimidant. Nous étions 15 au restaurant et - ah ! - je crois que Kevin aura une photo de moi à vous montrer ;o) Il a fait très chaud, et heureusement que le serveur a bien voulu nous remettre en salle parce que la terrasse était tout simplement insupportable avec les travaux juste à côté. Ça fait plaisir de pouvoir mettre un visage sur certains noms. Merci à tous. Nous avons squatté le restaurant presque jusqu'à 17 heures, à discuter de tout et de rien.

    Je me suis éclipsé pour me rendre dans les locaux de Mozilla France, où j'ai été invité par FING à une discussion sur la réappropriation des données personnelles, avec des gens de chez Mozilla, de la CNIL, de CozyCloud, de Privowny et plein d'autres personnes intéressantes. J'ai enfin rencontré Stéphane Bortzmeyer (avec son T-Shirt Framasoft :).

    Je ne peux pas vous rapporter la totalité de la discussion, alors voici quelques points clés:


    FING a lancé une initiative afin que les internautes se ré-approprient leurs données personnelles: téléphonie, assurance, supermarchés et autres. Le but est de convaincre les acteurs de privés de donner aux internautes un accès brut à toutes les données les concernant, ce qui permettra par la suite aux internautes de les exploiter eux-même pour de nouvelles applications.

    Il y a encore beaucoup de problèmes à résoudre: comment convaincre les acteurs privés et publiques ? Sous quelles conditions récupérer ces données ? (sachant que pour la plupart ce sont des opérations très manuelles lorsqu'elles sont demandées). Comment authentifier les utilisateurs ? (l'adresse email ou postale ne suffit pas). Sous quel format récupérer ces données ? (utiliser des standards existants ou utiliser le format brut fourni par l'entreprise ? Transformer les données ?). Comment les exploiter ? (quelles applications ? comment y accéder ? comment les déployer ?)


    CozyCloud apporte un début de réponse: Ils proposent un cloud personnel - un silo de données personnel - où vous pourrez stocker toutes ces informations, et offre une plateforme qui permet de développer des applications pour exploiter ces données. Une sorte de Google AppEngine, mais ouvert et hébergé où vous le voulez. Il gère actuellement diverses applications: mail, contacts, agenda, notes, photos, flux RSS, ToDo, Bookmarks, nirc. (Actuellement les sources sont sur GitHub et tournent sous NodeJS. Pour simplifier l'installation, ils fourniront à terme des machines virtuelles.). Et vous pouvez développer de nouvelles applications pour CozyCloud, dans le langage de votre choix. L'intérêt de CozyCloud est que ces applications collaborent sur votre silo de données personnel qui peut être hébergé chez vous. Bien sûr cela pose aussi des questions sur le modèle de sécurité des applications. Mais l'ensemble est assez bien pensé.


    Histoire d'avoir de la matière FING lancera une opération avec la poignée d'entreprises qui ont accepté de se prêter au jeu et 300 personnes volontaire au mois d'août, afin de voir un peu ce qui marche et qui ne marche pas, et comment tout le monde ressent l'expérience. Des concours seront probablement lancés pour inciter à la création d'applications innovantes.

    Oui, tout cela est un peu effrayant: Voir toutes vos données, accumulées depuis tant d'années par les entreprises avec qui vous avez eu affaire doit donner le vertige. Mais c'est justement un bon moyen d'en reprendre le contrôle et de les exploiter au mieux, pour votre plus grand bénéfice (Imaginez un exemple tout simple: Surveiller l'augmentation des prix de votre supermarché habituel, et comparer avec d'autres). Mais les applications sont encore à imaginer.

    Il se pourrait même que l'accès à vos données personnelles devienne un enjeu. Imaginez: Entre une entreprise qui vous donne le plein accès à toutes les données qu'elle stock sur vous et une autre qui refuse, à laquelle ferez-vous le plus confiance ? Vous avez deviné: Cela pourrait devenir un argument de vente majeur pour les entreprises, qui année après année perdent la confiance de leurs clients (malgré les trombes de cartes fidélité). (Pourquoi croyez-vous que Google a créé Google Takeout ?)

    Il y a encore beaucoup de questions, beaucoup de problèmes à résoudre et d'expériences à réaliser avant de concrétiser tout cela, mais c'est prometteur.


    Privowny de son côté propose une extension Firefox pour protéger votre vie privée: Non seulement il bloque les traqueurs (à l'image de Ghostery dont je vous rebat les oreilles), mais en prime il permet de tracer quelles information vous avez donnée à qui: numéro de téléphone, adresse postale, etc. Vous voulez savoir à quels sites vous avez donné votre numéro de téléphone ? Privowni vous affichera la liste (bien sûr il n'enregistrera qu'à partir du moment où il est installé).

    En prime, il vous affiche les centres d'intérêt que les réseaux publicitaires ont identifié chez vous, et propose aussi un service d'email jetable permettant de ne pas avoir à donner son adresse email réelle (et prochainement aussi des numéros de téléphone jetables, pour éviter d'avoir à donner son véritable numéro de téléphone).

    Toutes ces données sont chiffrées côté client avec un système clé publique/clé privée. Privowny ne peut donc pas voir le contenu des données chiffrées. Vous pouvez à tout moment choisir de chiffrer ou non une donnée, ou l'effacer. Vous pouvez également à tout moment exporter la totalité de vos données au format jSon et tout effacer chez Privowny. Côté business model, Privowny envisage des services payants supplémentaires (modèle freemium). Un exemple ? Si vous voulez effacer ou rectifier une donnée vous concernant, Privowny se chargera pour vous de faire la démarche auprès de l'entreprise. Privowny réfléchit également à l'ouverture des sources de son service.


    Il sera intéressant de voir comment tout cela évolue.

    Quant aux locaux de Mozilla France, c'est la grande classe.

  • Tuesday 30 July 2013 - 16:35

    Je suis issu d'une époque pré-ADSL où le top de la vitesse était le modem 56K. Soit environ 5 kilo-octets par seconde. Forcément, ça laisse des traces, comme cette obsession maladive d'optimiser les images. Je ne parlerai pas ici d'optimisation de la taille de vos fichiers JPEG (que ce soit en diminuant la résolution ou en jouant avec le pourcentage de qualité JPEG ; Il y a des outils pour ça). Je vais parler ici d'astuces pour donner l'impression que la page se charge plus vite.

    L'astuce du pauvre

    A l'époque des modems RTC, il était courant pour les pages web d'ajouter un attribut "lowsrc" aux balises images. L'attribut lowsrc est identique à src, mais pointe sur une image très basse résolution (généralement une image de moins de 10 ko). Exemple:

    ⋖img lowsrc="http://sebsauvage.net/rhaa/chaton-low.jpg" src="http://sebsauvage.net/rhaa/chaton.jpg" width="1024" height="768">

    Le navigateur ayant chargé rapidement la petite image spécifiée dans lowsrc, il affichait immédiatement la page, même si les images pleine résolution n'avaient même pas commencé à se charger (Bien sûr, n'oubliez jamais d'indiquer en complément width et height, hein ?). Certes cela faisait au final plus de données à télécharger, mais la page s'affichait malgré tout plus vite.

    C'est tout l'intérêt de la vitesse perceptive par rapport à la vitesse effective. C'est purement psychologique, et vous voulez que l'internaute ai l'impression que la page se charge vite.

    De nos jours, ce n'est plus trop utilisé. D'abord parce qu'on a des débits de folie, mais aussi parce qu'on a désormais le JPEG progressif.

    L'astuce du riche

    La particularité du JPEG progressif est que l'image est entièrement affichable même si on a reçu que 3% du fichier. L'image s'affiche alors immédiatement en entier, et se raffine peu à peu.

    Message subliminal:

    CONVERTISSEZ TOUS VOS JPEG EN PROGRESSIF S'ILS DOIVENT ÊTRE PUBLIÉS DANS UNE PAGE WEB.

    Non vraiment j'insiste. Le JPEG progressif c'est bon, mangez-en. Dès que votre JPEG dépasse 10 ko, convertissez-le en progressif. Il n'y a aucune perte de qualité et le fichier sera plus petit (dans la majorité des cas).


    Voici ce que donne le chargement d'un JPEG standard (non-progressif):


    5,2 ko chargé (3%)

    16 ko chargé (9 %)

    108 ko chargé (60 %)


    Et la même chose en JPEG progressif:


    5,2 ko chargé (3 %)

    16 ko chargé (9 %)

    108 ko chargé (60 %)

    Du coup, avec toutes les images en JPEG progressif, le navigateur peut très rapidement calculer et afficher la page, même si votre joli JPEG de 2 Mo n'est pas encore chargé en entier. Toutes vos pages donneront l'impression de se charger plus vite, et ce, sans manipulation supplémentaire dans votre page (ni au niveau du code html, ni au niveau du javascript).

    Le second effet kiss-cool, c'est que pour une même qualité JPEG, le progressif est généralement plus petit (Dans notre cas: 183 260 octets pour le standard, 176 202 octets pour le progressif, pour une qualité d'image strictement identique).

    Le troisième effet kiss-cool que j'ai constaté (corrigez-moi si je me trompe), c'est que certaines LightBox javascript semblent obtenir plus rapidement la taille de l'image, et affichent donc plus rapidement les images dans les galeries (comme la mienne). C'est tout bénef.

    Et là, c'est le drame...

    Tout va bien ? Il y a encore un petit soucis. Rien n'est plus agréable que mettre un bon gros JPEG en fond d'une page web avec un background: url(...), n'est-ce pas ?

    Mais là, mauvaise surprise: Les navigateurs se foutent royalement que votre JPEG soit progressif: Ils ne l'afficheront que lorsqu'il sera entièrement chargé (sauf Chrome). Du coup votre page va rester avec un fond noir pendant plusieurs secondes. Même si ce n'est pas sale, c'est assez laid. Mais on peut ruser.

    En fait, dans background il est possible de spécifier plusieurs images. Par exemple, j'ai fait:

    background: url("background.jpg") no-repeat, url("background-fast.jpg") no-repeat;
    • background-fast.jpg est un petit jpeg en 640x480 de 20 ko. Le chargement sera quasi-immédiat.
    • background.jpg est l'image pleine résolution: 1920x1080 et 545 ko.

    Les navigateurs chargeront en premier les images spécifiées en fin de ligne (background-fast.jpg) et chargeront ensuite vers la gauche (background.jpg).

    Le résultat ? L'image de fond semble s'afficher immédiatement, ce qui visuellement est bien moins perturbant. Vous pouvez voir le résultat dans cette page (Cliquez sur le bouton rechargement de page de votre navigateur en maintenant la touche MAJ enfoncée pour forcer le re-chargement de tous les éléments de la page). C'est quand même bien plus agréable.


    Pensez à ceux qui ont des débits merdiques, et n'oubliez jamais:

    Faites du JPEG progressif !

    Vous pouvez convertir vos JPEG existants en progressif sans perdre en qualité.

  • Thursday 08 August 2013 - 10:51

    Your catchword is «share», but you don't want us to share. You want to keep us within your walled gardens. That's why you've been removing RSS links from webpages, hiding them deep on your website, or removed RSS entirely, replacing it with crippled or demented proprietary API. FUCK YOU.

    You're not social when you hamper sharing by removing RSS. You're happy to have customers create content for your ecosystem, but you don't want this content out - a content you do not even own. Google Takeout is just a gimmick. We want our data to flow, we want RSS.

    We want to share with friends, using open protocols: RSS, XMPP, whatever. Because no one wants to have your service with your applications using your API forced-feeded to them. Friends must be free to choose whatever software and service they want.

    We are rebuilding bridges your have wilfully destroyed.

    Get your shit together: Put RSS back in.


    (Same article in French here.)
  • Thursday 08 August 2013 - 11:04

    Votre slogan est «Partager», mais vous ne voulez pas vraiment qu'on partage. Vous voulez nous garder à l'intérieur de votre cage dorée. C'est pour cela que vous avez passé votre temps à retirer de vos pages les liens vers les flux RSS, les cachant au fin-fond de votre site, ou les supprimant purement et simplement, en les remplaçant par des API propriétaires rabougries ou démentielles. ET BIEN MERDE.

    Vous n'êtes pas "social" quand vous entravez le partage en retirant RSS. Vous êtes heureux de voir vos utilisateurs créer du contenu pour votre écosystème, mais vous ne voulez pas voir ce contenu sortir de chez vous - un contenu qui ne vous appartient même pas. Google Takeout est juste de la poudre aux yeux. Nous voulons que les données circulent, nous voulons RSS.

    Nous voulons partager avec nos amis, en utilisant des protocoles ouverts: RSS, XMPP, peu importe. Parce que personne ne veut qu'on lui fourgue de force votre service avec votre application utilisant votre API. Les amis devraient pouvoir choisir les logiciels et services qu'ils veulent.

    Nous sommes en train de reconstruire les ponts que vous avez volontairement détruits.

    Sortez-vous les doigts du cul: Remettez RSS en place.


    (Le même article en anglais .)
  • Thursday 03 October 2013 - 12:09

    Voilà. Le W3C continue sa poussée en intégrant officiellement le draft de norme sur les DRM dans le groupe de travail HTML. Le draft s'appelle EME (Encrypted Media Extensions): http://www.w3.org/TR/encrypted-media/. C'est une API permettant de standardiser l'interfaçage des navigateurs et des systèmes de DRM. Dans la pratique, vous ne pourrez pas enregistrer les vidéos. Le navigateur passera le contenu chiffré au module DRM qui se chargera de décoder les trames.

    Histoire de bien foutre le bordel: Notez que ce standard n'impose pas un système de DRM particulier, mais juste une API. Ce qui veut dire que chacun va se fendre de son petit système de DRM, qui sera différent d'un vendeur à l'autre, d'un système d’exploitation à l'autre, d'un site à l'autre, d'un navigateur à l'autre. De quoi - en plus d'être emmerdé par les DRM - morceler un peu plus le web. Vous trouviez que c'était déjà le bordel entre MPEG4, WebM/VP8, OGG/Theora, MP3 et Vorbis ? Vous n'avez encore rien vu. Le plus beau, c'est que ça n'empêchera même pas le piratage des œuvres. (C'est pas comme si la TOTALITÉ des DRM existants avaient été cassés, hein ?).


    Certes, cette norme est uniquement orientée vidéo, mais après la vidéo, que croyez-vous qu'il va se passer ? Il y a plein de monde qui attend à la porte pour avoir sa petite couette confortable de DRM: Les photographes pour empêcher la "copie" de leurs photos, les maisons de disque pour restreindre l'écoute, les agences de presse et maisons d'édition pour empêcher le vilain copier-coller, les webmasters neuneus pour "protéger" leur code HTML/javascript.

    Vous croyez que je plaisante concernant le code HTML et javascript ? Pas du tout: Il y a déjà un groupe de travail au W3C sur le sujet. Imaginez un monde où votre navigateur ne va plus exclusivement vous obéir, mais va - sur certaines de ses fonctions - obéir à des tiers. Imaginez le jour où vous ne pourrez même plus enregistrer une image ou voir le code source d'une page HTML. (Si ça se réalise, je présume que ces restrictions concerneront également les extensions pour navigateurs, ce qui les empêcherait d'accéder au contenu de la page... oh regardez, POUF, plus de vilain AdBlockPlus qui vient nous arracher le pain de la bouche, la vie est bêêêêêllle !). Les membres du W3C sont déjà en train d'y réfléchir.

    Voilà comment je vois le web de demain: Les géants du Minitel 2.0 proposeront ça dans leurs services (par exemple une option dans YouTube pour empêcher l'enregistrement des vidéos, ou chez Flickr pour empêcher la copie des photos (spaceballs !(1)). Et je présume que si votre navigateur n'est pas EME-compliant, vous ne pourrez pas lire ces vidéos ou voir ces photos. Soit vous acceptez les DRM, soit une partie du web ne vous sera plus accessible. Et comme ça sera W3C-compliant, ils pourront vous jeter avec dédain avec la bonne conscience d'avoir respecté les normes officielles du ouèbe. En intégrant EME au sein du groupe de travail HTML, c'est la voie dans laquelle s'est engagé le W3C.


    Le W3C n’œuvre plus exclusivement pour un web ouvert. C'est terminé. Je pense que l'ouverture du web, l'interopérabilité, est condamnée à moyen terme. Vous vous demandez comment, comment le W3C a pu accepter ça ? C'est simple: regardez la liste de ses membres.
    Bien plus criant: Regardez qui sont les éditeurs de cette nouvelle norme du W3C: David Dorwin (Google), Adrian Bateman (Microsoft), Mark Watson (Netflix). Vous leur faites vraiment confiance pour œuvrer pour le bien de tous ?

    C'est triste, mais il est temps de prendre du recul par rapport au W3C. Quand il était encore jeune, internet n'était pas un tel enjeu économique et le W3C remplissait alors bien son rôle. Maintenant qu'internet est un lieu où se brassent des sommes absolument colossales, les membres du W3C ont des intérêts commerciaux bien trop importants et ils ne se gênent plus pour pousser le W3C dans la direction qui arrange leur business. En même temps, à quoi je m'attendais, franchement ?

    Vous croyez que je vois tout en noir ? L'avenir nous le dira. Si j'ai raison, alors le web du futur pue des pieds. (Voilà, ça c'était pour les petits mots grivois de circonstance.)



    Mise à jour 15 janvier 2013: Complément: La MPAA rejoint le W3C. Les spécifications qui ont abouti à la norme EME sont secrètes.




    (1) L'allusion n'est pas facile à comprendre si vous n'avez jamais plongé dans le code HTML des pages de Flickr.