KrISS feed 8.9 - Un simple et superbe (ou stupide) lecteur de flux. Par Tontof
  • Monday 07 August 2023 - 06:43

    A Brest, l'heure est grave !

    La semaine dernière, l'Avenir (squat politique et culturel autogéré situé dans le quartier de Saint-Martin à Brest) tombait sous les pelleteuses protégées par le bras armé de l'état. Durant 8 années d'expérimentations sociales, l'Avenir aura, entre autre, travaillé sur les questions d'inclusion et la problématique des comportements oppressifs au sein du lieu et lors de divers évènements.

    Aujourd'hui, on assiste à un déferlement de violences physiques et psychiques envers M., personne alliée et soutien de notre ami S. victime de viol.
    Pour recontextualiser, il y a 5 ans S. subit deux viols dont un de la part de St., une personne très engagée dans le réseau politique de gauche et sur la scène rap « conscient , en(r/g)agé » brestoise, (re)connu bien au-delà du Finistère et de la Bretagne. Depuis 4 mois, S. et M. essayent difficilement de faire entendre à l'agresseur et surtout à ses soutiens, les responsabilités et les impacts destructeurs que cet acte sordide a et aura à jamais sur la vie de notre ami.
    A ce jour, S. n'a que trop peu de preuves de solidarité et les seuls personnes qu'il aient se retrouvent décrédibilisé.e.s, menacé.e.s, agressé.e.s, insulté.e.s et sa parole est minimisée pour ne pas dire invisibilisée.

    Un début de médiation/confrontation est en cours, l'agresseur ne s'y est pas opposé et reconnaît en partie la gravité de ses actes passés. Nous sommes satisfait.e.s de cet avancement. Au delà de cette situation, ce qui reste inacceptable et dénonçable, c'est le comportement viriliste et masculiniste de deux personnes soutien de l'agresseur (F. et J.), également présents sur cette même scène. En effet, ces mecs-cis-hétéros-blancs sont dans le dénis, le mensonge et la manipulation en essayant d'influencer sur le choix des soutiens accompagnant.e.s de S. lors de la future rencontre, en faisant circuler des rumeurs, en ayant recours à l'intimidation et à la culpabilisation. Séparément, ils ont récemment fait preuve de violences physiques après avoir roué de coups M., camarade allié de la lutte féministe, refusant de se taire et mettant un point d'honneur à visibiliser toutes violences sexistes, sexuelles et/ou discriminatoires quelles qu'elles soient.

    Les complices du violeur et certains réseaux auxquels ils appartiennent, prennent beaucoup de place sur la scène alternative brestoise. Ils sont de presque tous les évènements, les initiatives et mouvements contestataires, ils sont là, partout et tout le temps. Ce qui amène à l'auto-exclusion de la victime et de ses soutiens qui se retrouvent fortement minoritaires.

    Ces complices sont eux-même séparément auteurs de violences envers des femmes. Dernièrement, l'un d'entre eux a giflée et violemment poussé dans le dos, avec élan, une personne assignée meuf, pour s'être défendue d'insultes illégitimes que F. lui proférait un beau matin d'hiver sous les fenêtres de l'appartement (ce qui lui vaudra une entorse du genoux, une profonde déchirure musculaire du mollet et 3 jours d'ITT). Cet évènement n'est pas reconnu non plus, puisque l'agresseur F. déverse à qui veut bien l'entendre sa version mensongère (en se faisant passer pour la victime et en accusant même de falsification d'examens médicaux !) et que personne, encore une fois, n'a pris le temps de demander la version des faits de la victime.

    A Brest, on assiste à une situation insoutenable où ces personnes sont protégées par leurs collectifs, leurs entourages, leurs cercles, demeurant dans le déni et le mensonge simplement par confort, par conflits d'intérêts, par lâcheté et par solidarité masculine (et féminine !).
    A Brest, ces personnes se confortent derrière de jolis info-kiosques et de jolies étiquettes militantes anti-fasciste, anti-sexiste, pro-féministe, lgbtqi-frendly, etc. (pour l'anti-spécisme, faudra repasser)…. mais en réalité, c'est un peu comme partout : entre l'image qu'on veut se donner et l'énergie que l'on met à déconstruire ses propres comportements sexistes, il y a un gouffre abyssal !
    A Brest, la ville est petite, les gens se connaissent depuis plus ou moins longtemps et les groupes sont bien souvent inter-connectés avec des bails et des passifs compliqués, entremêlés, conflictuels (et des trucs chouettes aussi, soyons honnête même si ce n'est pas le sujet). Alors dénoncer des actes de violence, c'est un peu être considéré.e comme un.e trouble-fête qui remue la merde. D'ailleurs ces mêmes personnes n'hésiteront pas à te taxer de menteur.se.s ou de taré.e.s pour protéger leurs arrières et maintenir leur « street credibility ».
    A Brest, comme ailleurs, le sexisme est toujours trop présent et le backlash toujours trop violent !

    Tout mettre sous le tapis en espérant que la tempête passe et que les sales dossiers ne seront jamais déterrés est bien plus confortable que d'affronter de face les vrais problèmes. Rien n'est pris en charge collectivement car trop compliqué, trop énergivore, trop chiant, trop inutile, trop « ça fonctionne jamais », trop la flemme quoi !… Ces personnes préfèrent régler leurs comptes en mode « bonhomme », c'est bien plus excitant, ça défoule et ça permet de mettre en pratique les cours de boxe ! Toutefois, lorsqu'il s'agit d'organiser des évènements festifs et/ou de soutien, ces militants brestois n'oublient pas d'indiquer bien visiblement dans leur communication que « tous comportements blablabli, blablabla, ne seront pas tolérés ! » ; de quoi se rassurer, de quoi nous rassurer !!

    « Brest la Rouge » n'est pas une ville sécure. La culture du viol gangrène la société dans sa globalité et il n'existe pas d'exception pour nos réseaux locaux !

    Pour que les choses changent, pour que les victimes de violences soient enfin entendu.e.s et soutenu.e.s, pour que les agresseurs soient enfin pris en charge et accompagnés, pour que les violences cessent : no pasaran !