KrISS feed 8.9 - Un simple et superbe (ou stupide) lecteur de flux. Par Tontof
  • Wednesday 03 April 2024 - 19:39

    Tout avait bien commencé : pour revendiquer leur droit d'aller voir ailleurs, les classes populaires s'emparaient d'une nouvelle forme de voyage, dédiée au plaisir, inventée 200 ans plus tôt par les aristos... Et puis quelque chose a perverti l'idée de départ et transformé le tourisme en cauchemar. Suivez les tribulations d'un ex-professionnel
    du tourisme, revenu de voyage la tête à l'envers et pleine d'idées nouvelles !

    Conférence gesticulée proposée au Remue-Méninges le jeudi 11 avril à 20h30

  • Wednesday 03 April 2024 - 18:53

    La brochure « Touxtes street-médics » rassemble les informations essentielles afin de s'auto-former aux premiers secours militants.

    Ces dernières années la pratique street-médic a fait face à beaucoup de défis : on a certes observé (comme tout le monde) un durcissement de la repression en manif, ainsi que (et en fait, surtout) dans la vie (quartiers pop, squats, teufs, etc). Mais on a aussi vu apparaître une héroïsation des street-médics. Ça a eu deux conséquences :

    D'une part, la recrudescence de mascus, la militarisation du “look” street-médic (les fameux “tacticools” qui se croient dans Call Of) et même (et on a encore du mal à s'en remettre) l'apparition de (micro-)influenceurs street-médics
    D'autre part, un sentiment grandissant d'impuissance des manifestantxs. « et pour les médics, hip hip hip ! », « ouf, les médics ! » ; les médics devenant des sauveurxs essentielxs

    Sauf que…

    Nous aussi on a commencé en zigzagant en manif avec deux compresses et trois sérums phy. Les premiers secours, et plus particulièrement les premiers secours “en situation dégradée”, ça s'apprend et ça se transmet. Et on a peut-être aussi une part de responsabilité dans le manque de circulation des infos sur le sujet.
    Mais surtout, après nos kilomètres de sparadraps posés, on se considèrent encore comme des manifestantxs : on vient en manif / en action / en ZAD / autre pour les même raisons que tout le monde : parce qu'on a peur, parce qu'on a le seum, parce qu'on a la rage : et on se refuse à tout traitement de faveur, de nos camarades ou des flics. On est guère plus que des camarades qui mettent un brassard ou un vieux t-shirt blanc pour signifier que si y a besoin de premiers-secours, on est là.
    Pour nous le “street-médic” devrait rester dans la lignée historique de cette pratique hautement politique et sûrement pas neutre : une composante du soin communautaire. C'est d'autant plus vrai pour les groupes minorisés, mais ça s'applique à tout le camp social. L'autonomie est la clef de notre émancipation.
    Dans cette logique, on a donc décidé de faire une nouvelle brochure (l'ancienne datant déjà de 2017), qui devrait vous permettre d'avoir des bases de premiers secours, de vous former/auto-former et éventuellement avoir des pistes pour creuser plus si vous le voulez. D'ailleurs si c'est le cas, vous pourrez trouver beaucoup plus d'infos sur notre wiki (encore en construction) à https://medicaction.org/wiki/. Les corrections, suggestions, contributions et ressources sont évidemment bienvenues.

    BE CAREFUL WITH EACH OTHER, SO WE CAN BE DANGEROUS TOGETHER

    Médic'Action est un collectif street-medic queer d'aspiration anarchiste basé à Lyon (69) : on agit dans les manifs et auprès des populations précaires. Il a été fondé après la loi travail par des médics indépendant-es et manifestant-es. En plus d'agir sur le terrain, on a vocation à sensibiliser et former les personnes sur les soins dans des contextes à risque pour permettre leur autonomie.

    A lire sur Médic'Action

  • Wednesday 03 April 2024 - 18:44

    Le mouvement antifasciste, depuis ses origines historiques jusqu'à ses manifestations contemporaines, représente une lutte active contre les idéologies oppressives et les régimes autoritaires, embrassant non seulement la lutte contre le fascisme, mais également une forte perspective anticapitaliste.
    Malgré son importance, l'antifascisme est souvent sujet à des critiques et des caricatures, parfois injustifiées, parfois légitimes.
    Dans cette discussion avec le collectif La Horde, autour de leur ouvrage récemment publié 10 Questions sur l'Antifascisme, qui se veut à la fois une présentation, un guide pratique et un manifeste de la lutte antifasciste, nous tenterons d'apporter une réponse, ou du moins un éclairage, sur les composantes et les enjeux de cette lutte.

    La Horde, fondée en 2012, émerge d'un triple constat : l'évolution de l'extrême droite française, la persistance des violences des groupuscules radicaux et le manque de coordination au sein des groupes antifascistes locaux.
    Contrairement à une organisation ou un réseau, La Horde se positionne comme une plateforme offrant une vitrine de l'antifascisme en France, tout en encourageant l'organisation locale et régionale. Ses actions se concentrent sur l'information via un site internet, la distribution de matériel et des interventions et formations sur l'extrême droite.

    On vous attend nombreux-ses !
    Un bar sera ouvert après la discussion ainsi que de la nourriture préparée par les brigades de solidarite 42 !

  • Wednesday 03 April 2024 - 18:10

    Du 3 au 5 avril, entre Cité du design et Les limbes, les journées « As long as you don't steal we share » proposeront un workshop, des conférences, des éditions, des performances et des projections.

    Elles font écho à quelques actualités du monde éditorial et du débat intellectuel, notamment « Patrimoine pirate » de Kenneth Goldsmith, les livres issues des activités de La buse (« Notre condition » d'Aurélien Catin et « Aujourd'hui, on dit travailleur·ses de l'art » de Julie Burtin Zortea) ainsi que « Copiez ce livre » d'Eric Schrijver. Elles associeront des recherches issues de disciplines différentes (droit, info-com, anthropologie…) à des artistes, des éditrices et des étudiant.es.

    La participation est ouverte à tous et toutes.

    Comment Internet a permis de faire exister des objets culturels et des expériences artistiques en dehors des circuits marchands et institutionnels ? S'agit-il d'objets culturels et d'expériences artistiques qui ne circuleraient pas du tout en l'absence de certains écosystèmes de diffusion alternatifs ? Faut-il inventer des économies (le don, le piratage…) et des structures juridiques (les licences libres…) pour faire exister autrement ces productions créatives ? Est-il simplement question d'échanger des films (livres, disques etc.) d'une façon différente ou bien aussi de construire d'autres relations sociales ? Ces relations concernent-elles uniquement la vie on-line - ou bien engendrent-elles et accompagnent-elles des formes de vie collective off-line ? Peut-on dire que ces écosystèmes de diffusion hétéroclites patrimonialisent et archivent notre histoire artistique d'une manière inhabituelle et pourtant précieuse ? S'agit-il de fossiles d'un heureux Internet d'avant les plateformes où régnait le peer-to-peer, ou bien de niches de potentialités à venir ? Comment ces environnements alternatifs de circulation artistique mettent en discussion radicale une série de présupposés traditionnels sur la rémunération de la création et la protection des productions plastiques ou intellectuelles ? Des dispositifs tels que l'intermittence ou le revenu universel, pourraient-ils nous aider à entreprendre une critique du copyright ?

    Mercredi 3 avril

    17.00 à 18.30
    Lancement du workshop Curation Pirate, Pirate Care

    Pole numérique (ESADSE) – Cité du design

    Cet atelier proposera aux participant.es d'explorer et de questionner le monde des archives numériques "fantômes" – tel que UbuWeb, Derives ou Monoskop - qui cataloguent et mettent à disposition une quantité innombrables d'artefacts artistiques et intellectuels (livres, films, sons…). Dans un premier temps nous présenterons ces écosystèmes et discuterons de leur fonctionnement à partir de quelques propositions théoriques ainsi que de nos expériences situées. Ensuite nous proposerons au groupe d'inventer des dispositifs d'activation et de rediffusion de certains matériaux trouvés par un geste de curation artistique pouvant donner lieu à une installation, une séance d'écoute, un espace numérique, un objet éditorial imprimé… L'atelier suivra les débats des jours suivants et se terminera le vendredi.

    18.30 à 19.00
    Du serveur à l'étagère : Quelle forme donner au pdf imprimé ?

    Mathias Hû (étudiant ESADSE/artiste)
    Auditorium ESADSE

    Parmi les .pdf qui transitent entre nos PC et les serveurs, il arrive que nous voulions, pour diverses raisons, en sortir quelques uns de l'écran pour leur donner une existence papier. Cette conférence est un petit tour des spécificités du processus d'édition de livres pdf, de la nature des documents d'origine, en passant par les différents enjeux et outils de l'impression et du façonnage, jusqu'à leurs utilisations et existences comme objets dans nos bibliothèques.

    19.00 à 21.00

    Auditorium ESADSE
    Projection autogérée CRITICAL SPACE

    L'Arbre, le Maire et la Médiathèque, Eric Rohmer 1993
    organisé par Thomas Goumarre(étudiant ESADSE/artiste)

    Quelle différence faites-vous entre un architecte et un cinéaste ?
    Eric Rohmer : Le cinéaste prend le monde tel qu'il est ; l'architecte le modifie. Sa responsabilité est effrayante, car il ne peut pas construire sans détruire. Ou bien il construit à la campagne, et il commet une agression contre la nature. Ou bien il construit dans un tissu déjà existant, et doit donc en détruire un fragment pour le remplacer par un autre. On peut évidemment objecter que le fragment détruit méritait de l'être. C'est ainsi qu'au XVIIe siècle on remplaça certains édifices du Moyen-Âge par des neufs qui, cent an plus tard, furent à leur tour abattus par Haussmann. Mais, à présent, on s'aperçoit qu'un patrimoine que l'on croyait sans intérêt méritait d'être gardé : il s'en est fallu de peu que Le Corbusier ne fit raser ce qui est devenu aujourd'hui le musée d'Orsay. A propos de la destruction d'une tour médiévale à côté des Arts et Métiers, Victor Hugo a écrit : “Il ne faut pas démolir la tour, mais l'architecte.”
    Free pop-corn sur place !

    Jeudi 4 avril

    9.00 à 12.30
    Workshop Curation Pirate, Pirate Care

    Pole numérique (ESADSE) – Cité du design
    Coordination : J. Rasmi (UJM), Jeremie Nuel (ESADSE), E. Shrijver (artiste)
    (avec café d'accueil)

    14.00 à 17.00
    Workshop Curation Pirate, Pirate Care

    Pole numérique (ESADSE) – Cité du design

    19.00
    Chaque fête fête la copie / Every party is a copy party

    Eric Schrijver (Artiste)
    Les Limbes
    7, Rue Henri Barbusse, 42000 Saint-Étienne, France

    Les lois impactent la création. Dans la musique le sampling est arrivé, a connu son apogée et a quasi disparu suite à une montée de procès. Aujourd'hui, ce sont que les artistes avec l'appui des grands labels qui peuvent se permettre un sample reconnaissable. Les autres, nous faisons avec les moyens de bord. Pourtant l'envie de rendre hommage, elle est toujours là. C'est un plaisir singulier d'entendre les rythmes et les phrases voyager d'un univers musical à l'autre. Et les dj's et musicien·nes y parviennent quand même : les pistes de danse aujourd'hui sont pleines de remix, de mashups, de ré-interprétations. Quelles sont les stratégies de distributions et les réseaux parallels qu'iels emploient, et qu'est-ce que ça implique pour les praticien·nes des autres disciplines ?

    20.00
    Présentation de Copiez ce livre (2023) et d'autres aventures éditoriales des Commissaires anonymes

    Mathilde Sauzet (éditrice, commissaire et enseignante)

    Les Limbes
    7 Rue Henri Barbusse, 42000 Saint-Étienne, France

    21.00

    Les Limbes
    7 Rue Henri Barbusse, 42000 Saint-Étienne, France
    Apéritif et mixtape

    Vendredi 5 avril

    Auditorium ESADSE

    9.30
    Café d'accueil

    10.00
    Le statut juridique du « travailleur intellectuel » et la fonction sociale du droit d'auteur : un débat ancien au cœur du nouvel écosystème de la création

    Marion Briatta (MdC en Droit - UCLY)
    Il y a quelques mois, le Parlement européen ouvrait un chantier sur la reconnaissance d'un statut social pour les artistes et travailleurs du secteur de la culture. Actant de la précarité croissante à laquelle sont livrés l'immense majorité de ces acteurs, le Parlement européen émis plusieurs recommandations visant à leur garantir une protection sociale renforcée dans un environnement bouleversé par les usages numériques. Si l'écosystème contemporain de la création est sans précédent, le projet lancé par le Parlement européen est loin d'être nouveau et fait directement écho au projet similaire porté par le Ministre Jean Zay sous le Front populaire. Un projet de réforme du droit d'auteur qui cherchait également à améliorer la situation sociale des « travailleurs intellectuels », mais qui échoua en raison de l'opposition farouche de certains intermédiaires de la création. En étudiant de manière croisé ces deux projets et les arguments de leurs opposants, nous essaierons de comprendre ce qui se joue politiquement, juridiquement et philosophiquement derrière l'adoption d'un tel statut social des « travailleurs intellectuels ». Un constat s'impose d'ores et déjà à nous. Dans les années 1930 comme aujourd'hui, une telle réforme impliquerait de reconnaitre la fonction sociale du droit d'auteur et donc, de remettre en question le paradigme propriétaire et individualiste ayant présidé la construction de ce droit.

    11.00 à 12.30
    Le travail gratuit, l'art et l'amour

    Fanny Lallart (Artiste et éditrice)
    Je présenterai mon travail d'écriture, de performance et d'éditrice. Je parlerai de mon équilibre économique en expliquant mes différentes ressources et mes méthodes pour trouver de l'argent. Je propose en deuxième partie de présentation une lecture d'un texte appelé "La Fin du roman", qui durera une trentaine de minutes. Ce texte a été écrit en septembre 2023 et parle de travail alimentaire, des révoltes qui ont eu lieu suite à l'assassinat de Nahel Merzouk, et de contradictions qui peuvent nous traverser.

    12.30 à 14.00
    Pause repas

    14.00 à 15.45
    Contre-bande : une brève histoire de la création alternative en AURA (1980-1999)

    Simon Debarbieux (anthropologue & disquaire)
    Dans le sillage des contre-cultures musicales de la fin des années 1970 (musique industrielle, punk, no-wave), le début des années 1980 voit l'émergence d'une nouvelle scène musicale, portée par des acteurs faisant preuve d'une créativité débridée et intuitive, et opérant en marge des circuits formels. Une nouvelle manière de faire est à l'œuvre : libre et indépendante, sous le signe du Do It Yourself et souvent militante dans son rejet des valeurs capitalistes, bourgeoises et élitistes qui marquent la société d'alors. Cette scène musicale (qualifiée de post-industrielle), bien plus qu'unie par une esthétique sonore, est liée par des pratiques et des logiques sociales. Elle est structurée en réseau – constituée d'acteurs éparpillés de par le monde, de l'Europe Occidentale à l'Amérique du Nord via le Japon. Elle est aussi épistolaire, non-marchande, indépendante : ces mêmes acteurs entretiennent des correspondances et s'échangent, par le biais du service postal, leurs productions créatives (musiques enregistrées sur cassettes, dessins, photographies, peintures, fanzines). Et tous ces acteurs créent, produisent, échangent, publient, impriment, copient, bien peu soucieux des questions de propriété intellectuelle et des droits d'auteurs.

    Inspiration Libriste

    Vincent Mabillot (McF Info Com – Lyon 2)
    À l'heure où le logiciel se privatisait dans les années 80, le logiciel libre émergeait comme une alternative durable et aujourd'hui féconde. Plus encore, le logiciel libre est la clé de voûte de notre univers numérique. Au travers de Wikipédia ou OpenStreetMap, la légitimité du libre s'est étendue à la connaissance et la création via les creative commons. Elle s'est rematérialisée dans les boites à partage, version in situ du peer to peer. Le libre se distingue par le fait qu'il contrefait le vol par son « involabilité ». Mais ses modèles économiques restent méconnus et suspects pour qui vit du droit d'auteur et de reproduction. La création est-elle le parent pauvre de l'émancipation libriste ? Le propos de cette intervention, sera, dans un premier temps de resituer le logiciel libre comme modèle de création et d'innovation tant technologique qu'économique ou social. Dans un second temps, il sera question de repérer les passerelles ou les impasses d'une transcription des principes du logiciel libre vers la création artistique.

    16.00 à 17.00
    Une œuvre qui rémunère est une œuvre captive

    Aurelien Catin (artiste et auteur)
    Lors de cette intervention, nous verrons comment la logique patrimoniale du droit d'auteur et la longue tradition du paiement à la pièce dans le champ du travail artistique jouent contre la création et la diffusion des œuvres. Nous plaiderons en faveur d'un nouveau statut des travailleur·ses de l'art et de son corollaire : un salaire détaché de l'activité.

    17.00 à 17.30

    Lieux à déterminer dans l'école
    Restitution du workshop

    18.30 à 19.30
    DERIVES.tv, une libre circulation de films

    David Yon (ATER en études cinématographiques & cineaste)
    La caméra des frères Lumière servait à la fois à enregistrer et à projeter des images. Aujourd'hui ces fonctions ont été séparés par une hyper spécialisation technique et je me demande s'il ne serait pas intéressant de retrouver une autonomie dans la diffusion des films. Ce désir est à l'oeuvre avec la revue de cinéma Dérives que nous avons fondé avec des amis. Comme une tentative de partager des films hors des circuits marchands.

    19.30 à 20.00

    Programme de courts-métrages tirés du site Derives :
    St#1, Aude Fourel (2011)
    Allegro, Véronique Goël (1979)

  • Tuesday 02 April 2024 - 17:37

    Depuis son lancement en 2015 par l'association SINGA, J'accueille a rendu possible l'hébergement de plus de 1 200 personnes réfugiées un peu partout en France. Arrivé sur le territoire stéphanois en fin d'année 2023, nous avons déjà mis en place deux cohabitations. Pour continuer sur notre lancée nous avons besoin de vous !

    Nous sommes à la recherche d'accueillants sur Saint Etienne et ses alentours pour mettre en place de nouvelles cohabitations. Ces dernières durent entre 3 et 12 mois et sont étroitement accompagnées par l'équipe associative qui reste à vos côtés pendant toute la période de l'accueil.

    L'accueil permet aux personnes réfugiées de retrouver une stabilité après, souvent, une longue période d'errance et de pouvoir prendre du temps pour se reposer mais aussi pour construire des projets personnels et/ou professionnels tout en apprenant plus rapidement la langue française.

    Si vous êtes intéressé.e.s par l'accueil, nous vous proposons de venir nous rencontrer lors de réunions d'informations sur le programme (cela ne vous engage en rien). Les prochaines dates ont lieu :

    * Mardi 30 avril à 18h à l'Amicale laïque du Crêt de Roch
    * Mardi 28 mai à 12h à la Cantine solidaire de la Tarentaize
    * Mardi 4 juin à 17h30 au Remue méninges

    Vous pouvez vous inscrire sur notre site internet (https://www.jaccueille.fr/) ou passer à l'improviste !

  • Tuesday 02 April 2024 - 17:35

    Plus d'une centaine de personnes venant d'au moins une vingtaine de collèges du département se sont rassemblées devant l'inspection académique de la Loire.

    La journée d'action était nationale et à l'appel de l'intersyndicale du second degré FSU, FO, CGT & SUD. Elle concernait principalement la réforme du « Choc des savoirs » (groupes de niveau, classes prépa 2de), qui remet en cause les politiques de massification scolaire avec la volonté nette de faire sortir le plus tôt possible les classes populaires du système éducatif. À cela s'ajoutaient aussi des revendications d'une part sur les moyens alloués à l'école publique et d'autre part sur les salaires et les statuts, notamment pour les personnels les plus précaires de l'éducation nationale.

    Une assemblée générale s'est tenue après le rassemblement à la bourse du travail et un premier rendez-vous est donné ce jeudi 4 avril devant le collège Jules Vales (de Saint-Étienne) à 12H.

    Réunion publique contre les groupes de niveau lundi 8 avril à 18h à la bourse du travail (dans la salle de conférence) à l'appel de l'intersyndicale (FSU, FO, CGT & SUD) et de l'association de parents d'élèves FCPE.

  • Tuesday 02 April 2024 - 17:34

    « Avec les thèmes de la voiture électrique et du numérique, nous voilà de retour »à la mine« ! Il s'agira d'envisager »les nouveautés« de l'activité d'extraction minière autour du Lithium, en particulier depuis la publication de l'excellent livre de Célia Izoard au Seuil collection Ecocène : »La Ruée minière au XXI siècle, enquête sur les métaux à l'heure de la transition".

    Exposé à 2 voix dont une concernant l'industrie du Numérique et une autre concernant la Voiture Electrique nommée pompeusement « électromobilité » et tout ça pour nous faire gober la « transition » dite « énergétique et numérique » dite encore "écologique et numérique'. Ecologique, vraiment ????

    Les causeries libertaires, le mercredi 3 avril à 20h au Remue méninges, 43 rue Michelet à Sainté.

  • Monday 01 April 2024 - 22:34

    Grève et rassemblement contre la réforme du « coc des savoirs » de Attal, Belloubet et leur clique. Contre l'école du tri social, mobilisons-nous, organisons-nous, amplifions le mouvement ! Rassemblement dvant la DSDEN àà 9h30 et AG à 11h à la bourse du travail.

    Une intersyndicale s'est réunie le 26 mars voici le résumé/bilan : Étaient présent : SNES/FSU ; CGT ; SUD

    • L'intersyndicale soutient toutes les mobilisations et toutes les modalités de luttes dans les bahuts.
    • L'intersyndicale s'engage à mettre à la dispo des collègues en lutte leurs outils syndicaux (conseils, matos…) et à diffuser le plus largement possible les mobilisations via les listes d'envois.
    • L'intersyndicale est consciente que la lutte qui s'engage sera longue.
    • L'intersyndicale appelle à une journée de grève massive le mardi 2 avril et à continuer la mobilisations sous toutes les formes décidées par les collègues y compris la reconduction

    Calendrier :

    • Le 2 avril rassemblement à 9h30 devant la DSDEN, 11h AG à la Bourse (salle 66)
    • Le 4 avril rassemblement sur le temps de midi devant les établissement pour tracter avec objectif de rendre visible dans la presse
    • Date à venir pour une réunion publique sur le « choc des savoirs » avec la FCPE à la Bourse à 18h

    L'intersyndicale a produit un "kit de mobilisation" pour les collègues :
    https://padlet.com/ChocDesSavoirsLoire/contre-le-choc-des-savoirs-la-loire-mobilis-e-hs1mbdohlky8didz
    Assemblée Générale du 28 mars à la Bourse du Travail de Saint-Étienne
    Le 28 mars s'est réunie une assemblée générale à la Bourse du Travail à l'appel des enseignant·es mobilisé·es du collège Gambetta (Saint-Étienne).
    Étaient représentés les collèges :

    • Gambetta (Saint-Étienne)
    • Exbrayat (Grand-Croix)
    • Honoré d'Urfé (Saint-Étienne)
    • Truffaut (Rive de GIer)
    • Marc Séguin (Saint-Étienne)
    • Jean Dasté (Saint-Étienne)
    • Louise Michel (Rive de Gier)
    • Collège du Pilat (Bourg Argental)
    1. Lors de cette AG :

    Une liste mails de mobilisation a été crée.
    Des actions de tractage devant les écoles primaires et sur la voie publique sont prévues.
    Une réunion publique se tiendra à la Bourse du Travail le 8 avril à 18h.
    La prochaine AG se tiendra à la Bourse du Travail mardi 2 avril à la suite du rassemblement devant la DSDEN à 9h30.

    COMMUNIQUÉ DE LA CNT-SO

    Contre l'école du tri social et scolaire, pour un plan d'urgence : mobilisons-nous, organisons-nous, amplifions le mouvement !

    Toutes et tous en grève le 2 avril !

    Et on continue jusqu'à la victoire !

    Une lutte qui doit rassembler tous les secteurs de l'éducation !

    Les réforme Blanquer-Attal cassent nos métiers (loi Rilhac marquant le début d'une ère de caporalisation et de management dans le primaire, standardisation des pratiques pédagogiques avec la labellisation des manuels…) et marquent la volonté d'instaurer un véritable tri scolaire (Choc des savoirs, Transformation de la voie professionnelle). La nécessité d'un plan d'urgence, avec le déblocage de moyens humains et financiers, concerne tous les secteurs de l'éducation.

    Mobilisons-nous contre leur école du tri scolaire !

    Le projet du gouvernement de faire appliquer le « Choc des savoirs » est une menace directe, imposant une ségrégation sociale et scolaire flagrante. Nous refusons cette vision discriminatoire de l'éducation.

    Question tri social et scolaire, le lycée professionnel, subit également les conséquences d'une politique éducative inégalitaire. En alignant l'offre de formation sur les besoins des patronats des bassins d'emploi des établissements, on transforme nos élèves en simple chair à patron.


    Il faut des moyens : réclamons un plan d'urgence pour l'école !

    Crise du recrutement, salaires très peu revalorisés et pas pour tout le monde, notamment les plus précaires, conditions de travail dégradées avec des classes surchargées : partout les manques et dysfonctionnements d'un système scolaire public à bout de souffle sautent aux yeux.

    Locaux insuffisants ou inadaptés, manque de personnels AESH, infrastructures pour la pratique de l'EPS en mauvais état, présence d'amiante dans des écoles, assistant·es de service social scolaire sur plusieurs établissements.... Cela suffit ! Il faut des moyens pour des conditions d'apprentissage dignes pour nos élèves !

    Précarisation, salaires insuffisants face à l'inflation notamment pour les plus précaires : il faut arracher une augmentation générale des salaires ! Depuis des années les conditions de travail se dégradent et nous constatons que pour de nombreux collègues le métier perd de son sens.

    Mobilisons-nous jusqu'à la victoire !

    La grève du 2 avril doit servir à montrer massivement notre détermination au gouvernement. Elle doit également servir de tremplin à un élargissement des secteurs de l'éducation en lutte. Décidons, à la base, des conditions de la reconduction de la grève.

    Lire l'intégralité de l'appel de la CNT-SO ici : https://educ.cnt-so.org/contre-lecole-du-tri-social-et-scolaire-pour-un-plan-durgence-mobilisons-nous-organisons-nous-amplifions-le-mouvement/

  • Monday 01 April 2024 - 12:11

    Nous entamons notre troisième volet de « Connaître l'extrême droite pour mieux la combattre » consacré cette fois-ci aux influenceur-euses d'extrême droite, ou du moins, ceux ou celles qui permettent de servir son propos. Dans cette deuxième partie, on se penche sur les cas de Millesime K, Christopher Lannes, Code Reinho et le Raptor Dissident.

    MILLESIME K

    « Je fais du rap, mais je viens pas de la rue », voilà comment Millésime K, rappeur d'extrême droite issu d'une nouvelle mouvance de rap nationaliste –avec Kroc Blanc notamment–, débute chacun de ses freestyles dont il inonde les réseaux depuis plusieurs années. Il n' est pas vraiment étonnant de voir des fachos se réapproprier un art populaire pour véhiculer leurs idées nauséabondes, leur opportunisme ne connaissant aucune limite.

    Anthony, de son vrai nom, lyonnais d'une vingtaine d'années, reste très discret dans la vraie vie, se contentant de poster régulièrement des freestyles sur TikTok, Youtube, et enregistrant des albums à destination des plateformes de streaming. On peut lui reconnaître une qualité de production qui le rend accessible et vendable sur les réseaux et surtout une réactivité à l'actualité qui, derrière une récupération de chaque instant du moindre fait divers, lui permet de surfer sur toutes les modes.

    Les textes de Millésime K sont avant tout un énorme fourre-tout d'idées récupérés ici et là sans aucune cohérence hormis un amour pour cette « glorieuse » France passée et fantasmée par l'extrême droite. Il parle de tout : éducation, politique, insécurité, écologie, féminisme, homophobie, mangeant à tous les râteliers quitte à se contredire d'un texte à l'autre. Un exemple parfait de ce que le populisme peut accoucher de plus incohérent. L'important semble surtout d'avoir de l'audience en prenant des positions radicales sur n'importe quel fait divers sujet à controverse. Il n'a par exemple pas hésité à se positionner en défenseur des agriculteur·ice·s pendant la récente crise, des communautés LBGT bien qu'il déplore qu'ielles n'acceptent pas son soutien, des femmes prétendument soumises à l'insécurité produite par l'immigration, tout en les encourageant à ne pas trop faire de vague. Enfin, ce rappeur est bien entendu un fervent représentant du « on ne peut plus rien dire ».

    Se revendiquant d'une France populaire, il s'affiche pourtant constamment en costume, lance sa propre marque de vêtement et mélange les références à outrance sans aucune cohérence hormis celle d'une pseudo masculinité. C'est ainsi qu'on peut le voir maladroitement grimé en viking, en templier, en gladiateur romain, ou encore en soldat napoléonien. Il n'hésite pas à citer Jean Moulin, Coluche en même temps que Jeanne d'Arc ou Charlie Chaplin, le tout en affichant son soutien aux forces de l'ordre et en fustigeant « les branleurs » au RSA.

    Sûrement galvanisé par les milliers de vues qu'il engrange en ligne, Millésime K a tenté de lancer une tournée en 2023 pour rencontrer « les patriotes » composant sa communauté. Résultat : il a été obligé de mentir à toutes les salles où il voulait se produire, se faisant constamment interdire par les organisations politiques de gauche ou les groupes antifascistes des villes concernées. Son fait d'arme le plus impressionnant ? Tenter un simili concert sur un parking en se plaignant de la censure. C'est donc naturellement qu'il est retourné au confort virtuel des réseaux pour continuer à pleurer sur le boycott dont il se dit être victime.

    Loin d'être un influenceur de premier ordre avec ses freestyles cumulant quelques dizaines de milliers de vue, Millésime K n'est qu'une autre facette de la fachosphère sur internet. Choisissant le rap pour véhiculer ses discours fascistes totalement incohérents et opportunistes, il réactualise toujours la même image viriliste et rétrograde. On peut tout de même être rassuré·e·s par l'échec de ses tentatives de se confronter à la scène : la mouvance rap d'extrême droite resterait ainsi une anomalie presque drôle si elle n'était pas le symptôme d'une ramification des idées fascistes sur Internet.

    CHRISTOPHER LANNES

    Le révisionnisme est depuis longtemps un fer de lance de l'extrême droite, depuis les thèses négationnistes de nombreux penseurs fascistes pour minimiser les horreurs du régime nazi, jusqu'à une vision fantasmée de l'Histoire pour servir des propos virilistes ou nationalistes, en passant par la justification des systèmes coloniaux.

    Christopher Lannes se situe au coeur de cette mouvance fasciste, utilisant cette fois internet pour diffuser sa vision de l'Histoire de France. Comme beaucoup de créateur de contenu, Christopher Lannes n'est pas un expert dans son domaine, il n'a d'ailleurs même pas fait d'études dans ce sens puisque sa propre fiche Linkedin n'affiche qu'un DEUG en communication. Cette absence de connaissances approfondies ne l'empêche pas d'alimenter une chaîne Youtube de plus d'une centaines de vidéos, d'animer une émission historique sur TVLibertés (chaîne de « réinformation » fondée par un ancien cadre du FN et dirigée par Philippe Milliau, ancien dirigeant de Bloc Identitaire), mais aussi de fonder une école de formation historique en ligne. Il n'hésite pas non plus à remettre en cause des théories historiques, qu'il juge malhonnêtes ou trop orientées politiquement : il revendique pourtant l'orientation de ses propres discours puisqu'il affirme être monarchiste bonapartiste.

    Ses sujets préférés sont bien sûr la « gloire passée » de la France et sa chaîne Youtube est presque entièrement consacré à l'époque napoléonienne. Car comme tout bon fasciste, Christopher rêve d'un leader charismatique pour redresser la France et combattre ses ennemis. Il passe ainsi des heures à vanter les mérites de la moindre unité napoléonienne, à réimaginer les batailles par son prisme de fanboy tout en taclant les « gauchos » et les « wokes ». Il apporte aussi ses critiques sur les films historiques, crachant sur tous·tes celleux qui tentent de parler de sujets comme le colonialisme, l'esclavage ou qui semblent un tant soit peu progressistes. Parallèlement, il encense bien entendu des productions comme « Vaincre et mourir », première tentative du Puy de Fou au cinéma pour raconter leur vision du « génocide vendéen ». Sa sphère d'expertise ne s'arrête pas là, car Christopher Lannes propose des formations payantes sur différents sujets historiques, à destination des enfants notamment .

    Christopher Lannes fait partie du cercle des youtubeurs d'extrême droite, il parle souvent de Julien Rochedy ou Thaïs d'Escuffon (pour la blague, ces trois-là accompagnés de Papacito avaient pour projet de réaliser un film historique médiéval, une sorte d'Avengers des influenceurs fascistes mais le projet n'a malheureusement pas trouvé assez de financement pour se faire). Et, comme la plupart d'entre eux, il ne cesse de se plaindre de la « bienpensance », invoquant sans cesse le « on ne peut plus rien dire » et se positionnant en gardien de la vérité. Derrière ses prétendues expertises historiques, il critique tous·tes celleux qui ne seraient pas d'accord avec sa vision de l'Histoire, leur reprochant souvent d'imposer une vision trop moderne (pour ne pas dire progressiste) du passé, alors que lui agit constamment dans le sens inverse, rêvant que les prétendues valeurs d'autrefois s'appliquent de nouveau dans nos sociétés.

    Car derrière la relative inutilité de ses vidéos révisionnistes, Christopher Lannes participe à forger cette imagerie viriliste, raciste et misogyne de l'Histoire, en récupérant sans vergogne des pans du passé pour créer des icônes fantasmées d'hommes forts et virils, biberonnés à l'honneur, au respect de l'autorité et de la nation. Ce faisant, il justifie tout un virage de la pensée d'extrême droite à partir d'approximations historiques, de provocation et de victimisation.

    CODE REINHO

    Au milieu de la fachosphère, Code Reinho, de vrai nom Joel G, revendique avoir une place à part car le premier Youtuber français à parler ouvertement d'armes à feu et de leur maniement. Effectivement, ses chaînes Youtube (car quelques unes ont déjà été supprimés par le site) ressemblent à n'importe quelle chaîne de partisan de la NRA aux États Unis. Sa préoccupation principale est de réarmer les français et de leur apprendre le combat urbain pour survivre à l'hypothétique guerre civilisationnelle tant fantasmé par l'extrême droite.

    Code Reinho, ancien militaire, a commencé sa carrière sur Youtube comme un amateur d'armes à feu avant de dériver petit à petit vers une idéologie ouvertement d'extrême droite. La possession des armes à feu et leur maniement est selon lui le meilleur moyen de se protéger contre les agressions constantes qui touchent les français, perpétrés par ceux qu'il appelle « les chances pour la France ». A coup de statistiques aléatoires, il dépeint un monde où tous les honnêtes citoyens français sont susceptible d'être agressé/violé/égorgé dans la rue ou à leur domicile. Il participe allègrement à agrémenter les thèses racistes de l'extrême droite, parlant constamment du danger que représente l'immigration et l'islamisation. Minimisant au passage la violence d'extrême droite et les féminicides. Sa passion des armes ne sert donc que d'appât et de rideau pour dérouler ses discours fascisants, prônant l'auto-justice, crachant sur la gauche et critiquant l'état laxiste. Tous les ingrédients de la fachosphère y sont réunis, avec la bonne dose de désinformation et de confusionisme.

    Autre point qui ne trompe pas pour reconnaître un youtube d'extrême droite, Code Reinho s'est également fendu d'une vidéo contre Usul, la cible préférée des influenceurs fascistes, où se mélange encore une fois attaque sur le physique, transphobie et commentaire politique approximatif. Code Reinho nous a également offert un court métrage, sobrement intitulé « Croisade » où il se fantasme en vengeur d'une femme blanche violée et assassinée dans un futur proche où les français doivent « récupérer leurs terres ».

    Code Reinho se présente comme un prolétaire français, ancien travailleur du BTP et maintenant déménageur, il se fait le porte parole de cette France silencieuse et travailleuse victime du laxisme du gouvernement et des idéologies de gauche. Ce qui le rend plus dangereux que la moyenne des youtubeurs surfant sur les mêmes théories, c'est qu'il propose comme solution l'armement des populations. En dehors de passer des heures à présenter les armes les plus létales en cas d'agression, allant jusqu'à expliquer les risques juridiques de chacune. Il propose également des stages de combat urbain dans un terrain d'airsoft qu'il a fait financé par ses abonnés.

    Une radicalité qui lui a valu d'être épinglé par le FINADA (Fichier national des Interdits d'Acquisition et de Détention d'Armes) et par la justice suite à sa vidéo avec Papacito où ils mettaient en scène en train de tirer sur un mannequin identifié comme un gauchiste. Un cran supplémentaire dans la dangerosité de ses influenceurs d'extrême droite qui infusent leurs fantasmes de guerre civile de façon toujours plus radicales et décomplexés.

    LE RAPTOR DISSIDENT

    En 2015, le renouveau fasciste passait par la « dissidence » sur internet, pendant un creux politique, où Hollande succèdait à Sarkozy en pleine crise économique. Le Raptor Dissident lance alors ses vidéos humoristiques pour jeunes garçons, chargées de violence et de moquerie, des montages basiques enchaînant les memes et les vannes pour « atomiser les fdp ». Il est emblématique de l'expansion culturelle de l'extrême droite de ces années. Longtemps resté anonyme, Ismaïl Ouslimani a gardé un style beaucoup plus proche des vidéos de divertissement que des discours politiques, par ailleurs dominés sur internet à cette époque par ceux d'Égalité&Réconciliation (qui culminait à 8 millions de vue par mois en 2016).

    Dans ses monologues face à des adversaires caricaturés, ridicules et indéfendables, son discours consistait à "balayer" les "décadents", bobo gauchistes caricaturés en clients de Starbucks imbéciles et présomptueux, avec des références appuyées à la virilité des idées d'Alain Soral.
    Ce petit entrepreneur a certainement su comprendre le besoin de radicalité politique face aux inepties de la gauche bourgeoise, moraliste et condescendante, qui était alors souvent présentée dans les médias dominants comme la seule alternative aux droites Sarkozyste ou Trumpiste.
    Au passage, son rôle a été de diffuser massivement des slogans et concepts dépolitisant d'extrême droite comme, dissidence, décadent, fragile ou cosmopolitiste. Dès le début, il a eu beau saupoudrer ses moqueries d'une pincée de lutte des classes, son discours s'est basé sur le charisme ou la virilité, et surtout, il en vient au final à soutenir les extrême-droites face à tous·tes les autres politicien·ne·s, celleux de gauche étant évincé·e·s, car "moches ou mal habillé". Son succès tient sûrement à son agressivité moqueuse, à son coté défouloir et divertissant, permettant ainsi aux jeunes hommes d'accéder à un folklore de youtubeurs fachos bien plus politiques.
    Une des techniques du Raptor et de toute cette fachosphère consistait à déchainer les pulsions de vengeance et de cyberharcèlement (mot apparu d'ailleurs à la suite de cette période) de leur communauté envers des youtubeuses féministes, ou leurs contradicteur·e·s. Ainsi, il était devenu dangereux de contre-argumenter, et le format spécifique de vidéo moqueuses humoristiques hyper prisé par cette pensée politique individualiste de droite emmenait très vite vers du contenu extrémiste.

    Le Raptor, d'abord anonyme, se fait afficher sous son vrai nom : Ismaïl Ouslimani, né en 1993, il vient d'une famille d'ingénieurs de région parisienne, d'origine algérienne. Obsédé par sa virilité, il se montre de plus en plus musclé, coincé dans le jeu de moqueries qu'il a lui même alimenté. Si bien que la musculation devient progressivement le principal sujet de son existence médiatique.

    L'extrémisme reste pourtant un de ses gagne-pains. En effet, Raptor a piloté en 2016 avec Papacito un réseau de fascistes de rues sans ambiguïté, qui s'appelle Monte une Équipe puis Vengeance Patriote, dans un style précurseur de FR Deter, avec ses groupes régionaux, ses discussions Discord, qui fédèrent de jeunes fachos. Dans ces groupes on se partage des images nazies et fascistes, on se rencarde pour s'entraîner aux sports de combat, ou carrément on s'organise pour attaquer des gens dans la rue ou des lieux antifascistes comme à Montpellier. Ce réseau fort de 400 personnes s'essouffle en 2021, suite à la condamnation pour port d'arme et provocation à un acte terroriste d'un de ses leaders.
    Actuellement, il fait des podcasts de développement personnel dans lesquels il vend ses produits, ou collabore avec d'autres vendeurs de développement personnel, qui vendent des produits similaires. Dans ses posts axés musculation, il met en scène son rêve de femme au foyer qui reste à la cuisine, glisse ses idées de libertarien groupie des millardaires, pour appâter de potentiels clients.

    Pour conclure, son parcours rend compte de la souplesse qui caractérise le néo-fascisme depuis 10 ans. Ses bases idéologique profondes ne vont pas plus loin que la masculinité revancharde, l'hostilité permanente et la compétition individualiste libérale. Pourtant, la stratégie entrepreneuriale d'un vendeur de musculation sur internet (Il est d'ailleurs aujourd'hui, un des sponsors du combattant de MMA Benoit Saint Denis) a pu l'amener à l'incitation à la guerre civile raciale en un clin d'œil, parce que c'était un créneau médiatiquement rentable.

    Sources :

  • Monday 01 April 2024 - 11:43

    Première partie d'un épisode qui va aux racines historiques du capitalisme, à partir de l'ouvrage Case Studies in the Origins of Capitalism, coordonné par Charles Post et Xavier Lafrance – avec ce dernier, professeur de sciences politiques à l'Université du Québec à Montréal, et auteur de l'ouvrage The Making of Capitalism in France. Class Structures, Economic Development, the State and the Formation of the French Working Class, 1750-1914. Un podcast de l'émission Histoire radicale.

    UNE ÉMISSION À ÉCOUTER ICI !

    La première partie comporte (1 heure 10 minutes) :

    • Une critique des différents grands récits téléologiques de l'émergence du capitalisme depuis Adam Smith, et une invitation à comprendre le capitalisme comme en rupture radicale avec les systèmes qui l'ont précédé (1') ;
    • Une présentation du marxisme politique (ou marxisme Capital-centrique), comme nouvelle conception du matérialisme historique, qui fait de l'analyse des relations sociales de propriété la clé de compréhension des dynamiques spécifiques à chaque mode de production (21') ;
    • Une introduction aux débats sur la transition du féodalisme au capitalisme, des thèses de Maurice Dobb, qui fait des contradictions internes au système féodal et de sa crise l'origine du capitalisme, et de Paul Sweezy, qui fait du développement des échanges commerciaux sous le féodalisme l'origine du capitalisme (28') ;
    • Une présentation du renouvellement de l'historiographie des origines du capitalisme introduit par Robert Brenner, qui fait de la contingence des luttes de classe le moteur du passage d'un mode de production à l'autre, critique le modèle commercial (incarné notamment par Sweezy) d'explication de l'émergence du capitalisme, et démontre l'existence d'une divergence de l'Angleterre vis-à-vis des autres pays européens dès le début de l'époque moderne (35') ;
    • Une discussion du modèle d'Immanuel Wallerstein et sa théorie des « systèmes-monde » et de sa critique par Robert Brenner (46') ;
    • Une introduction à la critique marxiste de Brenner par Guy Bois et Chris Harman (54') ;
    • Une présentation de la réponse à la critique de Brenner par Alexander Anievas et Kerem Nisancioglu (62').

    Pour aller plus loin

    On pourra également lire à ce sujet :
    • Alexander Anievas et Kerem Nişancıoğlu, How the West Came to Rule : The Geopolitical Origins of Capitalism (London : Pluto Press, 2015).
    • H. Aston et C. H. E. Philpin, éd., The Brenner debate : agrarian class structure and economic development in pre-industrial Europe (Cambridge : Cambridge University Press, 1985).
    • Robert Brenner, « Agrarian Class Structure and Economic Development in Pre-Industrial Europe », Past and Present 70, no 1 (1976) : 30‑75.
    • Robert Brenner, « The Origins of Capitalist Development : A Critique of Neo-Smithian Marxism », in Introduction to the Sociology of “Developing Societies”, éd. par Hamza Alavi et Teodor Shanin (London : Macmillan Education UK, 1982), 54‑71.
    • Robert Brenner, « Property and Progress : Where Adam Smith Went Wrong », in Marxist History-writing for the Twenty-first Century, éd. par Chris Wickham (British Academy, 2007), 49‑111.
    • Case Studies in the Origins of Capitalism, éd. par Xavier Lafrance et Charles Post, (Cham : Palgrave Macmillan, 2018)
    • Xavier Lafrance, The making of capitalism in France : class structures, economic development, the state and the formation of the French working class, 1750-1914 (Boston : Brill, 2019).
    • Sur la construction du capitalisme en France. Entretien avec Xavier Lafrance, Contretemps, 3 février 2020.
    • Ellen Meiksins Wood, « The Question of Market Dependence », Journal of Agrarian Change 2, no 1 (janvier 2002) : 50‑87.
    • Ellen Meiksins Wood, L'origine du capitalisme (Québec : Lux Editeur, 2013).

    Podcast à écouter sur la plate-forme spectremedia.org